Le mot conscience vient du latin conscire signifiant « avoir connaissance de » (soi-même, en l’occurrence). Un être conscient est un être qui se représente avec lucidité son propre état, mais aussi l’ensemble des objets qui l’entourent. On est conscient quand on est présent à soi. La conscience est le retour réflexif sur soi, sur ses idées et ses sentiments, qui fonde l’unité psychique du moi, du sujet, et permet de dire « je ».
I. La conscience ou l’unité d’une vie
La conscience psychologique est la connaissance intérieure qu’a le sujet de lui-même et de ses actes. On parle aussi de conscience réflexive ou réfléchie : la personne a conscience d’elle-même, elle a même conscience d’être consciente. C’est ce niveau de conscience qui permet l’introspection, et il faut entendre la réflexivité au sens d’une image qui se réfléchit dans un miroir. Si je suis enfermé dans mon propre point de vue, il est impossible de prendre conscience de celui que je suis vraiment. Ainsi, certaines personnes ne se rendent jamais compte de leurs défauts ou de leurs qualités, car elles n’ont jamais pris le recul suffisant pour s’interroger.
La conscience est l’unité d’une vie. L’une des caractéristiques les plus remarquables de la conscience est sa permanence : c’est parce que je ne cesse d’être conscient, c’est-à-dire présent à moi-même, que je peux affirmer l’identité du moi au-delà de tous ses changements.
La conscience peut être un fardeau. Alors que l’animal vit dans l’insouciance d’une vie resserrée sur l’instant présent, l’homme vit avec ses souvenirs et comme il ne peut oublier, il connaît l’expérience douloureuse du remords ou le regret nostalgique de sa vie passée. La conscience est une faculté qui place l’homme face à sa finitude.
II. De la conscience à la souveraineté individuelle
La conscience fait du sujet humain un sujet souverain, maître de ses pensées et garant de la connaissance. Une telle conception de la conscience fait de celle-ci une chose, une « substance pensante ». La conscience peut être conçue comme une réalité immatérielle en laquelle viendraient s’imprimer nos différents états.
Jean-Paul Sartre, L’Être et le néant : La conscience se traduit surtout par la liberté. Les objets sont entièrement déterminés par leurs propriétés et ne peuvent rien être d’autre que ce qu’ils sont. Ils sont « en-soi ». Leur essence précède leur existence. Le sujet conscient, quant à lui, est un « pour-soi » : il peut toujours être différent, il n’est pas enfermé dans une définition. Parce qu’il est conscient, l’homme est projet et non objet. Il n’est pas produit passivement par sa naissance, sa famille ou la société, comme un animal ou un robot ; il est avant tout dans le choix conscient de sa vie.
L’existence de l’homme précède son essence. Par la conscience, l’homme, seul, existe : car « ex-sister » c’est sortir de soi, être à distance de soi-même. Et par la conscience l’homme est libre dans sa possibilité de dépasser ce qu’il est.
Nouveau ! Découvrez Nomad'IA : le savoir de nos 400 profs + la magie de l'IA