Tes fiches de Littérature 🖋️

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L’humanisme

  • Mouvement culturel et artistique européen de la Renaissance (XVIe siècle), qui se caractérise par sa foi en l’Homme et par un intérêt pour toutes les formes de connaissance.
  • Ce mouvement naît d’un retour à l’Antiquité, favorisé par la transmission des manuscrits anciens rapportés par des savants grecs lors de la prise de Constantinople par les Ottomans (1453).
  • L’invention de l’imprimerie favorise la diffusion du savoir mais aussi des textes religieux, permettant un accès direct à la Bible et le développement du protestantisme.
  • Les humanistes encouragent donc la réflexion dans tous les domaines : politique, religieux et pédagogique (diversification des enseignements).

Le baroque

« Baroque » vient du portugais barroco qui signifie « perle irrégulière ». Ce mouvement recouvre différentes périodes, selon le domaine auquel il s’applique : 

  • En peinture : À la fin du XVIe siècle, la peinture baroque se distingue par son caractère exubérant, décoratif, et l’aspect dramatique de ses représentations. Cette tendance est une réponse à la sobriété de l’art protestant.
  • En littérature : le baroque correspond à la première partie du XVIIe siècle et privilégie l’émotion et le sensible à l’intellect. Ses thèmes favoris sont l’illusion, la vie et le rêve, le masque et le changement.
  • En musique, on parle de baroque à l’époque de Louis XIV et jusqu’au début du XVIIIe siècle. Les grands musiciens français baroques sont Lully et Rameau.

Le classicisme

  • Mouvement littéraire et culturel profondément lié au règne de Louis XIV (surtout la période 1660-1685). Réunis autour du Roi-Soleil, les auteurs comme Racine, Molière ou La Fontaine s’inspiraient des « classiques » étudiés en classe (auteurs de l’Antiquité), pour chercher un idéal de beauté commun.
  • La langue classique se veut claire et élégante. Ainsi, l’affirme Boileau dans son Art poétique (1674) :
« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ».
  • L’esthétique classique recherche l’équilibre et la mesure, qui se traduit architecturalement par la symétrie. La règle des trois unités théâtrales en est le reflet.

Le siècle des Lumières

  • La mort de Louis XIV, en 1715, marque le début d’une époque de plus grande liberté d’expression : la censure s’allège, les salons mettent en relation des savants et des hommes de lettres, et l’on voit apparaître quelques journaux.
  • Dans ce contexte, les philosophes vont passer l’ordre social et politique au crible de la raison. La monarchie absolue, les privilèges de la noblesse et du clergé, ou encore la tyrannie religieuse sont critiqués et mis en question.
  • La littérature est au service des idées nouvelles (ainsi les contes de Voltaire ou le théâtre de Beaumarchais) et celles-ci sont reprises dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.

Le romantisme

  • Ce mouvement, né à la fin du XVIIIe siècle, est d’abord une réaction à la rationalité du siècle des Lumières. Contre le diktat de la raison, le romantisme valorise l’émotion et l’imagination. C’est pourquoi les grands auteurs romantiques seront souvent des poètes (Lamartine, Vigny, Hugo, Musset).
  • Le romantisme est aussi lié à un contexte politique : fin des guerres napoléoniennes, retour de la monarchie, désillusion en matière de progrès social et politique.
  • Les grands thèmes romantiques : l’histoire et la conscience nationale, la nature, la fuite du temps et la passion. Né en Allemagne et en Angleterre, le mouvement s’étend à l’Europe tout entière.

Le réalisme

  • Contre les effusions lyriques du romantisme, le courant réaliste cherche à donner la vision la plus fidèle de la réalité. En littérature, les auteurs veulent peindre la société tout entière, sans distinction de classe sociale.
  • Le genre phare du réalisme : le roman. Favorisés par le développement de la lecture et des journaux, de nombreux romans sortiront d’abord en feuilleton. Ainsi, dès 1831, Balzac fait paraître ses romans dans la presse.
  • Une révolution artistique en parallèle. Gustave Courbet est le chef de file des peintres réalistes. Ses œuvres, qui représentent le quotidien des bourgeois et des gens de la campagne, vont faire scandale dans les Salons officiels.

Le naturalisme

  • Prolongement du réalisme (cf. fiche), le mouvement naturaliste prétend appliquer des méthodes scientifiques à la littérature, ce dont Zola se fait le théoricien dans son ouvrage Le Roman expérimental (1881).
  • Les écrivains naturalistes soulignent l’importance de l’hérédité et du milieu social sur le comportement des gens (donc des protagonistes de leurs romans).
  • Héritier de Flaubert, Maupassant soulignera aussi les limites du projet réaliste et naturaliste :

« Le réaliste, s’il est artiste, cherchera, non pas à nous donner une photographie banale de la vie, mais à nous donner la vision la plus complète, plus saisissante, plus probante que la réalité même. » (Préface de Pierre et Jean).

Le symbolisme

  • Le symbolisme, issu du mot « symbole », est fondé sur une vision mystique de la réalité, qui serait doublée d’une face cachée, visible seulement par les poètes et les artistes.
  • Les écrivains symbolistes s’opposent ainsi au courant réaliste de diverses façons : 
    1. en privilégiant l’imagination et les rêves.
    2. en rejetant l’idée d’une littérature utilitaire. Théophile Gautier théorise ainsi l’idée de « l’art pour l’art » – en ayant parfois recours à l’hermétisme pour suggérer la réalité.
  • Les grands auteurs symbolistes sont : Gautier, Rimbaud, Mallarmé, Huysmans.

Le surréalisme

  • Issu du mouvement « dada », le surréalisme est inventé dans les années 1920 par un groupe de jeunes écrivains révoltés contre l’ordre bourgeois, responsable, selon eux, de la Première Guerre mondiale.
  • La contestation sociale et politique passe chez les surréalistes par une contestation des modèles esthétiques, notamment du roman réaliste, considéré comme le vecteur d’une vision bourgeoise de la société.
  • Dans son Manifeste du surréalisme (1924), André Breton vante le pouvoir de l’imagination et du rêve, qui donne voix à l’inconscient. Il s’appuie sur les théories de Freud pour développer l’écriture automatique.

