L’homme, un animal lui aussi ?

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Différentes conceptions de la place de l’homme dans l’univers

Les relations entre l'homme et l'animal dépendent étroitement de la conception que l'on se fait du monde vivant et de la place de ses différentes composantes. La philosophie s'est penchée sur cette question fondamentale en cherchant à définir ce qui distingue l'homme de l'animal et à en tirer des conséquences dans le domaine moral et dans nos comportements.

La conception aristotélicienne : la scala naturae

Dans l'Antiquité, Aristote pose les bases de cette réflexion en faisant état de trois types d'âme : végétative, sensitive et intellectuelle. Ceci permet de créer une hiérarchie des êtres, la scala naturae : tout en bas de l'échelle se trouve le monde minéral, puis les végétaux et les animaux. L'homme se situe juste au-dessus, au sommet de l'échelle du monde vivant : il n'est dominé que par le monde sacré (les anges et les dieux).

Cette conception hiérarchisée est à la base de notre conception du monde, et est longtemps restée dominante. Mais elle est remise en cause de plus en plus souvent.

Les premières remises en question

Dès l'Antiquité, certaines voix se sont fait entendre pour mieux considérer les animaux, reprochant à l'homme sa cruauté envers eux, dans le domaine de la nourriture ou de nos comportements généraux.

Exemple

L'idée de ne pas manger de viande animale est développée par Pythagore dans l'Antiquité grecque.

L'impact de Darwin et l'évolution moderne

C'est la découverte par Darwin d'une continuité entre l'homme et l'animal qui va remettre en cause de façon plus profonde l'anthropocentrisme hérité de cette tradition philosophique.

Au XXe siècle, ceux qui s'opposent à l'idée que l'homme est le seul être doté d'intelligence sont de plus en plus nombreux. Les découvertes scientifiques soutiennent l'apparition d'une nouvelle façon de penser dans laquelle l'homme doit trouver une place qui n'est plus dominante : les hommes sont interdépendants, et intégrés dans des systèmes vivants complexes.

L'émergence de l'antispécisme

À la fin du XXe siècle apparaît un nouveau courant de pensée, l'antispécisme qui prône même l'égalité entre tous les êtres sensibles.

EN RÉSUMÉ

L’animal, miroir de nous-mêmes

Dès les textes les plus anciens, l’homme s’est servi de l’animal comme d’un double, un miroir lui renvoyant, simplifiée, morcelée, l’image de lui-même. Ce reflet peut nous révéler par opposition, parce que l’animal est l’autre, celui qui est très différent de nous. Mais il peut aussi nous renvoyer certains aspects de nous-même et nous faire réfléchir à ce que nous sommes ou à nos façons de nous comporter.

La fable et l’anthropomorphisation

Le genre de la fable, à la fois en Europe, en Inde ou en Afrique se sert des animaux comme de révélateurs : ils illustrent nos vices le plus souvent, mais aussi nos qualités. Chaque animal représente un type de comportement. Cette conception s’appuie souvent sur une observation de l’animal, mais ne se contente pas de cela : on parle d’anthropomorphisation parce qu’on prête aux animaux un caractère humain.

Le paon par exemple fait la roue ? La Fontaine y voit une marque d’ambition et de prétention. L’animal n’existe pas vraiment pour lui-même, il n’est qu’un prétexte à une visée éducative et moralisatrice. Il permet de projeter la qualité ou le défaut visé et de mieux le montrer parce qu’il est mis à distance. Cette projection facilite la satire, qu’elle soit morale ou sociale : elle met à distance le comportement critiqué et nous pouvons le regarder objectivement pour mieux y réfléchir et mieux nous amender.

L’animal révélateur de notre part secrète

Mais l’animal peut aussi nous permettre de révéler des éléments plus secrets, plus enfouis de nous-même. Les textes merveilleux et fantastiques montrent la part animale qui existe dans les personnages. Métamorphoses et êtres hybrides révèlent que l’homme a en lui des instincts, des comportements qui ne correspondent pas toujours à l’image que nous nous faisons de l’humanité, mais plutôt de la bestialité.

La psychanalyse a étudié, dans le conte de fées par exemple, combien l’animal est en l’homme autant qu’en la bête : pulsions, violence, etc. L’homme dans ces textes est un loup pour l’homme et l’image animale le montre.

EN RÉSUMÉ

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