Qu’est-ce que le Titanic ?
Le RMS Titanic est un paquebot transatlantique britannique construit entre 1909 et 1912 à Belfast, en Irlande du Nord. Sa réputation était sans précédent puisqu’il était considéré à l’époque comme le plus grand et le plus luxueux paquebot jamais réalisé, les médias le qualifiaient même « d’insubmersible » en raison de ses seize compartiments étanches.
Où et quand ?
Le naufrage a lieu dans la nuit du 14 au 15 avril 1912. Le paquebot heurte un iceberg au milieu de l’océan Atlantique Nord à 23h40 et coule à 2h20, entraînant la mort d’environ 1504 personnes sur les 2223 passagers.
Histoire du naufrage
À 23h40, le 14 avril 1912, le veilleur de nuit aperçoit un iceberg à moins de 300 mètres du paquebot. Le signal d’alerte ne suffit pas à éviter la collision qui a lieu 37 secondes plus tard, entraînant un choc dont la puissance fait sauter les rivets, ouvrant ainsi une voie d’eau dans la coque. L’eau remplit rapidement les 5 premiers compartiments du paquebot, or, celui-ci ne peut rester à flot qu’avec 4 compartiments immergés.
Le premier signal de détresse est envoyé à 00H15 le 15 avril et n’est reçu qu’à 00H45 par le RMS Carpathia, un navire qui avance lentement. L’évacuation des passagers commence, elle, à 00H25, suite à l’ordre du commandant Smith qui décide de faire monter en priorité dans les canots les femmes et les enfants. Le Titanic ne contient cependant que 40 canots pouvant accueillir au maximum la moitié des passagers du paquebot et les membres d’équipage hésitent dans un premier temps à les remplir au maximum.
Le paquebot coule à 2H40 le 15 avril 1912, et des centaines de passagers se retrouvent dans l’eau gelée de l’océan Atlantique. Peu de canots acceptent de faire demi-tour pour venir chercher ces rescapés alors que la durée moyenne de survie dans l’eau est d’environ 20 minutes.
Les survivants ayant pu monter dans les canots sont repérés par le RMS Carpathia à 3h30 le 15 avril.
Découverte de l’épave
L’épave est découverte en 1985, à environ 3 821 mètres de fond dans l’Atlantique Nord par Robert Duane Ballard qui effectuait une mission secrète pour la marine américaine.
Adaptation cinématographique
L’histoire du Titanic a été reprise dans de nombreux ouvrages, séries et films, très rapidement après le naufrage. Le premier Saved from the Titanic sort en 1912. La plus célèbre adaptation reste le film de James Cameron, Titanic, sorti en 1997, avec Kate Winslet et Leonardo Di Caprio dans les rôles principaux.
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John Fitzgerald Kennedy
John Fitzgerald Kennedy reste l’un des présidents les plus « iconiques » des États-Unis. Comme pour beaucoup de personnages frappés par la mort en pleine gloire, son assassinat n’a fait que renforcer le caractère légendaire de son destin.
Le plus jeune président de l'histoire des États-Unis
Élu de peu devant le républicain Richard Nixon en 1960, il devient de le 35e et plus jeune président (il a alors 43 ans) de l’histoire des États-Unis.
Son mandat débute le 20 janvier 1961, mais par un cuisant échec militaire qui survient rapidement. Le débarquement organisé au mois d’avril pour renverser le jeune gouvernement cubain révolutionnaire tourne au fiasco : c’est l’invasion de la Baie des cochons.
En revanche, l’année suivante, Kennedy négocie avec brio et succès la crise des missiles de Cuba en évitant un conflit, certainement mondial. L’URSS commence à installer des missiles nucléaires à Cuba, qu’elle soutient de tout son poids, soit à 150 km seulement des côtes américaines de Floride. Kennedy organise alors un blocus maritime de l'île et menace de couler les navires russes en approchant. Au bout de 13 jours de négociations très dures et face à un état major très « va-t’en-guerre », Kennedy parvient à faire plier l’URSS qui retire ses installations.
La guerre froide face à l’URSS
Cette présidence est d’ailleurs fortement marquée par la guerre froide qui oppose les États-Unis à l’URSS.
En 1961, l’Allemagne de l’Est (ex-RDA), sous l’influence de l’URSS, commence la construction du mur de Berlin, séparant les zones est et ouest de la ville. Cela vaudra à Kennedy, en déplacement à Berlin ouest en 1963, l’une de ses phrases les plus célèbres : « Ich bin ein berliner » (Je suis un Berlinois).
La conquête de l’espace
L’autre grand fait marquant du mandat de Kennedy est le lancement du programme spatial Apollo. En compétition avec l’URSS dans la conquête de l’espace, les États-Unis sont, au début des années 60, en retard sur l’URSS qui a lancé le premier satellite en 1957, puis envoyé le premier homme dans l’espace en 1961 (Youri Gagarine).
