Biographie et origines
Françoise d'Issembourg du Buisson d'Happoncourt, épouse de Graffigny, née le 11 février 1695 à Nancy et morte le 12 décembre 1758 à Paris, est l'une des femmes les plus importantes du XVIIIe siècle notamment avec son œuvre épistolaire, les Lettres péruviennes, publiée en 1747. Son père est un militaire qui s'appelle François d'Issembourg et qui épouse la petite-nièce de l'illustre graveur lorrain Jacques Callot.
Éducation et enfance
Les deux parents de l'écrivaine tiennent à ce que leur fille soit bien éduquée et dès son plus jeune âge elle est formée aux lettres. Elle décrit ainsi son enfance : « Je suis née fille unique d'un gentilhomme qui n'avait d'autre mérite que celui d'être bon officier. La douceur et la timidité de ma mère, jointes à l'humeur violente et impérieuse de mon père, ont causé tous les malheurs de ma vie. »
Malgré ce talent précoce, Madame de Graffigny se retrouve confrontée aux préoccupations de l'époque : se marier ou entrer dans les ordres.
Mariage et vie conjugale
En 1712, Françoise d'Issembourg devient officiellement Madame de Graffigny en épousant un jeune officier du nom de François Huguet de Graffigny, alors au service du duc Léopold Ier de Lorraine. Ensemble, ils emménagent dans « Le château de Madame de Graffigny », une demeure située à Villers-lès-Nancy où logera au XIXe siècle Benjamin Constant, devenant au XXe siècle un espace culturel (notamment avec une exposition consacrée à Charles Gomien, portraitiste du XIXe siècle).
Séparation et émancipation
Le déroulement harmonieux de sa vie est néanmoins interrompu par les nombreux abus, violence de son mari. En avance sur son époque, celle-ci amorce, dans les formes légales, une demande visant à obtenir un décret de séparation qu'elle acquiert en 1723 avec l'aide de témoins. Figure libre, inspirée et courageuse, Madame de Graffigny incarne une liberté littéraire et sociale.
Vie parisienne et salons littéraires
En 1739, Madame de Graffigny reprend contact avec la duchesse de Richelieu qui concentre alors les grands esprits de son temps à ses côtés et s'installe à Paris. Elle rejoint, sous le surnom « la grosse », la Société du Bout-du-Banc, un salon littéraire parisien animé par Jeanne-Françoise Quinault entre 1741 et 1745, où elle rencontre les plus grandes figures masculines de son temps comme Marivaux, Rousseau ou l'abbé Prévost et baigne dans l'esprit des Lumières.
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