La réception critique du Chapeau de paille d'Italie de Giorgio Barberio Corsetti s'avère unanimement positive. Elle consacre, en effet, cette production comme un événement marquant de la saison théâtrale 2012-2013. Philippe Chevilley des Échos salue : « Ce Chapeau de paille d'Italie de Labiche décoiffant consacre le retour en fanfare du vaudeville au Français - et sa troublante modernité. ». Cette réussite critique valide le choix de la Comédie-Française de faire appel à un metteur en scène européen et ouvre ainsi la voie à d'autres collaborations internationales dans la programmation de la troupe du Français.

Cette production s'inscrit dans la politique d'ouverture internationale de Muriel Mayette-Holtz, première femme administratrice de la Comédie-Française de 2006 à 2014, qui transforme l'institution en laboratoire du théâtre européen contemporain. Ainsi le contexte particulier du Théâtre éphémère, structure temporaire en bois de 746 places construite pendant les travaux de la Salle Richelieu, transforme cette contrainte technique en opportunité artistique. Cette collaboration avec Corsetti illustre, dès lors, la capacité de l'institution à transformer les défis en innovations et à exploiter les contraintes matérielles à des fins artistiques.

La programmation de la saison 2012-2013 témoigne, d'ailleurs, de cette ambition avec Dom Juan (Jean-Pierre Vincent), L'École des femmes (Jacques Lassalle), et Les Trois Sœurs (Alain Françon), plaçant Le Chapeau de paille d'Italie dans un contexte de renouvellement général du répertoire. Présentée du 31 octobre 2012 au 7 janvier 2013, cette production marque une étape décisive dans la réception de Labiche et confirme son statut d'auteur majeur du répertoire français tout en ouvrant de nouvelles perspectives interprétatives. La réussite critique et publique de cette mise en scène révolutionnaire fait du théâtre un lieu de questionnement existentiel autant que de divertissement. Corsetti a su montrer que les classiques français peuvent parler aux générations contemporaines sans trahison de leur essence, mais en révélant leur dimension universelle par un regard neuf et une esthétique adaptée.