Tes fiches de Géographie 🌏

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Le Nil

Étymologie du nom
Le Nil a d’abord été appelé itéru, « grande rivière » par les anciens Égyptiens avant de se déformer en eior. Toutefois, le nom que nous connaissons aujourd’hui vient, lui, du latin Nilus, originaire d’un terme grec ayant pour transcription Neilos.
 
Présentation générale du fleuve
Le Nil est un fleuve long d’environ 6 700 km, situé sur le continent africain et considéré comme le plus long fleuve du monde avec l’Amazone, en Amérique du sud.

Il est composé de deux branches, appelées Nil Blanc et Nil Bleu. Le Nil Blanc prend sa source dans le lac Victoria (plus grand lac d’Afrique), alors que le Nil Bleu trouve son origine dans le lac Tana (plus grand lac d’Éthiopie). Ces deux branches du Nil se rejoignent à Kharthoum, la capitale du Soudan.

Le Nil traverse pas moins de 8 pays : le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, l’Ouganda, l’Éthiopie, le Soudan, le Soudan du Sud, l’Égypte et en longe 2 autres : le Kenya et la République démocratique du Congo.

Le bassin hydrographique du Nil (ensemble des eaux) recouvre environ 10% de la superficie de l’Afrique, soit pas moins de 3 254 555 km2.
 
Rôle central du fleuve dans la vie locale
Le Nil était la voie maritime qui permettaient aux Égyptiens de se déplacer et de transporter les marchandises, mais il était aussi le garant de l’eau utilisée pour fertiliser les terres et contribuer au bon développement des denrées. Son rôle central (économique, social et politique), dans l’Égypte antique, lui a permis d’être divinisé sous le nom d’Hâpy, inscrivant le fleuve dans la mythologie égyptienne.
 
Chaque été, la crue du Nil apporte du limon noir qui était, dans l’Antiquité, utilisé pour la culture sur les rives. Aujourd’hui, les eaux limoneuses sont déversées sur les terres agricoles par le biais de plusieurs barrages présents sur le continent.
 
Si le Nil est toujours utilisé pour le transport des marchandises et le développement de l’agriculture, il faut savoir que l’économie égyptienne est surtout tributaire de la présence des touristes et des croisières sur le fleuve.
 
Les controverses sur la source du Nil
Pendant longtemps, le Nil resta source de mystère puisque les Anciens pensaient qu’il prenait sa source dans une grande mer intérieure. De nombreuses hypothèses sont avancées, mais il faut attendre le XIXe siècle pour que deux Anglais, Burton et Speke, se lancent à la découverte de la source du fleuve. Cependant, Speke découvre seul le lac qu’il nommera Victoria, en l’honneur de la reine d’Angleterre, et rentre dans son pays pour annoncer sa découverte alors que Burton demeure plus sceptique.
 
Sur les indications de Speke, Samuel Baker et sa femme Florence poursuivent les recherches alors même que celles-ci font l’objet d’une grande controverse et ils découvrent, en 1864, le lac Albert qui rejoint le Nil. Il est alors clair que le fleuve ne comprend pas qu’une seule source, mais bien plusieurs puisqu’il puise ses eaux dans différents lacs à qui ont été donnés les noms de membres de la famille royale britannique.

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Le détroit de Magellan

Description

Un détroit est un espace de mer, assez étroit, situé entre deux terres. Il fait communiquer deux océans ou espaces maritimes. Le détroit de Magellan (ou Estrecho de Magallanes en espagnol) sépare la Terre de Feu (un archipel situé à l’extrémité sud du continent américain, entre le Chili et l’Argentine), du reste du continent.

Il se trouve au sud du Chili, en Patagonie, entre les océans Atlantique et Pacifique, et mesure 611 kilomètres (= 330 milles marins). C‘est le plus long passage maritime entre ces deux océans. Les courants peuvent y être violents pendant les marées et le climat y est souvent inhospitalier (le détroit est une ancienne vallée glacière).

Découverte

Le détroit de Magellan doit son nom au navigateur portugais, Fernand de Magellan, qui l’a découvert en 1520, lorsqu’il entreprit le premier voyage autour du monde. Il souhaite au départ rejoindre un archipel indonésien lorsqu’il découvre un passage vers l’ouest et s’y engage.

L’existence de ce passage de mer est déjà connue par les cartographes européens au début du XVIe siècle, mais Magellan est le premier navigateur européen à le traverser. Ce voyage dans le détroit dure 38 jours, du 21 octobre au 27 novembre 1520, en raison de vents violents et de la présence de récifs. Il est initialement appelé Estrecho de todos los santos, c’est-à-dire « Détroit de tous les saints », faisant allusion à la date de sa découverte (la Toussaint).

Utilisation

• À l’origine :
Suite à sa découverte, des navires d’exploration européens (britanniques, espagnols…) continuent à explorer le détroit, notamment pour établir des cartes de la région. En 1584, un explorateur espagnol, Pedro Sarmiento de Gamboa, tente d’installer une colonie au sud-ouest du détroit, appelée Ciudad del Rey Don Felipe (« Cité du roi Don Felipe »). Mais c’est un échec et peu d’habitants survivent au climat (extrêmement froid) et à la malnutrition. On appelle aujourd’hui ce lieu Puerto del Hambre, c’est-à-dire « Port Famine ».