Le théâtre de l’absurde

  • Mouvement littéraire fondé sur le sentiment de l’absurdité du monde, nourri par les catastrophes des deux guerres mondiales et la découverte des camps de concentration.
  • Ce type de théâtre, inspiré initialement de l’esthétique surréaliste, met en scène l’absurdité du monde par des situations loufoques, des personnages déshumanisés et des dialogues ou des jeux de mots insolites.
  • Quelques noms à retenir : Samuel Beckett (En attendant Godot), Eugène Ionesco (La Cantatrice chauve), Jean Genet (Les Bonnes).

Le Nouveau Roman

  • Alain Robbe-Grillet a théorisé ce mouvement dans un recueil d’essais intitulé Pour un Nouveau Roman et paru en 1963. Il y rejette l'idée, dépassée pour lui, d'intrigue, de portrait psychologique et même de la nécessité des personnages.
  • Repoussant les conventions du roman traditionnel, le nouveau roman se veut un art conscient de lui-même :
    1. La position du narrateur y est notamment interrogée : quelle est sa place dans l'intrigue, pourquoi raconte-t-il ou écrit-il ?
    2. L'intrigue et le personnage, qui étaient vus auparavant comme la base de toute fiction, s'estompent au second plan.
  • Quelques auteurs à retenir : Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute, Claude Simon.

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Métaphore

  • Figure de style fondée sur l’analogie et/ou la substitution entre deux termes appartenant à des univers a priori étrangers. Ce type d’image n’utilise pas d’outil de comparaison (« comme », « ainsi que »…).
  • La métaphore filée reprend une même image sur plusieurs lignes ou vers. Par exemple, dans ce poème d’Apollinaire : « Au lac de tes yeux très profond / Mon pauvre cœur se noie et fond. » Les yeux sont comparés à un lac, et l’idée de noyade prolonge cette comparaison initiale.
  • La métaphore se retrouve naturellement dans la littérature, mais elle est aussi d’un usage quotidien (ex : « un cadeau royal », « une ruse de Sioux », « les bras d’un fauteuil »).

Les figures d’opposition

  • L’antithèse : Dans un même groupe syntaxique (phrase, paragraphe, strophe), deux termes disjoints s'opposent par leur sens. La construction de la phrase peut reprendre un modèle pour mettre en valeur ce contraste. On parle alors de parallélisme de construction.
  • Le chiasme : Deux expressions contiennent les mêmes éléments grammaticaux ou lexicaux. L'ordre des mots est inversé dans la seconde expression et l'ensemble figure une sorte de croix. Ex : « Des cadavres dessous et dessus des fantômes » (Hugo).
  • L'oxymore : Dans une même expression, deux termes de sens contradictoires sont juxtaposés, réunis et se rapportent à la même réalité, au même sujet. Ex : « cette obscure clarté » (Corneille).

Les figures de pensée

  • La litote : Elle minimise un propos pour le souligner. Ex : Chimène avoue sa passion à Rodrigue en lui disant « Va, je ne te hais point ».
  • L’euphémisme : Il atténue une réalité pour la cacher. Par exemple, on dira « il est parti » ou « il nous a quittés » pour éviter de dire « il est mort ».
  • Le paradoxe : C’est un énoncé contraire à l’opinion commune, aux idées admises. Ex : « Paris est tout petit, c’est là sa vraie grandeur » (Prévert).
  • L’hyperbole : Elle met en relief une idée en employant des mots qui vont au-delà de la pensée. « Un des spectacles où se rencontre le plus d’épouvantement est certes l’aspect général de la population parisienne, peuple horrible à voir, hâve, jaune, tanné » (Balzac).

Les figures d’analogie

  • Comparaison : Elle rapproche deux éléments comportant une caractéristique commune à l’aide d’un mot comparatif (comme, pareil à...). Ex : « Son regard est pareil au regard des statues » (Verlaine).
  • Métaphore : Comparaison sans terme comparatif. Cette assimilation directe du comparé et du comparant peut créer des images surprenantes et d’une grande densité. Ex : « Ma soif est un esclave nu » (Valéry).
  • Allégorie : Elle consiste à représenter de façon imagée, en la matérialisant, une idée abstraite. Ex : la Beauté ou la Justice, sous les traits d’une femme. C’est une forme de personnification.
  • Symbole : Expression indirecte au moyen d’un récit, fable, d’images qui suggèrent ce qu’on veut exprimer.

Alexandrin

  • Vers dont le nom vient du Roman d’Alexandre. Ce cycle poétique, écrit en style épique, est du XIIe siècle, mais ce n’est qu’au XVe qu’on parle d’« alexandrin ».
  • Après le décasyllabe (XVIe siècle), l’alexandrin devient le vers noble employé par les poètes et les dramaturges au XVIIe siècle. Il est composé de deux hémistiches (= demi-vers) de 6 syllabes.
  • Jusqu’à la fin du XIXe siècle, il reste largement employé dans la poésie française, malgré certains bouleversements rythmiques provoqués par le romantisme. Victor Hugo se targue d’avoir « disloqué ce grand niais d’alexandrin ».

Diérèse

  • Une diérèse est la séparation d’une syllabe en deux par vocalisation d’une spirante : ainsi, par diérèse le mot « lion » est prononcé « li/on », « glorieux » devient « glori/eux ».
  • Les diérèses sont perceptibles notamment lorsque des vers réguliers sont utilisés. Ainsi, pour compter les douze syllabes d’un alexandrin, il faut parfois faire une diérèse.


Exemple : 

Verlaine, Mon rêve familier. Le poème se termine par ces deux vers :

« Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a / L’inflexion des voix chères qui se sont tues. » Le mot « inflexion » se lira « inflexi-on ».

Une diérèse particulièrement signifiante puisqu’elle porte sur un mot parlant de la forme sonore des mots.