Kennedy lance le programme Apollo avec l’objectif déclaré : « Notre nation doit s’engager à faire atterrir l’homme sur la Lune et à le ramener sur Terre sain et sauf avant la fin de la décennie. »
Un grand orateur et séducteur
Président flamboyant avec des discours et formules marquantes (« Ne vous demandez pas ce que le pays peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour votre pays » - discours d’investiture), Kennedy reste également célèbre pour ses nombreuses aventures extra conjugales et notamment avec la plus célèbre des stars de l’époque, l'actrice Marylin Monroe.
La tragédie du 22 novembre 1963
En novembre 1963, il démarre sa campagne de réélection pour 1964. Le 22 novembre 1963, en déplacement à Dallas, il traverse la ville en limousine décapotable. Abattu par un tireur embusqué, il meurt quelques heures plus tard.
Le résultat de l'enquête, désignant officiellement un coupable ayant agi seul, Lee Harvey Oswald, ne sera jamais véritablement admis par l’opinion publique, et les causes et responsables de cet assassinat donnent encore aujourd’hui vie aux théories les plus conspirationnistes.
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1919, temps fort de la prohibition
Dans son sens courant
Dans le langage courant, « prohiber » quelque chose signifie l’interdire. L’emploi du terme ne se limite pas à son sens juridique et peut se retrouver dans le langage courant.
Par exemple : Les écoles peuvent prohiber le port de signes ostentatoires de richesse.
Dans son sens historique
Le plus souvent, le terme « prohibition » sert à désigner la période allant de 1920 à 1933 aux États-Unis où un amendement à la Constitution a interdit la fabrication, le transport, la vente, l’importation et l’exploration de boissons à base d’alcool.
Naissance de la prohibition
Dès 1851, le Maine, un État situé au Nord-Est du pays, commence à limiter la vente de boissons alcoolisées et est suivi par 12 autres États. On les nomme alors les Dry States (littéralement « États secs »).
Ce premier mouvement est soutenu par plusieurs pasteurs qui souhaitent élever le niveau de moralité de leurs concitoyens. Des femmes s’y associent avec dans l’idée que l’alcool et les violences conjugales sont étroitement liés.
Si le mouvement s’essouffle au XIXe siècle, il fait l’objet d’un regain d’intérêt dans les années 1920. En effet, la plupart des brasseries du pays sont alors soupçonnées d’être tenues par des Germano-américains. Or, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, un fort sentiment germanophobe est présent dans le pays.
En 1919, 33 États adoptent le Volstead Act qui interdit la fabrication, la vente et la consommation de toutes boissons comprenant plus de 0,5% d’alcool.
Conséquence de la prohibition
Un nouveau marché illégal provenant du Canada et d’Europe se met en place pour satisfaire la demande des consommateurs américains. Les forces de l’ordre sont alors contraintes de détruire le matériel utile à la distillerie et aux brasseries. Cependant, cet alcool, souvent fabriqué par des criminels et des clandestins, était de qualité douteuse provoquant des lésions chez certains consommateurs. La dernière manifestation de cette interdiction fut la multiplication des bars-casinos (navires postés à la limite des eaux territoriales).
Abolition de la prohibiiton
Plusieurs opposants à la prohibition se manifestent, notamment l’association Against the Prohibition Amendement qui considère que cette loi est une atteinte aux libertés individuelles et qu’elle est en plus inefficace.
En avril 1933, le président Franklin D. Roosevelt abolit finalement le Volstead Act, prenant le contrepied de ses prédécesseurs qui étaient favorables à cette loi.
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Un personnage - Gandhi
Mohandas Karamchand Gandhi naît le 2 octobre 1869 à Porbandar, au nord-ouest de l’Empire britannique des Indes, au sein d’une famille de riches commerçants. Dirigeant politique, mais aussi important guide spirituel en Inde et à la tête du mouvement pour l’indépendance du pays, il est nommé « Mahatma Gandhi », du sanskrit mahãtmã signifiant « grande âme », bien qu’il ait toujours refusé que ce titre soit associé à sa personne de son vivant.
Un apôtre de la non-violence
Une fois devenu avocat, Gandhi qui s’estime trop timide pour plaider en Inde, part en Afrique du Sud en 1893, où une importante communauté originaire des Indes s’est déjà établie. Là, il se trouve confronté à plusieurs reprises à des brimades racistes de la part des Blancs. Ainsi, quelques jours après son arrivée en Afrique du Sud, alors qu’il doit se rendre sur son lieu de travail, Gandhi est contraint de descendre du wagon de première classe dans lequel il voyage après qu’un passager se soit plaint de sa présence certainement en raison de sa couleur de peau et qu’on lui ait demandé de rejoindre le fourgon à bagages pour la suite du voyage. Cet épisode, mais aussi d’autres incidents du même ordre, qui le confrontent à l’intolérance, au racisme et aux préjugés dont sont victimes les Indiens en Afrique du Sud, contribuent à l’émergence de son militantisme. Il s’érige alors en défenseur des immigrants indiens et élabore une doctrine originale fondée sur la non-violence, la maîtrise de soi et le respect de la vérité : la « satyagraha ».