• À partir de 1914 :
Après le Cap Horn, le détroit de Magellan était, jusqu’en 1914, le passage maritime reliant l’Atlantique et le Pacifique le plus emprunté. Il permettait notamment un passage plus court et plus sûr que celui du Cap Horn entre les deux océans. Mais le trafic sur ces deux passages diminue fortement suite à la création du canal de Panama en Amérique centrale en 1914. Il est alors principalement utilisé par des navires commerciaux. Aujourd’hui, on peut le traverser en ferry en 30 minutes entre le continent américain et la Terre de Feu, selon les conditions climatiques.

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Le canal de Suez

Le canal de Suez relie la mer Méditerranée à la mer Rouge à partir de l’isthme de Suez.
Véritable construction « pharaonique » - nous sommes en Égypte ! -, on retrouve des traces de ce projet dès l’Antiquité.
Ce n’est pourtant qu’au XIXe siècle que ce dernier sera réalisé sous l’impulsion d’un entrepreneur visionnaire français : Ferdinand de Lesseps.

Ferdinand de Lesseps

Ferdinand de Lesseps est d’abord un diplomate français devenu, par la suite, entrepreneur.
Cette carrière lui permet de pouvoir négocier la concession pour la construction et l’exploitation du canal de Suez.

Par la suite, il se lancera dans le projet du canal de Panama, devant relier les océans Pacifique et Atlantique au niveau le plus étroit de l’Amérique centrale, l’isthme de Panama.
Empêtré dans le scandale du financement de ce projet, il sera condamné en 1893 et mourra l’année suivante. Il ne verra pas l’achèvement chaotique de ce projet, finalement terminé par les Américains près de 30 ans plus tard.

Un canal long de 200 km

Ce canal permet aux bateaux de commerce de relier directement l'océan indien, puis l’Extrême-Orient sans avoir à contourner l’Afrique (plus de 10 000 km gagnés) et risquer les tempêtes des quarantièmes rugissants au large du cap de Bonne Espérance, pointe sud de l’Afrique.

Percé entre 1859 et 1869, il mesure près de 200 km de long entre Port Saïd, son entrée méditerranéenne, et Suez, son entrée sur la mer Rouge, avec une largeur d’environ 300 mètres et une profondeur de 22 mètres.

Exploité par la compagnie française du canal de Suez, le canal est mis sous protection britannique après la Première Guerre mondiale.

Le canal : au cœur d’une crise internationale

Manne financière pour la France et l’Angleterre, le canal est nationalisé par Nasser, le dirigeant égyptien, en 1956 ce qui provoque une grave crise internationale. En effet, la France et le Royaume Uni souhaitent reprendre le canal par une opération militaire, mais en sont dissuadés par les menaces claires de l’URSS, soutien de Nasser.

Une importante source de revenus

Aujourd’hui, le canal de Suez est la 3
e source de rentrée de devises pour l’Égypte, chaque navire payant un « péage » pour l’emprunter.

En 2015, un milliard de tonnes de marchandises et 18 000 bateaux y ont transité. Depuis, des travaux d’agrandissement en largeur et profondeur du canal ont permis de doubler sa capacité de passage en lui permettant d'accueillir davantage de bateaux en même temps, mais aussi des navires de plus grande taille.

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Le barrage de Jinping I

Le barrage de Jinping I se situe sur le Yalong, dans la province chinoise du Sichuan. D'une hauteur de 305 mètres, il est le plus haut barrage du monde, dépassant de 1 mètre celui de Nourek qui se situe, lui, au Tadjikistan et qui occupait, jusqu’en 2012, la place du plus haut barrage du monde. Le barrage de Jinping I est un barrage-voûte à double courbure.

Définition

Un barrage est un ouvrage d’art construit en travers d’un cours d’eau, destiné à réguler son débit ou à stocker de l’eau dans le cadre du contrôle des crues, de l’irrigation, de l’industrie, de l’hydroélectricité, ou encore pour constituer une réserve d’eau potable.
La construction d’un barrage fluvial est un moyen de réguler le débit de l’eau, notamment pour la prévention de catastrophes naturelles comme les crues ou les inondations, en permettant la création de lacs artificiels ou de réservoirs. Lorsque le barrage permet la production de force motrice et d’électricité, il s’agit alors d’un barrage hydroélectrique.

Le barrage-voûte permet de repousser l’eau sur les flancs de la vallée grâce à un mur de béton arqué horizontalement. Un barrage-voûte aura davantage sa place dans une vallée étroite, avec un bon rocher de fondation.

Le barrage de Jinping I

Le chantier débute en novembre 2005 et la dérivation des eaux du Yalong se termine en décembre 2006, ce qui permet alors de démarrer la construction du barrage en tant que tel.
Le remplissage du lac de retenue commence en octobre 2012 et la construction du barrage est à l’origine d’un réservoir d’un volume de 7,76 km3. La mise en service totale du barrage et de la centrale électrique a lieu en novembre 2014.
Le barrage de Jinping I donne lieu à une production électrique estimée à 17 TWh.

Le barrage de Jinping II

Alors que le barrage de Jinping I est un barrage hydroélectrique de retenue classique, le barrage de Jinping II, lui, situé à 7km en aval, également sur le fleuve Yalong dans la province du Sichuan, correspond à une centrale au fil de l’eau sans retenue. Il présente la spécificité de contenir 4 tunnels de 16 kilomètres de long qui, en court-circuitant le Yalong, permettent d’obtenir un dénivelé de 310 mètres. La production électrique de ce second barrage est estimée à 24,23 TWh. Sa construction, démarrée en 2007, se termine en 2014.