Rejet, contre-rejet

  • Le rejet est une accentuation particulière de l’enjambement. Il est constitué d’un élément bref lié syntaxiquement au vers précédent, mais reporté (« rejeté ») au début du vers suivant pour créer un effet de soulignement et de surprise.
    Ex : « Et dès lors, je me suis baigné dans le poème / De la mer, infusé d’astres et lactescent » (Rimbaud).
    Le rejet permet ici de souligner la métaphore filée (baigné…mer/poème).

  • Le contre-rejet consiste dans le procédé opposé (mise en valeur d’un élément bref à la fin d’un vers qui enjambe sur le suivant).
    Ex : Le poème se termine par ces deux vers : « Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a / L’inflexion des voix chères qui se sont tues. » (Verlaine)

Les trois unités

Ces règles du théâtre classique, inspirées de la Poétique d’Aristote et formulées par l’Abbé d’Aubignac, découlent du désir de vraisemblance qui anime cette esthétique.

  • Unité de lieu : un décor de palais par exemple pour une tragédie, ou un intérieur bourgeois pour une comédie.
  • Unité de temps : toujours par souci de vraisemblance, le temps de l’action doit se rapprocher du temps réel de la pièce. On tente donc de limiter cette durée fictive à 24 heures.
  • Unité d’action : tous les événements doivent être liés et nécessaires, de l'exposition jusqu'au dénouement de la pièce. La pièce de Racine, Bérénice, est ainsi un exemple de tragédie parfaite car elle développe une seule action (la séparation de deux amants) en 5 actes.

Focalisation ou point de vue

Dans un récit, le narrateur peut adopter divers points de vue :

  • La focalisation omnisciente (ou zéro) : le narrateur sait tout de ses personnages et de leur destin. Maîtrisant le temps, il peut faire des effets d’annonce et donne à « entendre » les pensées de ses personnages.
  • La focalisation interne : le point de vue est réduit à celui d’un personnage. Annoncé par des verbes (ou noms) liés aux sens (voir, entendre, sentir), ce point de vue « réduit » donne à percevoir une scène à travers le prisme d’un personnage.
  • La focalisation externe : procédé assez rare, employé parfois dans le genre du Nouveau Roman, qui consiste à décrire une scène de façon apparemment « objective », comme si la narration était une caméra qui filmait la scène en question.

Traitement du temps dans le récit

  • L’analepse : retour en arrière dans un récit, qui consiste à raconter après-coup un événement. Au cinéma ou dans la bande-dessinée, on parlerait de flash-back.
  • La prolepse : en narratologie, la prolepse – ou anticipation – est une figure de style par laquelle sont mentionnés des faits qui se produiront bien plus tard dans l’intrigue. On parle aussi de prolepse rhétorique (figure par laquelle on prévient une objection).
  • L’ellipse : une « ellipse temporelle », également appelée « ellipse narrative », consiste à passer sous silence une période de temps, c’est-à-dire à ne pas en raconter les événements. Il s’agit donc d’une accélération du récit.
  • Le sommaire : résumé en quelques lignes des événements de longue durée.

Place du narrateur dans le récit

  • Extradiégétique : le narrateur n’est pas un personnage de la diégèse (c’est-à-dire l’histoire racontée).
  • Intradiégétique : le narrateur est un des personnages de la diégèse (cas notamment des récits enchâssés : un personnage raconte une histoire et se fait narrateur).
  • Autodiégétique : cas particulier de narrateur intradiégétique, le narrateur se confond avec le protagoniste principal, il est le héros de l’histoire qu’il raconte.
  • Hétérodiégétique : le narrateur ne prend pas la parole dans son récit.
  • Homodiégétique : le narrateur intervient directement dans son récit, à la première personne (sans pour autant être nécessairement un personnage de la diégèse).

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La chanson de geste

  • La chanson de « geste », du latin gesta, est une « action d’éclat accomplie » de caractère guerrier ou fantastique. Au Moyen-Âge, tous les modes d'expression sont utilisés pour raconter les « gestes » des héros : la parole, le chant, le mime.
  • La chanson de geste est un récit en vers, unifié par un système d’assonances. Développée à partir du XIe siècle et écrite en ancien français, elle est l’ancêtre du roman.
  • Les chansons de geste sont rassemblées en différents cycles (cycle de Charlemagne, cycle de Guillaume d’Orange, etc.). La plus fameuse d’entre elles, la Chanson de Roland, fait partie du cycle de Charlemagne.

Le sonnet

  • Rendu célèbre par le poète italien Pétrarque dans son Canzoniere (v. 1430), le sonnet est un poème de 14 vers, répartis, dans la tradition française, en deux quatrains et deux tercets.
  • Le mot « sonnet » vient de sonare (en latin, « sonner »). Le mot français est emprunté à l’italien sonetto, provenant lui-même de l’ancien provençal sonnet (fin du XIIe siècle). Le sonnet désignait donc une sorte de chanson ou de poème court.
  • Genre développé par les poètes humanistes : Maurice Scève, Louise Labbé, Clément Marot – et surtout les poètes de la Pléiade, parmi lesquels Ronsard et Du Bellay. Au XIXe siècle, Baudelaire a repris cette forme en usant de l’alexandrin.

L’essai

  • Œuvre de réflexion portant sur les sujets les plus divers et exposée de manière personnelle. Contrairement à l’étude, l'essai peut être polémique ou partisan.
  • Le modèle de référence : Essais de Montaigne, parus entre 1572 et 1592. Montaigne affirme n’avoir « d’autre objet que de [se] peindre [lui]-même. » Mais, à travers la peinture de soi, il aborde des thèmes philosophiques, sociologiques, politiques, etc.
  • Souvent écrit à la première personne et toujours en prose, l’essai permet une grande variété dans l’expression et les registres (argumentatif, descriptif, polémique, informatif, etc.).

Le conte philosophique

  • Pratiqué par les philosophes des Lumières, le conte philosophique se fonde sur les codes littéraires du conte (fiction non réaliste, personnages stylisés et rebondissements nombreux) pour développer une réflexion philosophique, politique, anthropologique, etc.
  • La forme narrative et la distance ironique du conte philosophique en ont fait un instrument de diffusion des idées nouvelles, par-delà la censure.
  • Voltaire est le maître du conte philosophique. Par exemple, Candide raconte les tribulations d’un jeune homme naïf qui découvre que tout ne va pas « pour le mieux dans le meilleur des mondes », comme le prétend le philosophe Leibniz.

