L’éthologie animale (science des comportements animaux) nous offre des découvertes spectaculaires : les singes rient, les chats rêvent, les chiens peuvent être homosexuels, les baleines sont capables de se suicider, des chercheurs américains ont démontré qu’un béluga appelé Noc était parvenu à reproduire en captivité la texture et la sonorité de la voix humaine. Il en est de même avec la primatologie qui étudie les singes et grands singes depuis une cinquantaine d’années, lesquels ont conduit à questionner ce qu’est le propre de l’homme.
I. Être naturel
L’homme fait pleinement partie de la nature, car il est un être naturel. Toutefois, il est capable de modifier la nature, car il est aussi un être culturel. C’est pourquoi il faut reconnaître que l’homme est à la fois un être naturel et un être culturel, il fait partie de la nature et parvient à se créer une place distincte.
L’homme est un être qui est « jeté au monde » ; il s’inscrit dès sa naissance dans un cadre, celui de la nature. Il vient « au monde », c’est un être biologique comme les animaux. C’est d’ailleurs pourquoi il a, comme eux, des besoins, des instincts, notamment celui de la conservation. L’homme y apparaît d’abord comme un être vivant faisant partie du règne animal, lié au milieu naturel dans lequel il se développe.
Première particularité, il ne peut survivre sans adapter ce milieu à ses besoins et cette adaptation l’oblige à transformer son milieu naturel. L’homme à l’état de nature est un homme qui vit dans une situation de dépendance et de faiblesse.
Spinoza, Éthique : « L’homme n’est pas un empire dans un empire. » Entendons par là, que l’homme n’est pas cause de lui-même, il n’a pas un pouvoir absolu sur ce qu’il est et fait. Il n’est pas indépendant de l’empire de la nature (de son emprise). L’homme est un être immergé dans la nature. Comme les autres vivants, il est exposé aux dangers dont la nature est la cause.
Sigmund Freud, L’Avenir d’une illusion : Il oppose les forces de la nature aux forces humaines. Cette nature est à la fois sublime et cruelle. L’homme doit faire face à sa grandeur et sa supériorité absolues. L’homme se révèle faible face à elle. Les hommes ne peuvent dominer la nature, et leur union a pour but de préserver leur existence face à une nature parfois destructrice.
II. Être culturel
Mais, si un homme est un individu au sein de l’espèce, il se présente également comme une personne au sein d’une société. Lorsqu’un enfant naît, il est encadré, il appartient à une famille, il vit au sein d’une société. Il est un être culturel. Les hommes sont fondamentalement des êtres de culture. Notre identité se forge à travers notre éducation, notre appartenance à un milieu familial et social. Aristote, Politique : « L’homme est par nature un animal politique. »
L’homme est un animal dans la mesure où il est doté d’une âme (référence à l’étymologie latine anima : âme, esprit). Il est par nature destiné à vivre en société et celui qui, par sa nature et non par l’effet de quelque circonstance, ne fait partie d’aucune cité, est une créature dégradée ou supérieure à l’homme (surhomme).
Au sens anthropologique et ethnologique, on entend par culture la manière déterminée de vivre de certaines sociétés. En ce sens, la culture inclut les coutumes, les techniques, les croyances, les valeurs, la religion, les institutions d’une société donnée.
Aristote, Politique : Le langage joue un rôle essentiel : la parole a pour but de faire comprendre ce qui est utile ou nuisible et, par conséquent, ce qui est juste ou injuste. L’association des citoyens au sein d’un même État n’a pas pour but la seule existence matérielle, mais bien plutôt la vie heureuse. La première société est la famille.
L’homme passe d’un état de nature à un état de culture lorsqu’il reconnaît la valeur, la nécessité de la vie en société, et quand il s’organise, procède à des échanges avec les autres. Ce passage implique l’apparition de règles sociales. En fait, l’homme n’est devenu humain que lorsqu’il est entré en société.
Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social : L’homme ne développe en société que ce qui est en germe dans la nature humaine. La nature humaine comporte la perfectibilité, le sens de la conservation de soi, le libre arbitre, l’usage de la pensée, la pitié. La société aurait pu être une bénédiction si elle ne faisait pas souvent tomber l’homme en dessous du niveau dont il est parti. Pour y remédier, l’éducation est nécessaire pour retrouver l’authenticité de l’humain, donc réintroduire la nature dans la culture.
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