Gandhi se fait le pionnier de la résistance à l’oppression par la désobéissance civile de masse, alliée à la non-violence, et deviendra l’inspirateur de nombreux autres mouvements de libération et de défense des droits civiques à travers le monde.
Un héros indien
À son retour en Inde, en janvier 1915, Gandhi incite les fermiers et travailleurs pauvres à protester contre les taxes jugées trop élevées. Il s’engage également, au niveau national, dans la lutte contre les lois coloniales instaurées par les Britanniques.
Il accède à la présidence du parti du Congrès et va alors mener une lutte pour l’autonomie du pays, mais aussi pour son autosuffisance économique. Il prône pour cela le retour aux techniques traditionnelles, ainsi que l’émancipation des femmes et des Intouchables (considérés comme hors-castes dans l’hindouisme). En fervent adepte de la non-violence, Gandhi lutte pour la fraternité entre les communautés de différentes religions ou ethnies, pour la fin de la discrimination des castes.
Son combat pour l’indépendance de l’Inde
Gandhi s’engage pleinement dans la lutte pour obtenir l’indépendance de l’Inde de toute domination étrangère, organisant pour cela de nombreuses manifestations non violentes, mais aussi des grèves de la faim allant jusqu’à mettre sa vie en danger. C’est lui qui conduit, en mars 1930, la célèbre « marche du sel » en vue d’arracher l’indépendance aux Britanniques. Pour s’élever contre cette taxe imposée aux Indiens par les Britanniques, Gandhi se rend, au terme d’une marche de 386 km, au bord de l’Océan indien et recueille dans ses mains un peu de sel, encourageant, par ce simple geste hautement symbolique, tous ses compatriotes à violer le monopole d’État sur la distribution de sel. Suite à cette manifestation, Gandhi est emprisonné durant 9 mois, mais finit par obtenir l’abrogation de la loi britannique et le droit, pour les Indiens, de collecter eux-mêmes le sel.
Les Britanniques se résignent finalement à accorder son indépendance à l’Inde, mais cette indépendance est retardée par les événements de la Seconde Guerre mondiale. En août 1942, à Bombay, Gandhi adresse un mot d’ordre radical aux Britanniques : « Quit India ! » (« Quittez l’Inde ! »).
Le 15 août 1947, l’empire des Indes devient officiellement indépendant, mais en se scindant entre Inde et Pakistan.
Martyre de la paix
En raison de ses activités et des combats qu’il a menés, Gandhi a été plusieurs fois arrêté et incarcéré en Afrique du Sud, puis en Inde. Au total, il aura passé 6 ans de son existence en prison. Profondément religieux et adepte de la philosophie indienne, Gandhi a toujours mené une vie d’une extrême simplicité, pratiquant des jeûnes très rigoureux, dans le but de s’auto-purifier, mais aussi pour manifester sa volonté de protester et réformer.
Au soir de sa vie, en 1948, Gandhi entame un nouveau jeûne afin de convaincre hindous et musulmans de déposer les armes suite à la guerre de religion qui a fait plus de 400 000 morts. Mais c’est un échec et Gandhi est finalement assassiné, le 30 janvier 1948 à New-Delhi, par un hindou nationaliste alors qu’il se rend à une réunion de prière.
Deux millions d’Indiens assistent à ses funérailles et, selon sa volonté, ses cendres sont dispersées dans plusieurs grands fleuves mondiaux : le Nil, la Volga, la Tamise…
Info bonus
Nommé à 5 reprises au prix Nobel de la paix, Gandhi n’a toutefois jamais obtenu le prix et par la suite plusieurs membres du comité ont publiquement regretté de ne pas le lui avoir accordé. En 1989, au cours de la remise du prix au Dalaï Lama, le président du comité indiquera que le prix est remis en partie à la mémoire du Mahatma Gandhi.
L’anniversaire de Gandhi est, par ailleurs, devenu, depuis 2007, « Journée internationale de la non-violence » suite à un vote à l’unanimité de l’Assemblée générale des Nations unies.
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Yalta : le sommet de 1945
Du 4 au 11 février 1945, les chefs des trois puissances alliées, Winston Churchill, pour le Royaume-Uni, Franklin Delano Roosevelt pour les Etats-Unis et Jospeh Staline pour l’URSS, se retrouvent à Yalta, en Russie, notamment pour préparer la paix.
Ce cliché célèbre, qui réunit les trois chefs d’Etat, est pris le 11 février, et reste dans la mémoire collective comme le symbole de l’alliance des grandes puissances contre le IIIè Reich nazi.
A noter : l’absence de la France à la table des négociations, en raison de la défiance du président Roosevelt à l’égard du Général de Gaulle.
Le contexte
La fin de la Deuxième Guerre mondiale qui a débuté 5 ans et demi plus tôt approche… En février 1945, l’Armée rouge est à moins de 100 kilomètres de Berlin. Les Alliés qui ne franchiront le Rhin qu’à la mi-mars poursuivent le bombardement des villes allemandes et progressent vers l’Est. Dans le Pacifique, la guerre contre le Japon fait rage.
