Parcours - Le goût de la science

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« Le goût de la science », la critique de l'ethnocentrisme

L'éducation à un nouveau regard sur le monde

Éduquer à un nouveau regard sur le monde les lecteurs est une tâche ardue et pourtant réfléchie, interrogée et modifiée au fil des siècles. Dans les Entretiens sur la pluralité des mondes de Fontenelle est soulevée la possibilité de différents mondes, intraterrestres et extraterrestres aux mœurs différentes (la société des abeilles, la société des habitants de la Lune, Vénus, Mars…), mais ayant aussi des caractéristiques communes avec les hommes. Fontenelle va même plus loin en se questionnant sur les techniques pédagogiques pour rendre ces apprentissages plus plaisants auprès du lecteur (notamment avec l'aspect conversationnel et l'entretien) et développer leur esprit critique.

La méthode sceptique de Montaigne

Montaigne, dans les Essais, use du scepticisme pour dénoncer le regard centré des Européens sur eux-mêmes, regard très éloigné d'autres cultures considérées comme barbares, notamment les cannibales. Il adopte une méthode proche du savant pour analyser ces sociétés : il expérimente le doute sur lui-même, observe ses réactions et scrute le monde avec méthode et prudence.

L'approche scientifique et ironique de Cyrano de Bergerac

L'œuvre baroque l'Histoire comique des États et Empires de la Lune de Cyrano de Bergerac manifeste un goût pour la science et l'analyse, notamment en imaginant des inventions inspirées des progrès techniques ainsi qu'en explorant des hypothèses cosmologiques contemporaines comme la possibilité d'habitants sur la Lune, les Sélénites. Pour dénoncer le regard centré des Européens, Cyrano de Bergerac use de l'ironie, notamment en inversant les valeurs : les terriens ne regardent plus les extraterrestres comme des monstres, mais c'est l'inverse !

La méthode du « regard étranger »

La méthode du « regard étranger » est utilisée sur le terrain du point de vue : chacun d'entre nous peut devenir un étranger aux yeux d'une autre culture. L'usage de l'ironie teintée d'humour permet de rendre ses raisonnements davantage plaisants, agréables à lire. La forme est aussi très divertissante dans la mesure où celle-ci est adroitement et précisément rythmée par une prose délicate. L'usage de figures de style comme les métaphores ou encore les jeux de mots permet aussi de rendre la réflexion plus vivante, mais aussi plus compréhensible.

La transmission du savoir et les techniques pédagogiques

Le fait d'enseigner, de transmettre des théories, est donc inexorablement lié à un questionnement sur la façon dont on perçoit et dispense le savoir. Le travail de la langue, l'humour ou même l'utilisation d'une narration afin d'illustrer les idées sont de puissants moyens d'éduquer avec humilité et légèreté.

EN RÉSUMÉ

« Le goût de la science », légèreté et ambition

Fontenelle et Montesquieu : la critique sociale par la fiction

Le « goût de la science » est l'un des enjeux principaux de L'Entretien sur la pluralité des cultures de Fontenelle, mais aussi des Lettres persanes de Montesquieu. La forme épistolaire fictive permet d'interroger la société dans laquelle vit Montesquieu de manière indirecte. À travers un échange fictif avec des Persans, le philosophe critique le régime en place, mais aussi l'obscurantisme religieux et le fanatisme.

L'obscurantisme et les préjugés sont d'ailleurs le résultat d'une méconnaissance comme nous le montre Fontenelle dans un exemple : les Parisiens n'ayant jamais quitté Paris auraient bien du mal à concevoir que les habitants de Saint-Denis existent !

La fiction au service de la réflexion

« Le goût de la science » apparaît dans les Entretiens sur la pluralité des mondes, mais aussi dans les Lettres persanes dans la mesure où les deux écrivains de ces œuvres utilisent la fiction et l'imagination pour rendre la réflexion plus plaisante et pour alerter les esprits sur une transformation des idées, prônant ainsi un relativisme culturel. Le modèle de la conversation, tout comme le modèle épistolaire fictif, constitue une argumentation indirecte qui permet à la fois de donner un goût, un plaisir de l'apprentissage des sciences, mais aussi un moyen de perpétuer et garantir sa diffusion malgré la censure.

Voltaire et les contes philosophiques

Donner un aspect plaisant aux connaissances que l'on essaye de transmettre est aussi recherché par Voltaire dans ses contes philosophiques comme Candide ou l'Ingénu (1767). Voltaire essaye de convaincre le lecteur de « cultiver son jardin » et de s'extraire de l'optimisme philosophique ronflant de Pangloss (« Tout va bien dans le meilleur des mondes possibles ») : il faut cultiver le goût de la connaissance, de la curiosité et de l'ouverture d'esprit.

La forme du conte permet de rendre davantage romanesques et intéressantes les idées tout comme l'usage de l'ironie, façon subtile de critiquer. Dans Micromégas (1752), Voltaire met en scène des êtres venus d'autres planètes, observant les humains pour critiquer indirectement la société. Le personnage, un géant très intelligent, scientifique et curieux, chassé de la cour à la suite de travaux d'entomologie jugés trop novateurs, cherche à comprendre l'univers et les êtres vivants, préfigurant ainsi le philosophe lui-même dont la curiosité est sans cesse entravée par le risque de la censure.

EN RÉSUMÉ

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Dissertation 1 // Les Entretiens sur la pluralité des mondes

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Dissertation 2 // Les Entretiens sur la pluralité des mondes

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Dissertation 3 // Les Entretiens sur la pluralité des mondes


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