Des conséquences environnementales et sociales

Ces conséquences dépendent du volume et de la hauteur d’eau retenue par le barrage, mais aussi du contexte biogéographique. Il arrive qu’un barrage artificiel en vienne à noyer des vallées entières, ce qui entraîne le déplacement des populations, mais aussi le bouleversement des écosystèmes locaux.

Info bonus : Au cours du XXe siècle, 800 000 barrages ont été construits, dont 52 000 sont considérés comme de grands barrages. Les trois quarts de ces grands barrages se trouvent en Chine (46%), aux États-Unis (14%) et en Inde (9%).
En France, le premier barrage-voûte moderne a été construit, entre 1843 et 1859, près d’Aix-en-Provence, par François Zola, le père de l’écrivain Émile Zola.

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Le Mont Rushmore

Où ?

Le Mont Rushmore se trouve dans l’État du Dakota du Sud aux États-Unis, plus précisément dans la ville de Keystone.

Le Monument

Il s’agit d’une imposante sculpture de granit de plus de dix-huit mètres réalisée entre 1927 et 1941 par Gutzon Borglum, un artiste et sculpteur américain. Elle représente quatre des présidents les plus marquants de l’histoire américaine :

  • George Washington, premier président des États-Unis (1732-1799)
  • Thomas Jefferson, troisième président des États-Unis  (1743-1826)
  • Theodore Roosevelt, vingt-sixième président des États-Unis (1858-1919)
  • Abraham Lincoln, seizième président des États-Unis (1809-1865)

Le Mont Rushmore s'étend sur une surface de 5,17 kilomètres carrés et atteint 1 747 mètres pour sa partie la plus haute. Ce sont chaque année près de 3 millions de visiteurs qui se rendent à ce mémorial.

Un peu d’histoire

À l’origine, le Mont Rushmore avait été baptisé Six-grands-pères par les Amérindiens avant d’être renommé d’après Charles E. Rushmore, un avocat de New-York qui le remarqua lors d’une expédition effectuée en 1885.

L’idée de réaliser cette sculpture n'apparaît que bien plus tard, en 1923, sur une initiative de l’historien Doane Robinson qui voulait relancer le tourisme dans la région des Black Hills. Il propose à Gutzon Borglum de se rendre sur cette montagne pour s’assurer de la possibilité de réaliser un tel projet.

À la suite de longues négociations avec le président de l’époque, Calvin Coolidge, et une délégation du congrès, le projet fut validé en 1925 et le président demanda à ce que deux anciens présidents républicains et un démocrate soient sculptés avec Washington. Les trois autres présidents furent choisis par Borglum. Avec l’aide de 400 ouvriers, ils sculptèrent les 4 visages.

Un lieu de controverse

Les terres sur lesquelles se trouvent le mont Rushmore appartenaient aux Amérindiens Lakotas jusqu’à ce qu’ils les perdent lors de la guerre qui les opposa aux États-Unis entre 1876 et 1777.

Le monument fut occupé en 1971 par des membres des mouvements indiens qui le baptisèrent « Mont Crazy Horse ». Il est parfois perçu comme un symbole de la domination des blancs sur les indiens car les quatre présidents sculptés étaient au pouvoir durant l’acquisition des terres ancestrales amérindiennes.

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Les pôles

Quelques définitions...

Les pôles sont les deux points d’intersection de l’axe de la rotation de la Terre avec sa surface. Le pôle nord et le pôle sud constituent donc respectivement les points les plus septentrional et austral de notre planète. 

Les pôles célestes sont des points imaginaires situés dans la sphère céleste dans la prolongation de l’axe des pôles de la Terre. Non loin du pôle Nord céleste se trouve l'Étoile polaire, appelée également Polaris ou Alpha Ursae Minoris, et qui, longtemps, indiqua le nord aux navigateurs et aux voyageurs. A ne pas confondre avec l’Etoile du Berger, en fait la planète Vénus, astre le plus brillant après le Soleil et la Lune.

Les pôles magnétiques, eux, sont, à la surface de la Terre, les points où le champ magnétique terrestre est exactement vertical. Le pôle nord magnétique est celui qu’indique l’aiguille de la boussole. Bien que situés non loin des pôles géographiques, les pôles magnétiques ne coïncident pas avec eux et dérivent chaque année de quelques dizaines de kilomètres. Une dérive de plus en plus importante ces dernières années, qui pourrait conduire à une inversion des deux pôles, ce qui se produit tous les 300 000 ans environ.

De l’Arctique… à l’Antarctique

Le pôle Nord est englobé par la région Arctique (dont le nom provient de la Constellation de la Grande Ourse - ours s’écrivant artkos en grec), constitué de l’Océan arctique - le plus petit du monde -, de mers riveraines, et de terres et d’îles relevant de huit pays : le Canada, le Danemark (avec le Groenland), les États-Unis (avec l’Alaska), la Finlande, l’Islande, la Suède, la Norvège et la Russie.
Sa majeure partie, soumise au climat polaire, est recouverte de glace, la banquise. Les températures y oscillent entre -30° et 10° l’été.
L’Arctique est habité par plusieurs groupes humains : les Inuits, les Samis et les Samoyèdes (constitués de plusieurs peuples du Nord de la Russie).  
La végétation arctique, sans arbre, à cause du sol gelé (pergélisol ou permafrost), est essentiellement constituée par la toundra. De nombreuses espèces terrestres et marines y vivent, depuis l’emblématique ours polaire ou les caribous (ou rennes), jusqu’aux phoques, otaries, baleines à bosse, narvals ou belugas, sans compter les nombreuses espèces d’oiseaux qui viennent s’y reproduire. A noter : pas de manchot en Arctique mais des pingouins !
C’est en effet en Antarctique, qui abrite le pôle Sud, à l’extrême opposé de la Terre, que l’on peut trouver ces oiseaux par centaines de milliers. Beaucoup plus froid que l’Arctique (les températures peuvent y descendre jusqu’à -60°), recouvert à 98% de glace et baigné par l’océan Austral, l’Antarctique est le continent le plus haut du monde avec une altitude moyenne de 2,3 kilomètres. Très aride, il est uniquement peuplé d’oiseaux et de mammifères marins tels que baleines, orques, otaries, phoques crabiers. 
A noter : la calotte polaire (ou inlandsis) de l’Antarctique représente 61% de l’eau douce terrestre. 