L’apologue

  • Né dans l’Antiquité sous la plume d’Ésope (VIe siècle avant J.-C.), l’apologue est un court récit imagé dont on peut tirer une morale. L’apologue est synonyme de la fable.
  • Au XVIIe siècle, La Fontaine s’inspire d’Ésope et de Phèdre (Ier siècle ap. J.-C.) pour écrire ses Fables (1668-1693). Comme ses prédécesseurs, il fait des animaux les protagonistes d’un grand nombre de ses apologues, ce qui lui permet de critiquer par la distance et le rire le pouvoir en place et les mœurs de son époque.
  • Malgré le développement du conte philosophique (voir fiche), la forme courte de l’apologue est encore utilisée au XVIIIe siècle, par exemple par Fontenelle.

Le pamphlet

  • Le terme de « pamphlet » apparaît de manière officielle en 1824 dans l’œuvre de Paul-Louis Courier : Le Pamphlet des pamphlets. Il s’agit d’un petit écrit en prose au ton polémique, violent et agressif, traitant la plupart du temps d’un sujet politique.
  • À l’opposé d’une réflexion philosophique cherchant l’objectivité, l’écriture pamphlétaire est marquée par la subjectivité et l’absence de nuances. L’auteur cherche à faire éclater une évidence et à provoquer une réaction (en actes) de son public/lectorat.
  • Bagatelles pour un massacre est un ensemble de pamphlets contre les juifs (1937), qui rendit tristement célèbre Louis-Ferdinand Céline, auteur du Voyage au bout de la nuit.

Le roman pastoral

  • Le roman pastoral est un genre littéraire des XVIe et XVIIe siècles ayant pour personnages des bergers et des bergères (du latin « pastor », berger).
  • Ces bergers et bergères n’ont rien de simples gardiens de troupeau : ils passent leur temps à se faire la cour, de façon raffinée, et disparaissent de la scène du roman une fois mariés.
  • L’Astrée (1607) d’Honoré d’Urfé fut un grand classique de la littérature pastorale, particulièrement prisé par les Précieuses. À la même époque, les « romans comiques » de Charles Sorel firent la caricature de ce genre littéraire.

Le roman épistolaire

  • Aussi ancien que le genre du roman, le roman épistolaire est fondé sur un échange de lettres entre les protagonistes, sans qu’il y ait besoin d’un narrateur.
  • Le roman épistolaire connut son essor à l’époque des Lumières, dans la mesure où il contribuait à l’illusion d’authenticité donnée par l’écriture à la première personne.
  • En 1761, Rousseau publie Julie ou la nouvelle Héloïse, roman épistolaire qui annonce le romantisme. Quelques années plus tard (1774), Goethe fait paraître Les Souffrances du jeune Werther, monument de la littérature romantique naissante.

L’épigramme

  • L’épigramme vient du mot epígramma (« inscription » en grec ancien). Elle désigne à l’origine une inscription en prose, puis en vers, qu’on gravait sur les monuments, les statues, les tombeaux et les trophées dans le but d'entretenir la mémoire d’un héros ou le souvenir d’un événement.
  • Au IVe siècle av. J.-C., l’épigramme devient une petite pièce de poésie. Elle offre alors une pensée ingénieuse ou délicate exprimée avec grâce et précision.
  • À partir du XVIe siècle, le genre se spécialise dans le mot d’esprit : l’épigramme renferme généralement une pointe grivoise ou assassine.
    Célèbre épigramme de Voltaire :
L’autre jour au fond d’un vallon, / Un serpent piqua Jean Fréron. / Que croyez-vous qu’il arriva ? / Ce fut le serpent qui creva.

Le poème en prose

  • Genre inventé à l’époque romantique, alors que les écrivains recherchent de nouveaux moyens d’expression lyrique, hors des cadres de la métrique traditionnelle.
  • Le recueil d’Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit (1842), est considéré comme l’œuvre fondatrice du poème en prose. Les poèmes sont des récits en prose, inspirés de l’époque médiévale et empreints de fantastique.
  • À sa suite, Baudelaire écrivit, en 1869, Les Petits poèmes en prose.
    Il rêvait d’écrire :
« Une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée », capable de « s’adapter aux mouvements lyriques de l’âme (…) ».

Le drame romantique

  • Théorisé par Victor Hugo dans la préface de Cromwell, pièce qu’il écrivit en 1827, le drame romantique veut dépasser le clivage des genres dramatiques (tragédie et comédie), afin de faire voir le « sublime » et le « grotesque » de la nature humaine.
  • Le drame romantique est aussi lié à une redécouverte du théâtre de Shakespeare au début du XIXe siècle, comme en témoigne l’essai de Stendhal sur Racine et Shakespeare (1823).
  • Empoignade pour un drame romantique : en 1830, la pièce de Hugo intitulée Hernani donne lieu à une véritable bataille, entre les partisans du nouveau genre et les tenants de la tradition.

La tragédie

  • La tragédie trouve son origine dans l’Antiquité grecque. Elle accompagnait les cérémonies religieuses en l’honneur de Dionysos au Ve siècle av. J.-C. Dans sa Poétique, Aristote en fait une description : les personnages, d’origine noble, sont soumis à une fatalité qui les conduit à la catastrophe.
  • Au XVIIe siècle, Corneille, puis Racine s’inspirent des tragédies antiques pour écrire leurs propres pièces. Dans la lignée de la Poétique d’Aristote, ils cherchent à inspirer « terreur » et « pitié » aux spectateurs.
  • La tragédie fut le genre littéraire par excellence du classicisme : en 5 actes et quelques heures, les dramaturges montrent l’universalité des passions humaines, comme l’amour ou le désir de pouvoir.

