La forme artistique d’une œuvre se définit par son format, ses matériaux. Mais sa fonction et sa charge symbolique entrent en interaction avec les éléments constitutifs d’une œuvre. 

La fonction d’une architecture va par exemple en déterminer sa forme. Dans ses Entretiens sur l’architecture (1863-1872), Eugène Viollet-Le-Duc vise à construire des modèles typologiques parfaits, à les relier à des valeurs historiques et politiques, à les appliquer aux œuvres traitées en décryptant le « langage muet entre les monuments et les hommes ». Pour conduire son travail de restauration, il va imaginer les lieux tels qu’ils vivaient dans le passé afin de les restituer dans leur état primitif pour un usage au présent, en affirmant l’adéquation la plus rationnelle entre la forme et la fonction.
La charge symbolique d’un édifice, par exemple peut aussi en conditionner sa forme.

Le sous-sol du Musée juif de Berlin de l'architecte américain d'origine polonaise Daniel Libeskind inauguré en 2001 est composé de trois axes qui s'entrecroisent et symbolisent le destin des Juifs au $\rm XX^{ème}$ siècle.

  • L’axe de l'Exil représente l'émigration. Il mène au « Jardin de l'Exil », le seul espace extérieur du musée. Le sol du jardin est incliné de 10 degrés sur son angle nord, le visiteur est désorienté et déstabilisé à chaque pas, comme l’est toute personne exilée contrainte de vivre dans un nouvel univers. 

  • L’axe de l'Holocauste qui représente la mort et mène à la « Tour de l'Holocauste », une tour de béton brut ouverte par une maigre entaille à son sommet d'où parvient la lumière extérieure. 

  • L’axe de la Continuité, le plus long du musée, représente, comme un espoir, la vie.