A la conquête des pôles

De tous temps, la conquête des pôles, terres extrêmes, a constitué un défi pour les navigateurs, aventuriers, explorateurs, et scientifiques. A compter du début du XIXè siècles, les expéditions se multiplient qui vont permettre peu à peu d’approcher des pôles. 
L’exploration du Pôle Nord est marquée par les noms du Norvégien Fridtjof Nansen, du Suédois Adolf Erik Nordenskjöl, du Norvégien Roald Amundsen, de l’Américain Robert Edwin Peary, qui affirme avoir atteint le Pôle en 1909. 
Quant au Pôle Sud, si Cook franchit le premier le cercle polaire à la fin du XVIIIè, il faudra plusieurs décennies pour arriver jusqu’au Pôle lui-même (dont celles du Russe Bellingshausen, du Français Dumont d’Urville - qui découvre la Terre Adélie à bord de l’Astrolabe)  pour que le drapeau y soit planté officiellement par le Norvégien Roald Amundsen à la fin 1911 (précédant de peu le Britannique Falcon Scott).
Depuis, nombre d’expéditions s’y sont succédé et la connaissance de ces terres n’a cessé de progresser (Charcot, Paul-Emile Victor, et plus récemment Jean-Louis Etienne qui franchira en solitaire et à pied le Pôle Nord).

L’eldorado polaire

A bien des égards - scientifique, économique, politique, militaire -, les pôles constituent des enjeux géopolitiques majeurs.
Si le Traité sur l’Antarctique, signé le 1er décembre 1959 par 12 pays, protège le pôle sud et son continent en affirmant que “seules les activités pacifiques y sont autorisées (article 1er), il n’en va pas de même pour le Pôle Nord et l’Arctique, régi actuellement par le Conseil de l’Arctique.
Avec le réchauffement climatique et la fonte des glaces depuis une trentaine d’années, dont il est le symbole et la première sentinelle, le pôle Nord suscite toutes les convoitises : nouvelles routes commerciales, richesses de son sous-sol qui contiendrait 1/8è du pétrole et 1/3 du gaz naturel mondiaux et de ses fonds marins pour la pêche. 

Info bonus 

« Rien dans l’histoire de l’homme, dans l’histoire des hommes, jamais, ne pourra se comparer à ce que l’homme a réalisé pour “la conquête des pôles” ». Paul-Emile Victor.

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L’énergie éolienne

L’énergie éolienne (mot qui provient d’Eole, le dieu grec des vents) est l’énergie produite par l’action des vents. Comme l’énergie issue du soleil, de l’eau, de la chaleur de la terre, du bois, elle fait partie des énergies renouvelables, qui sont considérées comme presque inépuisables, par opposition aux énergies non-renouvelables dont le stock est limité sur Terre (pétrole, charbon, gaz naturel, uranium).

Un peu d’histoire
Dès 3000 ans avant notre ère, l’homme a utilisé la force du vent comme source d’énergie, notamment pour naviguer avec les premiers bateaux à voile. Les moulins à vent  qui se sont développés dès l’Antiquité avant de se répandre jusqu’à l’Europe vers le Xe siècle vont permettre de moudre les grains, de pomper l’eau afin d’irriguer les cultures ou abreuver le bétail, de scier du bois, etc. Dès 1500, Léonard de Vinci s’appuiera sur la force du vent pour créer ses machines volantes et à la fin du XVIIIe siècle, on assiste au premier vol de la montgolfière !

Le procédé de l’éolienne automatisée est inventé par l’Américain Charles Francis Brush (1849-1929), qui en construit une en 1888 à Cleveland dans l’Ohio. Avec ses 18 mètres de hauteur et ses 17 mètres de diamètre, elle est capable de produire l’électricité dont il a besoin pour alimenter sa maison. Le Danois Poul Lacour, de son côté, met au point la première éolienne dite industrielle.

Mais il faudra attendre la fin des années 1970 et les deux chocs pétroliers pour que l’énergie éolienne soit  perçue comme une alternative aux énergies fossiles et prenne son essor.

Comment ça marche ?
Une éolienne transforme l’énergie cinétique du vent en énergie mécanique, elle-même transformée, via un générateur, en énergie électrique. 

Une éolienne est constituée d’une tour ou d’un mât, d’une hauteur de 45 à 115 mètres, en haut duquel se trouve une hélice à deux ou trois pales qui tournent autour d’un rotor, orienté face au vent par un moteur électrique. C’est la rotation du rotor sous l’action du mouvement des pales tournant dans le vent qui va produire l’énergie mécanique, ensuite transformée en énergie électrique grâce à une génératrice. L’électricité éolienne ainsi produite peut être redistribuée sur le réseau électrique ou vers un dispositif de stockage local (batteries, etc.).