La comédie

  • Le genre de la comédie se développe, comme celui de la tragédie (voir fiche), pendant les fêtes religieuses de l’Antiquité grecque. Aristophane et Ménandre sont des auteurs mémorables de comédies. À l’époque latine, on retient le nom de Plaute.
  • Au Moyen Âge, le genre de la farce se développe, servant d’interlude léger aux « Mystères » (théâtre religieux). Molière, au XVIIe siècle, s’inspire à la fois de cette veine et des auteurs latins. Il met en scène les bourgeois et leurs problèmes (argent, mariage, ascension sociale).
  • La vertu de la comédie, prisée depuis toujours, est d’offrir une vision distanciée qui permet de critiquer les mœurs (« Castigat ridendo mores »).

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Balzac (1799-1850)

  • Tour à tour éditeur, imprimeur, journaliste, Balzac passe sa vie à travailler et à fuir les créanciers.

  • Fondateur du Réalisme, il rassemble en 1834 son œuvre pour l’inscrire dans le projet de la Comédie humaine, destinée à peindre toute la société de son époque.

  • Il correspond pendant des années avec une admiratrice polonaise, Mme Hanska, qu’il finit par rencontrer en 1843 et épouser en 1850, quelques mois avant de mourir.

  • Romans à lire : Les Chouans (1829), La Peau de chagrin (1831), Eugénie Grandet (1833), Le Père Goriot (1834-5), Le Colonel Chabert (1835), Le Lys dans la vallée (1836), Illusions perdues (1837), Ursule Mirouët (1841), La Cousine Bette (1846), Le Cousin Pons (1847).

Baudelaire (1821-1867)

  • Renvoyé du lycée Louis-le-Grand en 1839, Baudelaire commence une vie de bohème. Placé sous tutelle en 1842 pour avoir dilapidé son héritage paternel, il doit gagner sa vie comme journaliste et critique d’art.

  • Baudelaire est le traducteur des œuvres d’Edgar Allan Poe.

  • Les Fleurs du mal, recueil de poésies majeur paru en 1857, est condamné « pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Une nouvelle édition est produite 1861, d’où sont supprimés six poèmes conformément au jugement prononcé.

  • Baudelaire s’éteint en 1867, à l’âge de quarante-six ans, des suites de la syphilis, de l’abus d’alcool et autres drogues.

Camus (1913-1960)

  • Né en Algérie, élevé par sa mère dans une famille pauvre, il est distingué par son instituteur. Licencié de philosophie à Paris, il devient journaliste engagé, notamment pour le Parti communiste entre 1935-1936.

  • En 1943, il rencontre Sartre et travaille avec lui au journal « Combat ». Leur complicité intellectuelle durera jusqu’à la publication de L’Homme révolté, en 1951, Camus refusant la conception marxiste de la révolution qui légitime l’utilisation de la violence.

  • Philosophe existentialiste, Camus développe une pensée fondée sur la prise de conscience de l’absurdité de la vie comme une victoire de la lucidité sur le nihilisme.

  • Romans : L’Étranger, La Chute, La Peste. Théâtre : Les Justes.

Flaubert (1821-1880)

  • Né à Rouen, Flaubert passe sa vie à Croisset (Normandie) où il écrit avec acharnement. Quelques voyages cependant : en Orient, en Algérie, en Tunisie – à Paris, où il fréquentait les milieux littéraires.

  • Ses romans connaissent des échecs de librairie (L’Éducation sentimentale, Le Candidat ou La Tentation de Saint Antoine), mais Salammbô et Madame Bovary lui valent un succès de scandale. Ce dernier roman met en scène les amours adultères d’une bourgeoise de province qui rêve d’une autre vie.

  • Son écriture : hantée par la tentation romantique et lyrique, elle est aussi tendue dans un perpétuel effort vers le réalisme le plus absolu.

Hugo (1802-1885)

  • Chef de file du mouvement romantique, il gagne, avec Gérard de Nerval et Théophile Gauthier, la « bataille d’Hernani », contre les partisans du théâtre classique. Il est élu à l’Académie Française en 1841 et Pair de France en 1845.

  • Initialement monarchiste, Victor Hugo devient Républicain et affiche son hostilité à Napoléon III qui le fait exiler à Jersey, puis à Guernesey. Il y restera près de vingt ans, écrivant là-bas la partie la plus riche de son œuvre.

  • Il s’illustre dans tous les genres littéraires :
    • Théâtre : Hernani, Ruy Blas
    • Poésie : Les Contemplations, Les Châtiments
    • Roman : Notre-Dame de Paris, Les Misérables

Maupassant (1850-1893)

  • Après un passage par le séminaire et des études de droit avortées, Maupassant travaille au ministère de la Marine entre 1872 et 1878. À cette époque, il a des troubles psychiques qui le conduiront à la folie et à la mort en 1893.

  • Flaubert est le mentor de Maupassant. Celui-ci abandonne le Ministère en 1880 pour se consacrer pleinement à l’écriture. Il est l’auteur de nouvelles remarquables (Boule de Suif, Les Contes de la Bécasse, Contes du jour et de la nuit), ainsi que de romans (Une Vie, Bel-Ami, Pierre et Jean).

  • Dans la préface de son roman Pierre et Jean (1888), Maupassant souligne les limites du réalisme et la nécessaire mise en scène de la réalité, marquée par la vision propre de l’auteur.

Mme de La Fayette (1634-1693)

  • Sa famille, de petite noblesse, appartient à l’entourage de Richelieu et elle fréquente très tôt les salons de Mlle de Scudéry et de la marquise de Rambouillet. Elle apprend à connaître ainsi les intrigues de cour et le milieu des futures Précieuses.

  • 1655 : Mariage de raison avec le comte de La Fayette, qui continue de vivre sur ses terres auvergnates pendant qu’elle fréquente à Paris Mme de Sévigné et Henriette d’Angleterre, la belle-sœur du roi.

  • 1678 : Parution de La Princesse de Clèves : ce roman, publié d’abord anonymement, connaît un immense succès. C’est un roman d’analyse psychologique, mettant en scène une histoire d’amour impossible.

Racine (1639-1699)

  • Racine est éduqué au collège de Port-Royal où il apprend les langues anciennes. Le Jansénisme aura une influence décisive sur sa vision de la vie.