Des rencontres au sommet
La Conférence de Yalta fait suite à plusieurs rencontres entre les Alliés, à commencer par celle de Churchill et Roosevelt au large de Terre-Neuve en 1941 d’où émerge la Charte de l’Atlantique, prônant le droit l’autodétermination des peuples à disposer d’eux-mêmes et les prémisses d’une paix internationale. Mais la première conférence à réunir les « Trois Grands » a lieu Téhéran à la fin de 1943 : elle acte le principe du débarquement en Normandie et celui d’une nouvelle organisation internationale, l'ONU. Y sont aussi esquissés le démembrement de l’Allemagne et le déplacement de la frontière polonaise vers l’ouest.
A la conférence de Moscou, à la mi-octobre 1944, Churchill et Staline, en bilatéral, prépare le partage des Balkans. Les Britanniques souhaitent conserver dans leur zone d’influence la Grèce où une forte résistance communiste s’est pourtant engagée dans le conflit contre l’Allemagne ; pour atteindre cet objectif, Churchill a accepté le principe d’un partage de l’Europe en zones d’influence entre les Alliés et l’URSS.
Yalta, le partage du monde ?
Pourquoi Yalta ? Staline, qui redoute de prendre l’avion, propose d’organiser la conférence interalliée sur ses terres, dans l’une des grandes stations balnéaires de la péninsule de Crimée, sur les bords de la mer Noire. Le palais de Livadia, ancienne résidence d’été du tsar Nicolas II, est choisi comme lieu de réunion. Roosevelt, souffrant et affaibli – il mourra deux mois plus tard – se laisse même convaincre d’y séjourner.
Tandis que Staline parvient à rectifier à son avantage les frontières de la Pologne, les Occidentaux obtiennent le soutien de l’URSS contre le Japon et posent les bases du "monde d’après", avec la mise en place de l’ONU, dont la conférence inaugurale se tiendra en avril 1945 à San Francisco. On y évoque également la partition du territoire allemand en 3 zones d’occupation contrôlée chacune par l’une des puissances ; à la demande de Churchill, la possibilité pour la France d’intéger le dispositif d’occupation est ouverte.
Et après ?
Après la prise de Berlin par l’Armée rouge le 2 mai 1945, qui suit de peu le suicide d’Hitler le 30 avril, la capitulation du IIIè Reich est actée le 7 mai à Reims et signée le 8 mai à Moscou.
Dans le Pacifique, les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, les 6 et 9 août, entraînent la capitulation du Japon. Le soutien de l’URSS aux armées occidentales, acté à Yalta, permet aux Soviétiques de récupérer les territoires conquis par le Japon en Chine et Corée du Nord. Le 2 septembre prend fin la Deuxième Guerre mondiale.
Dans l’histoire des relations internationales, la conférence de Yalta est considérée comme le fondement du partage du monde entre l’Est et l’Ouest.
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La pyramide de Khéops
Origine de la pyramide
Le nom de l’édifice, pyramide de Khéops, provient du fait qu’il fut construit il y a plus de 4500 ans par l’architecte Hémiounou, pour servir de tombeau au pharaon Khéops. Situé au sud-ouest du Caire, en Égypte, il s’inscrit dans un ensemble de pyramides regroupées sous le nom de pyramides de Gizeh, classées au patrimoine de l’humanité depuis 1979.
Quelques chiffres
D’après l’historien antique Manéthon, il aurait fallu 20 ans et 10 000 hommes par jour (le nombre de 100 000 avait été avancé par Hérodote, mais il n’était exact que durant 3 mois de l’année, lors de la période des crues) pour réaliser cet édifice monumental d’une hauteur de 146 mètres avec une base de 233 mètres. De plus, elle a nécessité près de 2,3 millions de blocs de 2,5 tonnes chacun pour être édifiée. Cette construction est considérée comme celle qui a nécessité le plus de matériaux de toute l’histoire.
L’intérieur de la pyramide
Dès l’Antiquité, des auteurs grec et latin, tels que Pline l’Ancien ou Hérode, donnent des descriptions de l’édifice et son intérieur est découvert dès le IXème siècle grâce à l’expédition du calife Al-Mamoun. Il faudra cependant attendre le XIXème siècle pour que la structure interne de la pyramide soit mieux connue. Elle comprend notamment une chambre souterraine, creusée dans la roche mais qui n’a jamais été finie. Deux autres pièces, appelées « Chambre de la reine », et « Chambre du roi » sont découvertes et photographiées par les égyptologues.
Le vrai tombeau de Khéops ?
En 1837, l’anthropologue et égyptologue Richard Vyse, découvre dans la pyramide le cartouche (symbole qui contient le nom du pharaon) de Khéops mais le sarcophage présent dans la chambre du roi ne contient pas de corps. Plusieurs hypothèses sont avancées : certains pensent qu’il s’agit d’un simple cénotaphe (monument funéraire qui ne contient pas de corps), la possibilité de la mort du pharaon au cours d’une bataille pourrait notamment expliquer cela. D’autres estiment que la chambre du roi avait pour fonction de tromper les pillards et que la dépouille du pharaon serait cachée ailleurs dans la pyramide.