La puissance de l’éolienne dépend de trois paramètres : la forme et la dimension des pales, les caractéristiques du vent et la température de l’air.
Une éolienne ne tourne pas en continu. La plupart ne commencent à s’actionner qu’avec un vent soufflant à une une vitesse minimale de 15 km/h. De même, si le vent est trop puissant (au-delà de 90 km/h), elles s’arrêtent automatiquement, par sécurité. La vitesse optimale se situe autour de 50 km/h.

L’énergie ainsi produite représente environ 3 mégawatts pour une éolienne terrestre. Un parc de 3 à 5 éoliennes permet ainsi de fournir l’électricité domestique d’environ 9000 personnes.

Longtemps installées uniquement sur terre (onshore), les éoliennes se développent de plus en plus en mer (offshore), où les vents sont plus puissants et réguliers, les espaces plus vastes et l’impact visuel moins gênant. Plus productives que sur terre (4 à 5 mégawatts), les éoliennes offshore sont érigées à plusieurs kilomètres des côtes et rassemblées le plus souvent sous de forme de parcs de 20 à 50 éoliennes, ancrées dans les fonds marins. De nombreux projets visent à éloigner encore plus les parcs des côtes (farshore) en développant les éoliennes flottantes.

Quelques chiffres clefs
En France, en 2017, la part des énergies renouvelables dans la production nationale d’électricité était de 16,8%, dont 4,5% provenait de l’énergie éolienne (derrière l’hydraulique, 9,2%). Six projets de parcs éoliens offshore sont en cours : en Seine-Maritime, dans le Calvados, dans les Côtes d’Armor, en Loire Atlantique et en Vendée.
Au niveau européen, avec une proportion de 48 %, le Danemark se taille la part du lion dans le domaine de l’éolien ; il devance l’Irlande (33 %), le Portugal (27 %) et l’Allemagne (26 %). Les pays proches de l’Atlantique sont avantagés par les vents, venus de l’ouest, et plus réguliers en mer.
Au niveau mondial, la part de l’éolien représente 4% des énergies renouvelables. Le premier pays producteur est la Chine, suivie des États-Unis, puis de l’Allemagne.

Les débats autour des éoliennes
Bien que l’énergie éolienne permette de produire une énergie « propre » et verte, sans émission de gaz à effet de serre, elle suscite quelques débats notamment en terme d’impact sur les paysages, des aménagements massifs qu’elle suppose (notamment offshore), du bruit qu’elle peut engendrer, et des vibrations qu’elle générerait pour la faune.

Info bonus
Le saviez-vous ? L’éolienne la plus puissante du monde, l’Haliade X, mise au point par General Electric, a une hauteur de 248 mètres et des pales de 107 mètres de long. Sa puissance de 12 mégawatt pourrait alimenter 16 000 foyers. Elle est actuellement en période de test au large de Rotterdam.

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40% de déficit hydrique en 2030

Définition
Un déficit hydrique signifie que la demande en eau est supérieure aux réserves disponibles.
Les chercheurs estiment qu’en 2030 sur la planète, cet écart entre besoins et ressources sera de 40%. 

L’eau dans le monde : quelques chiffres clef
L'eau est disponible en abondance sur Terre. Non seulement la planète en est recouverte à 72 %, mais en vertu du cycle de l'eau (constitué des 6 étapes suivantes : évaporation, transpiration, condensation, précipitations, ruissellement, infiltration, circulation souterraine), c'est une ressource inépuisable dont le stock est constant. On appelle cette masse d’eau, l’hydrosphère.
Mais à 97,5%, cette eau est avant tout salée et donc impropre à la consommation par l’homme !
Les 2,5% restant sont de l’eau douce, dont moins de 1% seulement, sous forme liquide, est accessible à l’homme. Une autre partie, sous forme solide, se trouve principalement dans les calottes polaires (attention, la banquise est constituée d’eau salée, les icebergs d’eau douce). L’Antarctique contient ainsi 61% des réserves d’eau douce de la planète.
Les autres ressources en eau liquide proviennent des cours d’eau (rivières, torrents, lacs, etc.) - ainsi le lac Baïkal, situé dans le sud de la Sibérie, représente le plus grand réservoir naturel d’eau douce liquide au monde avec 23 000 milliards de mètres cubes d’eau - et des nappes souterraines (dont provient 62% de l’eau potable en France, par exemple).

Vers une pénurie en eau ? 
Si le stock d’eau est constant, les besoins en eau sont de plus en plus importants d'une part car la population mondiale augmente (nous sommes aujourd’hui 8,2 milliards d’hommes sur Terre et serons 9 milliards en 2050), et d'autre part car les usages de l'eau se multiplient. Ainsi l'humanité consomme annuellement 4 milliards de mètres cubes d'eau, soit trois fois plus qu'en 1950. A ces facteurs s’ajoute également le réchauffement climatique
L'eau ne sert en effet pas qu'à s'hydrater. Elle est aussi utilisée par l'industrie, l'agriculture, qui est la première consommatrice d’eau sur Terre (70 % destinés à l’irrigation des cultures).
Elle est surtout inégalement disponible. Ainsi 9 pays se partagent 60% des ressources en eau douce. Dans le même temps, certains pays ne bénéficient que de très faibles ressources, comme c’est le cas dans le Nord de l'Afrique, au Proche et au Moyen-Orient notamment.
On parle de stress hydrique quand une personne dispose de  moins de 1700 m3 par an. Et on évoque la pénurie hydrique quand la quantité d’eau disponible est inférieure à 1000 m3 d’eau. On estime que cette situation concerne 1,4 milliard de personnes  dans le monde. Dans certains pays (Egypte, Lybie), on descend même en dessous de 500 m3 par personne. D’ici à 2050, jusqu’à 5,7 milliards de personnes pourraient vivre dans des zones en pénurie d’eau au moins un mois par an.
Dans certains endroits, la crise hydrique est telle que le jour zéro (Day Zero), c’est-à-dire le jour où il n’y aura plus aucune goutte disponible se rapproche de plus en plus. Ainsi, suite à d’importantes sécheresses, la ville du Cap en Afrique du Sud l’a frôlé en 2018. Elle a réussi à le retarder en adoptant des mesures drastiques de restrictions. 