  • À partir de 1658, Racine fréquente les milieux mondains et devient dramaturge. Ses grands succès : Andromaque (1667), Bérénice (1670), Bajazet (1672) ou encore Iphigénie (1674). Il entre à l’Académie Française en 1673.

  • À 37 ans, il interrompt sa carrière de dramaturge pour devenir historiographe du roi Louis XIV, avec Boileau.

  • Il revient au théâtre à la demande de Mme de Maintenon, et écrit deux tragédies religieuses destinées aux jeunes filles de Saint-Cyr : Esther (1689) et Athalie (1691).

Rimbaud (1854-1891)

  • Né à Charleville, élevé par une mère rigoureuse, il montre très jeune des dispositions exceptionnelles pour la poésie, encouragées par son professeur Izambart. Il s’intéresse au Parnasse, et s’enfuit du collège pour fuguer à Paris en 1871.

  • Sa rencontre avec Verlaine, poète parnassien et symboliste, donne lieu à une relation artistique et amoureuse qui se termine par des conflits (Verlaine tire à bout portant sur Rimbaud).

  • Écrivain révolutionnaire, Rimbaud prône une écriture nourrie par un « long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens ». Il arrête d’écrire à 21 ans, pour mener une (courte) vie d’errance à travers le monde.

Zola (1840-1902)

  • Après avoir abandonné ses études scientifiques, il devient chef de publicité à la librairie Hachette, ce qui lui permet de connaître les plus grands auteurs de l’époque. Il fréquente alors les Républicains et se lance dans une carrière de journaliste engagé.

  • Le projet de sa vie : Les Rougon-Macquart, histoire d’une famille sous le Second Empire. Cette saga de 20 romans entend représenter toutes les classes sociales (Paris populaire, courtisanes, capitalisme, mineurs, paysans...) et mettre au jour l’influence de l’hérédité et du milieu sur les hommes.

  • Zola fonde ainsi l’école naturaliste, à partir d’une méthode scientifique d’observation. Le travail de documentation préparatoire à ses romans est capital.

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La Princesse de Clèves

  • Roman de Mme de La Fayette paru anonymement en 1678, le roman étant alors un genre mal considéré.
  • Il raconte comment la princesse de Clèves, amoureuse du duc de Nemours, résiste à l’adultère en avouant sa passion coupable à son mari. Cet aveu fut un sujet de débat dans les salons.
  • Écrit par une femme qui a fréquenté le salon de la marquise de Rambouillet et qui est la meilleure amie de Mme de Sévigné, ce roman témoigne du rôle important joué par les femmes en littérature et dans la vie culturelle du XVIIe siècle, marquée par le courant de la préciosité.
  • Chef-d’œuvre d’analyse psychologique.

Les Liaisons dangereuses

  • Chef-d’œuvre du roman épistolaire, publié par un capitaine de l’armée française, Choderlos de Laclos, en 1782.
  • Il a pour sujet le « duel » mené par deux libertins, le vicomte de Valmont et la marquise de Merteuil, à travers leurs conquêtes. Lorsque le premier s’éprend d’une de ses « victimes », la seconde, follement jalouse, noue de nouvelles intrigues qui conduiront à la catastrophe.
  • Accusé d’immoralité, Laclos écrit dans sa préface : « C’est rendre un service aux mœurs, que de dévoiler les moyens qu’emploient ceux qui en ont de mauvaises pour corrompre ceux qui en ont de bonnes. »

Le Père Goriot

  • Comme d’autres romans de Balzac, Le Père Goriot paraît d’abord en feuilleton, dans la Revue de Paris en 1834, puis en librairie en 1835.
  • Dans une pension de famille misérable, le héros, Eugène de Rastignac, étudiant en droit, découvre un vieil homme surnommé « le père Goriot ». Ses filles, qu’il a mariées dans le « beau monde », l’ont abandonné dans la misère. Rastignac lui-même découvre comment se faire une place dans la bonne société avec les relations nécessaires.
  • Appartenant au cycle de la « Comédie humaine », ce roman donne une vision globale de la société parisienne sous la Restauration et de toutes ses couches sociales, depuis les plus démunies jusqu'aux plus élevées.

La Chartreuse de Parme

  • Œuvre majeure de Stendhal, qui lui valut la célébrité en 1839.
  • Le héros : Fabrice del Dongo, jeune idéaliste qui veut d’abord servir l’empereur Napoléon avant d’embrasser la carrière ecclésiastique. Cela ne l’empêche pas de tomber amoureux de Clélia, fille du gouverneur de la prison de Parme, suscitant la jalousie de sa tante Gina, maîtresse du comte Mosca, le Premier ministre du Prince de Parme.
  • La trame romanesque, typique du « roman de formation », a pour arrière-plan les guerres napoléoniennes et l’histoire italienne, donnant ainsi lieu à des réflexions politiques.

Madame Bovary

  • Le titre original de ce roman de Flaubert paru en 1857 est « Mœurs de province ». Il met en scène en effet la vie d’une jeune provinciale, mariée à un médecin, et qui découvre l’ennui alors qu’elle a rêvé d’une vie « romantique ». Épisodes adultères, suicide de l’héroïne.
  • Lors de la parution, le gérant de la revue, Léon Laurent-Pichat, l’imprimeur et Gustave Flaubert sont jugés pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ». Flaubert est blâmé pour « le réalisme vulgaire et souvent choquant de la peinture des caractères », mais est finalement acquitté.
  • Épurant le romantisme de ses excès, Flaubert fonde une certaine impartialité du récit, ouvrant la voie au roman moderne fait de critique et d’échec.

À la Recherche du temps perdu

  • Nom donné par Proust à un ensemble de septromans, parus entre 1913 et 1927, dont le premier volume est aussi intitulé « À la Recherche du temps perdu ». Cette œuvre majeure constitue une réflexion sur la littérature, sur la mémoire et sur le temps.
  • Les romans : Du Côté de chez Swann, À l’Ombre des jeunes filles en fleurs, Le Côté de Guermantes, Sodome et Gomorrhe, La Prisonnière, Albertine disparue, Le Temps retrouvé.
  • Quelques thèmes saillants : la disparition d’un monde ancien (l’aristocratie), le pouvoir évocateur des mots, l’homosexualité, le souvenir.
  • Style : les phrases de Proust, souvent longues et à la construction complexe, rappellent le style du duc de Saint-Simon, auteur qu'il cite souvent.

