L'approche dramaturgique de Giorgio Barberio Corsetti transforme radicalement la lecture traditionnelle du Chapeau de paille d'Italie en proposant une interprétation psychanalytique révolutionnaire qui révèle les mécanismes inconscients de l'œuvre de Labiche. Le metteur en scène italien dépasse la simple mécanique vaudevillesque pour explorer les dimensions existentielles et psychologiques des personnages. Il s'appuie ainsi sur une vision circulaire des relations où « tous les personnages sont liés par des relations antérieures. De plus, dès le début de son travail, Corsetti développe une esthétique surréaliste où certaines scènes sont « imaginées comme des tableaux surréalistes contenant des objets cachés, ou comme des films burlesques des Marx Brothers ». Cette approche fait dériver le vaudeville « vers un certain trouble » qui dépasse la simple mécanique comique pour révéler une dimension existentielle. Le metteur en scène privilégie, en outre, le « mouvement perpétuel » avec une gestuelle et des déplacements endiablés de toute la troupe, créant ce que Brigitte Salino nomme une « action pure ».

Enfin, l'innovation musicale d'Hervé Legeay contribue à cette volonté de modernisation en mêlant les sonorités traditionnelles du vaudeville et les arrangements contemporains. Les musiciens se déplacent avec la noce, ce qui renforce le mouvement perpétuel et le rythme haletant de la représentation. Ainsi, cette approche dramaturgique révèle les mécanismes inconscients de l'œuvre. Elle permet de transformer la simple intrigue vaudevillesque en questionnement sur la condition humaine.