Un lieu encore mystérieux
En 2017, deux cavités ont été découvertes dans la pyramide, et l’une d’elle, appelée Big Void, mesure plus de 30 mètres de long. Cela montre que la pyramide n’a pas encore dévoilé tous ses mystères !
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Les civilisations précolombiennes
Les civilisations précolombiennes sont les grandes civilisations présentes en Amérique du Sud et centrale, qui existaient avant que Christophe Colomb ne découvre l'Amérique, d'où le nom de « précolombien », soit avant Colomb. Elles sont au nombre de trois.
Les Incas
Les Incas sont la dernière grande civilisation de l'Amérique précolombienne. Apparue vers 1 800 av. JC, elle a couvert toute la partie occidentale de l'Amérique du sud. Dirigée par un empereur, véritable dieu vivant - fils du soleil -, c'était une société extrêmement hiérarchisée. Tout comme Rome en Europe, les Incas possèdent des routes, des ponts ainsi qu'une économie très organisée, le tout centralisé à Cuzco, la capitale (dans le Pérou actuel).
Les Aztèques
Civilisation la plus aboutie par sa structure, son organisation, son architecture et ses cités (Mexico-Tenochlitan, la capitale, comptait plus d’un million d’habitants au XVe siècle), elle est aussi celle qui aura existé durant la période la plus courte dans le temps : 300 ans environ. Issue de la sédentarisation de différentes tribus, elle a vu son expansion stoppée par l’arrivée des Espagnols qui importèrent des maladies comme la variole décimant près de 90% de la population.
Les Mayas
La civilisation Maya est la plus ancienne des civilisations amérindiennes. Apparue vers 2 600 av JC, elle s’est éteinte près de 4 000 ans plus tard, alors qu’elle occupait toute la péninsule du Yucatan au Mexique. Composée de bâtisseurs et de savants, c’est pourtant aussi une civilisation guerrière et violente (comme les deux autres), au sein de laquelle sont couramment pratiqués les sacrifices humains. De nos jours, les descendants Maya sont encore plusieurs millions dans le Yucatan et une partie de l’Amérique centrale.
La fin des civilisations précolombiennes
Toutes ces civilisations ont disparu très rapidement après l'arrivée des Européens pour diverses raisons :
- guerre contre les Espagnols (Pizzaro pour les Incas, Cortez pour les Aztèques),
- maladies importées d'Europe et souvent mortelles pour ces populations dotées de peu de défenses immunitaires,
- empires éclatés en raison de rivalités exacerbées par l'apparition des colons.
Info bonus : Ces civilisations nous ont laissé des traces et vestiges inestimables comme le Machu Picchu dans les Andes (civilisation Inca), ou la pyramide de Chichén Itzá dans la péninsule du Yucatan au Mexique (civilisation Maya).
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Aliénor d'Aquitaine
Qui est-elle ?
Aliénor d’Aquitaine serait née près de Bordeaux, en France, en 1122 et décédée en 1204 à Poitiers. Elle est célèbre pour avoir été deux fois reine, d’abord en France, puis en Angleterre.
Jeunesse de la duchesse d’Aquitaine
Aliénor d’Aquitaine est la fille aînée de Guillaume X de Poitiers (1099-1137), lui-même duc d’Aquitaine. Au sein de cette cour, connue pour être l’une des plus raffinées et berceau de l’amour courtois, elle reçoit une éducation de femme noble.
Elle hérite du duché à la mort de son frère en 1130 et épouse le roi de France, Louis VI, en 1137.
Reine de France
Elle est couronnée reine de France en décembre 1137 dans la ville de Bourges. Ce mariage déplaît fortement à la cour de France qui reproche à Aliénor d’Aquitaine ses tenues, son comportement, ainsi que sa mauvaise influence sur son époux.
Aliénor accompagne Louis VI lors de la deuxième croisade en Terre Sainte, mais ce voyage est un échec et provoque de nombreuses disputes au sein du couple, conduisant à une première rupture. La reine effectue alors seule le voyage pour rentrer en France et se fait enlever par des pirates, mais elle est rapidement libérée et retourne près de son époux. Le mariage sera finalement annulé en 1152.
Reine d’Angleterre
Suite à l’annulation de son mariage avec Louis VI, Aliénor d'Aquitaine débute une correspondance avec Henri d’Anjou, le futur roi d’Angleterre. Elle l’épouse 6 semaines seulement après l’annulation de son mariage, en 1152, et se fait couronner reine d’Angleterre en 1154.
La période de son règne est marquée par son rôle de mécène puisqu’elle commande des œuvres à de nombreux artistes de l’époque et lance les travaux d’une nouvelle cathédrale à Poitiers.
Cependant, en 1173, elle est enfermée après avoir découvert un complot fomenté par ses fils contre leur père, elle restera captive pendant près de 15 ans.