La Peste

  • Roman de Camus publié en 1947 et situé dans le décor de l’Algérie française (où est né Camus), à Oran.
  • Le sujet : la ville est soumise à une épidémie de peste bubonique, situation à laquelle les protagonistes réagissent de diverses façons (fuite, résistance, collaboration…). Le roman développe ainsi une vision métaphorique de la Deuxième Guerre mondiale et de l’Occupation.
  • Ce roman appartient au cycle de la révolte, qui rassemble trois romans (La Peste, L'Homme révolté et Les Justes) et qui vaudra à Camus le prix Nobel de littérature en 1957.

Gargantua

  • Inspiré par les légendes populaires, Rabelais publie en 1532 un roman qui retrace la vie de Gargantua, fils du géant Pantagruel.
  • L’éducation du héros est l’occasion pour l’auteur de décrire les bienfaits de l'éducation humaniste, qui recherche l’universalité des savoirs ainsi qu’un équilibre entre les aspects de la personne humaine (âme, esprit et corps).
  • Médecin et moine, Rabelais est aussi un grand écrivain, qui invente une langue caractérisée par l’inventivité, l’outrance et la drôlerie.

Les Confessions

  • Œuvre autobiographique de Jean-Jacques Rousseau, dont le titre s’inspire de l’œuvre éponyme de Saint-Augustin. Elle est donc dotée d’une forte connotation symbolique, liée à l’aveu des péchés. Rousseau rapporte les « méfaits » de son enfance (vols, mensonges et autres désirs coupables) pour expliquer aussi celui qu’il est devenu.
  • L’œuvre (1770) est précédée d’un préambule célèbre, qui inaugure le genre autobiographique par la valeur qu’il donne à l’individu, quel qu’il soit :
« Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi. »

Tristan et Iseult

  • La légende apparaît au XIIe siècle. Les premières versions connues sont celles de Béroul, puis de Thomas d’Angleterre.
  • Fidèle vassal du roi de Cornouailles Marc, Tristan prouve sa bravoure en tuant le Morholt, terrible chevalier d’Irlande et oncle d’Iseult, ainsi qu’un autre monstre. Il ramène Iseult pour la donner en mariage à Marc. Par mégarde, les deux jeunes gens boivent sur le bateau du retour un philtre d’amour qui les lie par la passion.
  • Ne pouvant cacher leur amour, les amants sont traqués. Après diverses péripéties et selon les différentes versions, les amants sont définitivement séparés.
  • Une ronce symbolique réunira leurs tombeaux : l’amour est plus fort que la mort.

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L’Île des esclaves

  • Comédie en 11 scènes de Marivaux, jouée en 1825 à l’hôtel de Bourgogne par les Comédiens italiens.
  • Lors d’un naufrage, 4 personnages (deux « maîtres » et leur « valet » respectif) se retrouvent sur une île qui leur impose d’inverser les rôles. Marivaux développe dans ce cadre utopique une réflexion acérée sur les rapports de pouvoir dans la société de son temps.
  • Le jeu de miroir et de différences entre les réactions du couple féminin (Euphrosine-Cléanthis) et du duo masculin (Iphicrate-Arlequin) face à la situation constitue un des ressorts de la comédie.

Le Bourgeois gentilhomme

  • Comédie-ballet en 3 puis 5 actes représentée à la cour de Louis XIV en 1670. Elle témoigne de la collaboration entre Molière et Lully, compositeur officiel du roi.
  • Dans cette pièce, Molière se moque d’un riche bourgeois, M. Jourdain, qui veut imiter le comportement et le genre de vie des nobles. Ce spectacle est très apprécié par Louis XIV qui l’impose à ses courtisans plutôt hostiles.
  • Jouée en 2005 par Le Poème harmonique dans une mise en scène de Benjamin Lazar, la pièce fut à cette occasion représentée comme au temps de Louis XIV, avec la prononciation du XVIIe siècle.

Rhinocéros

  • Pièce de l’écrivain roumain Eugène Ionesco, créée dans une traduction allemande au Schauspielhaus de Düsseldorf en 1959, puis en français à Paris au théâtre de l'Odéon (1960), dans une mise en scène de Jean-Louis Barrault.
  • Les personnages de la pièce sont atteints de « rhinocérite » c’est-à-dire qu’ils se transforment en rhinocéros – métaphore qui illustre la montée du nazisme.
  • Par le dérèglement de la parole, Ionesco montre l’absurdité des systèmes. Ainsi, la rencontre entre un LOGICIEN et un vieux monsieur met en scène l’absurde au cœur du langage : « Autre syllogisme : tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat. »

Phèdre

  • Tragédie de Racine créée en 1677 et inspirée de la tragédie d’Euripide (Ve siècle avant J.-C.). Racine s’inspire aussi de la pièce de Sénèque, philosophe et poète romain du premier siècle après J.-C.
  • Le sujet : Phèdre, femme du roi Thésée, nourrit un amour coupable pour Hippolyte, le fils de son mari. La tragédie se termine par la double mort d’Hippolyte et de Phèdre.
  • Cette pièce illustre les méfaits de la passion : subie par l’héroïne, dévorante, la passion incarne la fatalité qui caractérise le genre tragique.

Bérénice

  • Représentée en 1670 à l’hôtel de Bourgogne, cette tragédie de Racine est un modèle du genre selon les critères du classicisme : l’action est parfaitement épurée (deux amants mettent cinq actes à se quitter), centrée sur un dilemme entre l’honneur et l’amour, et menée par des personnages de haut rang.
  • Contrairement à Corneille, qui a voulu conserver la vérité historique de cet épisode dans sa pièce Tite et Bérénice, jouée au même moment, Racine a donné une image idéalisée d’un Titus renonçant à l’amour pour obéir à la raison d’État. On peut voir ainsi dans cette tragédie un reflet de la monarchie absolue et de l'exemplarité de Louis XIV.