Des solutions pour demain
Au-delà des mesures prises pour économiser l'eau et lutter contre le gaspillage, de nombreuses techniques sont développées à travers le monde pour préserver et/ou augmenter les réserves d'eau douce.
Pour garantir la sécurité de leur approvisionnement en eau, de nombreux pays ont construit des barrages (barrage d’Assouan en Egypte, des Trois-Gorges en Chine, etc.) qui retiennent l'eau des fleuves avant qu'ils ne se jettent dans la mer. 
D'autres ont recours au dessalement de l'eau de mer pour lutter contre l'aridité (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Israël, Espagne, etc.).
D’autres pays récupèrent et traitent les eaux usées pour irriguer les cultures ou les recycler en eau potable (c’est le cas en Californie, à Singapour, au Ghana, etc.). 
D’autres enfin procèdent à des pompages d’aquifères, des transferts d’un bassin versant vers un autre (comme à la Réunion), etc.
Mais ces différentes techniques sont souvent très onéreuses, accroissant encore l’écart entre pays riches et pays pauvres. 
Au-delà, la grande question soulevée par ces pénuries est la marchandisation de l’eau et la spéculation déjà en cours sur cette ressource vitale pour l’humanité.

Info bonus
Une citation : "A l'échelle cosmique, l'eau liquide est plus rare que l'or. Pour la vie, elle est infiniment plus précieuse". (Hubert Reeves, astrophysicien canadien).

 

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9,7 milliards

C’est le chiffre qu’atteindra la population mondiale en 2050, d’après les prévisions de l’ONU.

  • Historique

Il y a 1 000 ans, la population mondiale comptait environ 280 millions de personnes. Aujourd’hui, elle s’élève à 8,2 milliards : elle a donc été multipliée par plus de 25 en 1 000 ans. Le milliard a été atteint en 1804, les 2 milliards en 1927, les 5 milliards, en 198, le 7 milliardième humain est né le 31 octobre 2011 et c'est en novembre 2024 que la population a atteint les 8 milliards !
Selon les projections de l’ONU, nous serons plus de 10 milliards en 2100… 
Mais la croissance mondiale ralentit et devrait se stabiliser à ce chiffre à l’aube du XXIIe siècle.

  • Une croissance disparate

Elle n’est pas la même partout. Ainsi, 9 pays représentent plus de la moitié de la croissance démographique projetée d’ici 2050 : l’Inde, le Nigéria, le Pakistan, le Congo (RDC), l’Éthiopie, la Tanzanie, l’Indonésie, l’Égypte, les États-Unis. La population de l’Afrique subsaharienne devrait doubler d’ici 2050, tandis que celle de l’Europe et de l’Amérique du Nord n’augmenterait que de 2%.

À noter : l’Inde devrait dépasser la Chine en tant que pays le plus peuplé du monde aux alentours de 2027.

  • La population mondiale vieillit…

Les personnes de plus de 65 ans représentent le groupe d’âge dont la croissance est la plus rapide. D’ici 2050, une personne sur six dans le monde aura plus de 65 ans (16%), contre une sur 11 en 2019 (9%). 
En 2018, pour la première fois de l’histoire, les personnes âgées de 65 ans et plus étaient plus nombreuses que les enfants de moins de cinq ans. Le nombre de personnes âgées de 80 ans et plus devrait tripler, passant de 143 millions en 2019 à 426 millions en 2050.

L’espérance de vie (c’est-à-dire la durée de vie moyenne d’une génération) en 2050 s’élèvera à 77,1 ans. Elle est actuellement de 72,6 ans et était de 52,6 ans en 1960. Mais elle est inférieure de 7,4 ans dans les pays les moins avancés.

  • Moins d’enfants par femme…

En 2050, les femmes auront en moyenne 2,2 enfants. Aujourd’hui, ce que l’on appelle le taux de fécondité, à savoir le nombre d’enfants par femme en âge de procréer, est de 2,5… et il était de près de 5 en 1960.
Mais ce chiffre est très variable d’une région du monde à l’autre. Ainsi, il est de 4,6 en Afrique subsaharienne et de 1,6 dans l’Union européenne.

À noter : le seuil de renouvellement, c’est-à-dire le nombre moyen d'enfants par femme nécessaire pour qu'une population donnée conserve le même effectif, est de 2,1.

  • Le saviez-vous ?

Aujourd’hui, chaque seconde, 4 bébés naissent et 2 êtres humains meurent en moyenne.
On évalue à environ 80 milliards le nombre d’êtres humains nés depuis les origines.
En 2024, selon l’ONU, le sexe-ratio (taux comparé du nombre d’hommes et de femmes) dans le monde était de l’ordre de 107 hommes pour 100 femmes.