Fin de vie
Elle est libérée en 1189 par son fils, Richard Cœur de Lion, après la mort de son mari. Sa fin de vie est mouvementée car elle s’occupe des affaires de succession des royaumes de France et d'Angleterre.
Elle décède à Poitiers en 1204.
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1994, génocide des Tutsis au Rwanda
Au Rwanda, du 7 avril 1994 au 15 juillet 1994, a eu lieu un génocide : 70% des Tutsis résidant dans le pays ont été exterminés.
Rappel : du grec genos, « race », et du latin cide, « tuer », un génocide est l’extermination physique, intentionnelle, systématique et préméditée d’un groupe humain en raison de ses origines.
Contexte
Le Rwanda est divisé en deux populations : les Hutus, d’un côté, représentant la majorité du pays (85%), et de l’autre, les Tutsis, en minorité (15%). Ces deux peuples sont en conflit depuis plusieurs générations.
Ces mauvaises relations datent de l’époque coloniale. Au départ, les colonisateurs (Belges) s’appuient sur les Tutsis pour gouverner, fascinés par leur monarchie. Ils les considèrent comme plus intelligents et aptes à diriger.
Cependant, peu avant l’indépendance du Rwanda dans les années 1950, les Belges se mettent à soutenir la majorité Hutu, qui se révolte. Pendant la révolution sociale de 1959, les Hutus arrivent au pouvoir et massacrent les Tutsis, considérés comme ennemis de la nation.
Événements
En 1993, alors que les relations entre les deux peuples sont toujours conflictuelles, l’ONU a pour mission au Rwanda de faire régner la paix entre le gouvernement (Hutu) et les insurgés (Tutsis). Mais le 6 avril 1994, l’avion présidentiel est abattu et le pays sombre dans la violence. Les Hutus considèrent les Tutsis responsables de la mort du président, Juvénal Habyarimana.
Les deux populations vont ainsi commencer à s’entre-tuer. Le gouvernement évoque clairement son but d’éradiquer les Tutsis et répand la haine dans tout le pays. Des émissions de radio, financées par le gouvernement, incitent même les Hutus à abattre les Tutsis.
Alors que tout le pays est en train de se massacrer, l’ONU décide de se retirer du conflit et ne laisse sur place qu’une centaine de soldats. Impliquée dans ce conflit, la France se range du côté de l’armée Hutu, tandis que les Anglais soutiennent les Tutsis.
Fin du conflit et conséquences
Finalement, trois mois après le début des tueries, la France, avec l’aide de l’ONU, intervient. Cette action militaro-humanitaire, appelée l’« opération Turquoise », est controversée en raison du positionnement de la France lors du conflit. Des vies sont sauvées mais des génocidaires parviennent à se réfugier, dans les pays voisins.
Sur 100 jours, ce sont plus de 800 000 personnes (principalement Tutsis) qui ont été tuées. En moyenne, entre 8 000 et 10 000 personnes étaient assassinées tous les jours.
Le Front Patriotique Rwandais remporte finalement la victoire, mettant fin au conflit, et Paul Kagamé prend le pouvoir. Le nouveau gouvernement est très critiqué par les opposants car selon eux le FPR a aussi commis des crimes pendant cette période.
L’info bonus
Publié en 2016, le roman Petit pays de Gaël Faye retrace son enfance au Burundi à l’époque du conflit entre Hutus et Tutsis. Il a été adapté au cinéma par Éric Barbier en 2020.
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Le Panthéon
- Où ?
À Paris, sur la montagne Sainte-Geneviève, dans le Quartier Latin.
- Le monument
De style néo-classique, et inspiré par le Panthéon d’Agrippa à Rome, le Panthéon, haut de 83 mètres, est un imposant monument, surmonté d’une vaste coupole de 28 mètres de diamètre.
- Un peu d’histoire
Construit en 1784, à l’initiative du roi Louis XV sur les plans de l’architecte Jacques-Germain Soufflot, le Panthéon était, à l’origine, une église, celle de l’abbaye dédiée à la patronne de Paris, Sainte-Geneviève. Sous la Révolution, à la mort de Mirabeau, en avril 1791, l’Assemblée constituante décide d’en faire un temple consacré aux grands hommes de la patrie et y transporte sa dépouille. Il sera bientôt rejoint par Voltaire, Rousseau, et bien d’autres… avant d’en être sorti en raison de ses liens avec le roi Louis XVI. Marat le remplacera, mais sera à son tour retiré de la nécropole…
Jusqu’en 1885, le rôle et le statut du Panthéon varieront au gré des régimes politiques : de nouveau église sous le Premier et Deuxième Empire, ainsi que pendant la Restauration, il deviendra définitivement un temple laïc, lieu de mémoire et d’hommage pour les Grands hommes de la Nation en 1885 à la mort de Victor Hugo qui y sera inhumé en grandes pompes.
« Aux grands hommes, la patrie reconnaissante. »
C’est la devise imaginée par le marquis de Pastoret et inscrite au milieu des années 1830 sur le fronton du Panthéon, dont le bas-relief est sculpté par David d’Angers.