Antigone

  • Fruit de la relation incestueuse entre Œdipe, roi de Thèbes, et sa mère la reine Jocaste, elle accompagne son père en exil à Colonne (Œdipe à Colonne, pièce de Sophocle, Ve siècle av. J.-C.).
  • La pièce éponyme de Sophocle raconte la fin tragique d’Antigone. Après le combat mortel entre ses deux frères, Polynice et Etéocle, qui se disputent le trône de Thèbes, Créon, leur oncle, interdit par décret à quiconque d’enterrer la dépouille de Polynice. Convaincue que la loi divine l'emporte sur les décrets humains, Antigone brave l’interdit et doit subir le châtiment mortel : elle est enfermée vivante dans le tombeau des Labdacides.

Roméo et Juliette

  • Publiée en 1597, cette tragédie de Shakespeare relate l’amour impossible entre deux jeunes gens issus de familles ennemies. Après un mariage secret, un quiproquo fatal conduit à la mort des deux héros.
  • Le talent du dramaturge réside dans l’alternance entre scènes comiques et tragiques pour accroître la tension, le développement des personnages secondaires, et l’usage d'intrigues annexes pour améliorer le récit.
  • Au XIXe siècle, les écrivains romantiques (français notamment) s’inspirent du théâtre shakespearien pour renouveler les codes théâtraux. La fin du drame romantique de Hugo, Hernani, rappelle la mort sublime et tragique de Roméo et Juliette.

Œdipe

  • Premières versions écrites du mythe : Sophocle (Œdipe roi) et Euripide (Les phéniciennes), Ve siècle av. J.-C.
  • Issus de la dynastie de Thèbes, Laïos et Jocaste, parents d’Œdipe, consultent l'oracle de Delphes, qui leur prédit que leur fils tuera son père et épousera sa mère. De peur que l’oracle ne s’accomplisse, ils exposent le nouveau-né sur le mont Cithéron, après lui avoir fait percer les chevilles pour l’accrocher à un arbre (d’où le nom d’Œdipe, qui signifie « pieds enflés »). L’enfant est sauvé par le roi et la reine de Corinthe.
  • Arrivé à l’âge adulte, Œdipe tue sans le savoir son père et obtient la main de sa mère après avoir résolu l’énigme du Sphinx. Découvrant la vérité, il se crève les yeux et quitte le royaume de Thèbes.

Hernani

  • Pièce de Victor Hugo créée en 1830 et qui donna lieu à une véritable bataille entre les partisans du romantisme et les tenants des codes théâtraux classiques.
  • Le sujet : un noble banni, Hernani, dont le père est mort sur l’échafaud (condamné par le roi Don Carlos), est amoureux de Doña Sol. Or le roi lui-même est épris de la jeune femme, ainsi que le vieux tuteur de Doña Sol, partisan de l’ordre établi.
  • Caractéristiques romantiques de cette pièce : – Un cadre historique « pittoresque » (Espagne, 1519) – Quelques scènes de comédie au sein d’une trame tragique – Une action foisonnante, rompant avec les trois unités (lieu, temps, action) – Un alexandrin volontairement « disloqué » par V. Hugo.

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Les Fleurs du mal

  • Recueil de poésies de Baudelaire, publié en 1857, et structuré en 6 parties :
    1. Spleen et Idéal
    2. Tableaux parisiens
    3. Le Vin
    4. Fleurs du Mal
    5. Révolte
    6. La Mort.
  • Le recueil est condamné « pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Une nouvelle édition est produite 1861, d’où sont supprimés six poèmes conformément au jugement prononcé.
  • Il s’agit d’une des œuvres majeures de la poésie moderne, qui inspira tous les poètes qui lui succédèrent. La forme ancienne du sonnet y est exploitée à travers une versification et des thèmes inédits.

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Pensées

  • Œuvre majeure du philosophe et savant Pascal, parue après sa mort en 1662. Elle rassemble des « pensées » courtes ou des essais un peu plus longs, dans un projet de défense de la religion chrétienne contre les sceptiques et les penseurs.
  • Philosophiquement, Pascal est marqué par le pessimisme janséniste : c’est la relation brisée entre l’Homme et son Créateur qui produit chez l’humain l’insatisfaction constante de la vie qu’il mène, et le désir d’oublier, par le divertissement, qu’il est mortel et a besoin de la grâce de Dieu.
  • Littérairement, les Pensées sont un chef-d’œuvre de rhétorique, de force et de justesse dans l’expression.

Les Caractères

  • Œuvre du moraliste (= celui qui étudie les mœurs) La Bruyère, ce recueil de 420 « remarques », sous forme de maximes, de réflexions et de portraits, parut en 1688 et fut enrichi par son auteur jusqu’à la fin du XVIIe siècle.
  • « De la conversation », « Du cœur », « Des femmes », « Des grands »… : les 16 chapitres de l’ouvrage donnent à voir, de façon piquante et toujours pertinente, les défauts de la nature humaine, les rapports de pouvoir, et toute la vie de la cour à l’époque de Louis XIV.
  • S’inscrivant dans la lignée de l’écrivain antique Théophraste, La Bruyère fait aussi valoir les sujets nouveaux qu’il développe dans son œuvre. Dans la fameuse Querelle des Anciens et des Modernes, il se situe du côté des seconds.

Le Neveu de Rameau

  • Long dialogue écrit par Diderot entre 1762 et 1773. Les interlocuteurs : Moi, le narrateur et philosophe, et Lui, Jean-François Rameau, neveu du célèbre compositeur Jean-Philippe Rameau.
  • Dynamique du dialogue : « Moi » fait parler « Lui », le pousse à approfondir ses réflexions et recentre par moment la conversation. Il regarde Rameau avec amusement mais c’est néanmoins le neveu du musicien qui impose sa vision immorale et cynique de la vérité.
  • La musique tient une bonne part dans le dialogue, notamment à travers l’évocation de la « querelle des Bouffons », qui opposa vers 1753 les tenants du style français et les partisans de l’Italie.

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