(Source : https://population.un.org/wpp)

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Zoom sur l’ouragan Katrina (août 2005)

Aux États-Unis, en août 2005, la côte du Sud-Est (Floride, Louisiane, Mississippi, Alabama et Tennessee) se retrouve ravagée par un ouragan provoquant de lourds dégâts.

Qu’est-ce qu’un ouragan ?

Un ouragan (ou cyclone tropical) est une zone de dépression, c’est-à-dire qu’il crée des vents qui tournent sur eux-mêmes à une vitesse pouvant aller jusqu’à plus de 200 km/h. La vitesse des ouragans, mesurée grâce à l’échelle de Saffir Simpson*, provoque la plupart du temps des destructions.

*Échelle de Saffir Simpson :

  • de 119 à 153 km/h – catégorie 1
  • de 154 à 177 km/h – catégorie 2
  • de 178 à 210 km/h  – catégorie 3
  • de 211 à 251 km/h – catégorie 4
  • plus de 251 km/h  – catégorie 5


Événements

Le 23 août 2005, une dépression tropicale arrive au sud des Bahamas. Passant ensuite par la Floride, l’ouragan s’intensifie de jour en jour et est catégorisé au niveau 5 de l’échelle de Saffir Simpson lorsqu’il atteint la Louisiane. Franchissant ensuite le Mississippi, son chemin est long et traverse les États-Unis. Le 31 août, Katrina arrive même jusqu’au Canada.

C’est en Louisiane que le bilan est le plus lourd car des inondations se sont créées suite au passage de l’ouragan. Située en grande partie sous le niveau de la mer (certains endroits allant à plus de 6 mètres en dessous), La Nouvelle-Orléans, plus grande ville de Louisiane, a été touchée à 80%.

Sur un bilan total de 1 836 morts causés par Katrina, plus de 1 500 étaient des résidents de La Nouvelle-Orléans en Louisiane. Au total, il y a eu environ 200 morts dans le Mississippi, une quinzaine en Floride, et moins de 2 en Alabama, Géorgie, Ohio et Kentucky, sans compter un total estimé à 135 personnes disparues.

Impact

• En chiffres

  • Des vents allant jusqu’à 280 km/h (vents les plus forts jamais enregistrés).
  • Un total de 1836 morts.
  • Plus de 350 000 maisons détruites dans les États touchés.
  • Les vagues les plus hautes mesuraient jusqu’à 7-9 mètres de haut.
  • Le coût des travaux de reconstruction sont estimés à 180 milliards de dollars.
  • Avant l’ouragan, 1 326 nouvelles-nées aux États-Unis étaient prénommées Katrina, 10 ans après, il n’y en avait aucune...

• Réaction

Le gouvernement de l’époque, de George W. Bush, a été fortement critiqué au moment des événements pour la lenteur de sa réaction. Certains sinistrés ont dû attendre plus de 48 heures avant l’arrivée des premiers secours, tandis que le Président a été observé à bord de son avion survolant la Louisiane détruite, sans jamais y atterrir.

• Aujourd’hui

Quinze ans après les dégâts, La Nouvelle-Orléans s’est reconstruite. Malgré les 100 000 habitants de moins qu’avant Katrina, le tourisme dans la ville a augmenté et le taux de criminalité a diminué.

Info bonus :
L’ouragan Katrina a d’abord été nommé Douze par le National Hurricane Center, car il était considéré comme étant la douzième dépression de l’année.
Depuis 1953, les ouragans sont nommés à partir d’une liste de prénoms préétablie. Le Centre national des ouragans, situé à Miami, en Floride, pioche tous les ans dans une liste alphabétique de prénoms. Au départ, il ne s’agissait que de noms de femmes, puis des mouvements féministes se sont battus dans les années 1980 pour obtenir une parité.

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Le 7e continent

Qu’est-ce que le 7e continent ?
Au fil des ans, un grand nombre de déchets plastiques se sont agglomérés formant une masse gigantesque entre les côtes du Japon et l’Amérique du Nord.
 
Découverte de ce nouveau continent
Cette masse de déchets a été découverte en 1997 par l’océanographe Charles Moore lors d’une course à la voile entre Los Angeles et Honolulu, lorsqu'il décide d’emprunter une route peu utilisée par les navigateurs en raison de vents faibles et de pressions importantes. On utilise dès lors deux termes pour désigner cette masse : le « Great Pacific Garbage Patch » ou le « 7e continent ».
 
L’origine de ce continent est très simple, les déchets plastiques dérivent en raison de la rotation de la Terre et des courants marins, formant ce qu’on appelle des « Gyres océaniques ». Il existe 5 Gyres dans le monde : dans l’Atlantique Sud et Nord, dans le Pacifique Nord et Sud, et dans l’océan Indien. Ce 7e continent n’est donc pas une exception.
 
Les chiffres clefs
Ce 7e continent a une surface de 3,5 millions de km2, ce qui correspond à 6 fois la France en comparaison. Ce continent est composé à 90% de plastiques, et près de 80% de ces déchets proviennent de la Terre et se sont amassés en circulant par les fleuves.
 