76 personnalités reposent actuellement au Panthéon, parmi lesquelles des hommes politiques (Victor Schoelcher inhumé avec son père, Jean-Jaurès, Léon Gambetta, Sadi Carnot – seul chef d’État à y reposer, Jean Monnet, etc.), des écrivains (Voltaire, Rousseau, Zola, Alexandre Dumas, Malraux, etc.), des scientifiques (Marcellin Berthelot qui fut le premier à être inhumé au Panthéon avec sa femme, Sophie, Pierre et Marie Curie, etc.), des résistants (Jean Moulin, etc.)…
Le choix des personnalités, grands hommes, grandes femmes, héros nationaux que l’on souhaitait voir honorés par la Nation a longtemps été dévolu, sous la IIIe puis la IVe République, à l’Assemblée constituante, la Convention, l’Empereur, l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, ce choix revient au président de la République.
- 5 femmes au Panthéon
Première femme à être panthéonisée « pour ses propres mérites », la physicienne Marie Curie (seule femme au monde deux fois nobélisée) restera la seule femme – en dehors de Sophie Berthelot – jusqu’à l’arrivée des résistantes Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle Anthonioz en 2015.
Simone Veil, accompagnée de son mari, Antoine Veil, sont les derniers à être entrés au Panthéon en 2018.
- Le saviez-vous ?
Les corps des personnalités panthéonisées ne reposent pas toujours dans le mausolée républicain : ce peut être leurs cendres, leur cœur, la terre de leur sépulture...
C’est dans la crypte, située sous l’édifice et aussi vaste que lui, que reposent les caveaux.
À noter également : des plaques sont aussi apposées pour rendre hommage aux illustres personnalités de la Nation, comme c’est le cas pour les écrivains morts pour la France, mais aussi Henri Bergson, Antoine de Saint-Exupéry, Aimé Césaire, etc.
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1766-1769 : le voyage de Bougainville
Au XVIIIe siècle, Louis-Antoine de Bougainville entreprend, au nom du roi de France, Louis XV, une expédition scientifique et politique qui le mènera, à bord de La Boudeuse, jusqu’au Pacifique. Il devient ainsi le premier navigateur français à accomplir le tour du monde.
Le contexte
Le XVIIIe siècle est marqué par la lutte entre la France et l’Angleterre pour la domination du monde. À l’issue de la guerre de Sept Ans, en 1763, la France a perdu une partie de ses territoires en Amérique du Nord mais a aidé les États-Unis à conquérir leur indépendance vis-à-vis de l’Angleterre. Dans le même temps, les voyages scientifiques dans le Pacifique constituent un nouveau champ de rivalité entre les deux puissances.
C’est dans ce contexte que Louis-Antoine de Bougainville, un mathématicien et avocat français, que la paix de 1763 a libéré de ses obligations militaires, propose au ministre de Louis XV, Choiseul, de coloniser les îles Falkland au sud du continent américain, avec pour objectif d’y installer les colons canadiens qui avaient émigré en France pour échapper aux conquérants anglais et d’y développer la pêche. En 1765, la petite colonie, installée avec l’aide des armateurs de Saint-Malo qui avaient dénommé l’archipel du nom de « Malouines », compte 80 personnes ; c’est alors que l’Angleterre puis l’Espagne en revendiquent la propriété. Ni l’Angleterre ni la France ne veulent engager une guerre et Bougainville doit abandonner ce territoire, moyennant indemnisation.
Bougainville est donc mandaté par le Gouvernement français pour le remettre aux autorités espagnoles et revenir par la mer du Sud, l’actuel Pacifique, encore méconnu, afin d’y faire des « découvertes », d’y tracer de nouvelles routes maritimes et d’y trouver « tout ce qui pourrait servir de « relâche » aux vaisseaux, notamment pour la Compagnie des Indes.
Une circumnavigation de 2 ans et 4 mois
Le 5 décembre 1766, depuis la rade de Brest, Bougainville prend la mer sur la frégate la Boudeuse, armée de 26 canons et comptant un équipage de 203 hommes encadrés par 11 officiers ; deux écrivains, un astronome, un cartographe, des chirurgiens, un botaniste participent également au voyage. Fin janvier 1767, la Boudeuse atteint la baie de Montevideo ; elle en repart le 28 février et arrive aux îles Malouines le 23 mars après avoir essuyé une tempête et subi des avaries. Bougainville doit y attendre la flûte l’Etoile, un autre navire participant à l’expédition, chargée de lui apporter les vivres nécessaires à la poursuite de son voyage. Les deux bâtiments prennent la mer pour le détroit de Magellan où ils pénétrent 13 jours plus tard. Ils jettent l’ancre après le premier goulet du détroit dans la baie Boucaut où des membres de l’équipage descendent à terre et font connaissance avec les Patagons.