À quoi ressemble réellement le 7e continent ?
Lorsque nous imaginons le 7e continent, il n’est pas rare d’avoir à l’esprit l’image d’une masse compacte de déchets plastiques. Or, ce phénomène est davantage constitué de macro-déchets d’un très petit diamètre comme l’affirme l’océanographe et chercheur spécialiste des déchets, François Galgani : « L'image d'un continent sert à sensibiliser le grand public, mais ne rend pas compte de la réalité. Il s'agit plutôt d'une multitude de micro-plastiques, d'un diamètre inférieur à 5 mm, en suspension à la surface ou jusqu'à 30 mètres de profondeur, difficiles à voir de loin. Mais quand on puise dans l'eau, on en remonte une quantité impressionnante. »
 
Les conséquences sur le milieu marin
Les conséquences sur les animaux marins sont désastreuses pour diverses raisons :

  • Tous ces animaux peuvent être faits prisonniers dans les filets de pêche présents dans cet amas de plastiques.

  • Il y a également un risque important d’indigestion car les espèces marines peuvent confondre le plastique avec du plancton.

  • Ce 7e continent est favorable au développement d’une araignée d’eau dont l’existence pourrait, sur le long terme, mettre à mal l’équilibre des écosystèmes marins en fragilisant leur base. En effet, ces insectes se nourrissent de plancton, la base de la chaîne alimentaire, et d’œufs de poisson.

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Les ZEE

Définition : Une zone économique exclusive (ZEE) est une bande de mer ou d’océan de 200 milles (soit 370 km, sachant qu’1 mille marin = 1,8 km environ) à partir des côtes, sur laquelle l’Etat côtier est souverain. Les ZEE ont été définies  par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM), signée le 10 décembre 1982 à Montego Bay, en Jamaïque.  

Un peu d’histoire

Depuis toujours, les océans et les mers, qui représentent plus de 70% de la surface de notre planète, constituent un espace essentiel d’échanges entre les hommes et une source capitale d’alimentation. Le domaine marin est longtemps soumis à « la loi du plus fort », jusqu’à ce que le juriste hollandais Grotius édicte, au début du XVIIè siècle, la doctrine de la liberté de la mer, dans son ouvrage, le Mare Liberum. Partant du principe que la mer est un bien commun à tous et qu’elle doit le rester, il prône la liberté de circulation, de commerce, etc. pour préserver cette voie de communication majeure de tout monopole.

C’est sur ces bases que l’ONU décide de lancer une vaste réflexion sur le droit de la mer au niveau international dans le but d’aboutir à une « Constitution » pour réguler l’utilisation des mers et des océans et régir toutes les affaires maritimes. Les négociations débutent à la fin des années 1960 et s’achèveront, 15 ans plus tard, en 1982 par la signature de la convention de Montego Bay.

La délimitation des zones maritimes 

Entrée en vigueur le 16 novembre 1994, cette Convention a été ratifiée par 168 Etats, côtiers ou non. A noter que les Etats-Unis, la Turquie, Israël, le Venezuela, le Pérou, la Syrie et l’Erythrée ne font pas partie des signataires.

Les zones maritimes sont désormais ainsi délimitées  :

  • Les eaux territoriales, une bande de 12 milles nautiques (22 km environ), caractérisées par la pleine souveraineté de l’Etat côtier concerné,
  • Les zones économiques exclusives, d’une largeur de 200 milles nautiques, à partir des côtes : l’Etat côtier y dispose d’un droit de souveraineté pour l’exploration et l’exploitation du sol et  du sous-sol, la gestion et la conservation des ressources,
  • Au-delà des ZEE, le domaine marin (soit 43% de la surface du globe), à savoir les eaux internationales, relève du régime de la haute mer : chaque Etat peut y pêcher ou exploiter les ressources, excepté celles du sol et du sous-sol, reconnues « patrimoine commun de l’humanité ».

Lorsque les espaces maritimes de deux Etats côtiers se recoupent, la délimitation se fait par la voie de la négociation ; la règle de l’équidistance est souvent appliquée mais d’autres facteurs, historiques ou géomorphologiques par exemple, peuvent être pris en compte ; en cas de différend, le Tribunal international du droit de la mer est l’instance de recours.

Le plateau continental peut contribuer à la délimitation des espaces marins ; en effet lorsqu’il s’étend au-delà des limites de la ZEE, la Commission des limites du plateau continental (CPLC) peut étendre les droits de l’Etat côtier sur les fonds marins et le sous-sol, les eaux restant assujetties au régime de la haute mer.

Au-delà des zones sous juridiction nationale, la gouvernance des fonds marins relève de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM).

La France, 2è espace maritime mondial

La France, compte tenu de ses territoires ultramarins, est, avec les Etats-Unis, l’Etat disposant du plus grand espace maritime, devant l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la Russie.

Cet espace assure sa présence dans 3 mers (Méditerranée, Mer du Nord et Manche) et 3 océans (Atlantique, Indien, Pacifique).

Territoire Superficie (en km2)
France Métropolitaine 371 096
Saint-Pierre-et-Miquelon 12 387
Antilles françaises 151 076
Guyane française 201 461
La Réunion-Mayotte-Iles Eparses 1 021 447
Terres australes et antarctiques (hors Terre Adélie) 2 070 356
Nouvelle-Calédonie 1 440 161
Wallis et Futuna 262 465
Polynésie française 4 793 620
Clipperton 436 431
Superficie totale 10 760 500 


Certains Etats voisins ne manquent pas de contester ces zones de partage. Compte tenu des enjeux stratégiques liés aux ressources maritimes, ces délimitations restent une source de tensions interétatiques.

Info bonus

L’ONU a entamé des négociations depuis plusieurs mois pour aboutir à un traité légiférant sur la haute mer, qui n’est encore régulée par aucun texte international, notamment dans le but de protéger la biodiversité marine.


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