Arrivées dans le Pacifique, l’Étoile et la Boudeuse naviguent de concert, à une certaine distance l’une de l’autre afin d’élargir leur champ d’observation. Les deux équipages cherchent à joindre l’île de Pâques, sans y parvenir, puis font route vers l’ouest. Après avoir aperçu les Tuamotu, ils abordent Tahiti le 2 avril 1768 ; ils y sont accueillis avec chaleur et Bougainville, séduit par ce « jardin d’Eden » lui donne le nom de Nouvelle Cythère, en référence à l’île grecque de Cythère, berceau de la déesse Aphrodite.
Après quelques jours passés sur place, Bougainville quitte Tahiti et reprend la mer. C’est à ce moment-là qu’est révélée la présence à bord d’une femme : la compagne du botaniste Commerson, Jeanne Barré qui, sous un habillement masculin, s’était fait passer pour son assistant. Elle est ainsi la première femme à faire le tour du monde.
L'expédition se poursuit, Bougainville reconnaît les îles Samoa, puis gagne les Nouvelles-Hébrides qu’avait découvertes Quiros, un explorateur espagnol, en 1606. Les deux navires longent ensuite la barrière de corail protégeant la côte orientale de l’Australie, puis la Nouvelle-Guinée. Mais les conditions de navigation, le scorbut – une maladie fréquente sur les bateaux et provoquée par une carence en vitamine C – et surtout la pénurie de vivres limitent les possibilités d’exploration de ces terres. Après une relâche dans l’archipel des Moluques, ils gagnent Batavia où ils arrivent le 28 septembre. Cette escale marque la fin de leur exploration. Ils prennent la route du retour via l’île de France (actuelle île Maurice), le cap de Bonne Espérance et le 16 mars 1769, mouillent à Saint-Malo, après 2 ans et 4 mois de navigation.
Un succès littéraire
En mai 1771, Bougainville publie le récit de sa circumnavigation, Voyage autour du monde par la frégate La Boudeuse et la flûte L’Étoile qui rencontre un vif succès auprès du public. La description idyllique de Tahiti, notamment, enchante les lecteurs et conforte les préocupations philosophiques de l’époque : celle du retour à la nature et du mythe du « bon sauvage », prônée notamment par Rousseau. Au-delà, cette œuvre lancera la vogue du récit de voyage et le goût pour l’exotisme.
À noter : Dans son Supplément au voyage de Bougainville, sous la forme d'un dialogue entre Européens et Tahitiens, Diderot s'interrogera sur le bien-fondé “moral” de cette expédition.
Bougainville meurt en 1811, après avoir participé à la guerre d’indépendance des États-Unis. Il repose au Panthéon.
Infos bonus
Philibert Commerson donna le nom de bougainvillée à une plante qu’il découvrit près de Rio de Janeiro au début du périple.
En 2004-2007, un Trois-Mâts, la Boudeuse, effectuera un tour du monde à la découverte des Peuples de l’eau, dans le prolongement du voyage de Bougainville.
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6 août 1945 : Hiroshima
Le 6 août 1945, les États-Unis lancent la première bombe atomique de l’Histoire, « Little Boy », sur Hiroshima, une ville située à l’Ouest du Japon, causant plus de 200 000 morts.
Contexte
En mai 1945, l’Europe sort de la Seconde Guerre mondiale. Mais les États-Unis et le Japon, qui sont en conflit depuis quatre ans, continuent la bataille. L’attaque surprise du Japon à Pearl Harbor, une base navale américaine, le 7 décembre 1941, avait provoqué la déclaration de guerre des Américains aux Japonais. La guerre du Pacifique avait alors commencé, opposant le Japon et les États-Unis entre 1941 et 1945.
Le 26 juillet 1945, alors que l’Europe a déjà signé l’Armistice entraînant la fin de la guerre, les Alliés posent un ultimatum au Japon lors de la conférence de Potsdam, à laquelle sont présents Winston Churchill (Royaume-Uni), Harry Truman (États-Unis), ainsi que le président chinois Tchang Kaï-chek. Ils exigent la capitulation du Japon, sans conditions, c’est-à-dire que le pays doit cesser toute conquête et abandonner ses possessions. Ils demandent également l’abdication de l’empereur. Mais le Japon dit ignorer cette annonce. Truman décide alors de précipiter la fin de la Seconde Guerre mondiale en se tournant vers l’arme nucléaire, que les États-Unis viennent de mettre au point et de tester peu de temps avant la conférence.
Déroulement
Le lundi 6 août 1945, à 8h15, la bombe atomique « Little Boy » est larguée par les Américains à plusieurs milliers de mètres au-dessus d’Hiroshima, au Japon, ville qui joue un rôle crucial dans l’approvisionnement militaire de l’archipel. C’est la première attaque atomique de l’Histoire. Le bombardement provoque la destruction quasi immédiate de la ville. Instantanément, 70 000 habitants, sur les 350 000, meurent. La puissance et la chaleur de la bombe, ainsi que son rayonnement thermique, provoquent de nombreux incendies. L’explosion atomique donne également lieu à des radiations, nocives sur le coup, mais aussi ultérieurement. En tout, le bilan s’élèvera à plus de 200 000 morts.
Trois jours plus tard, l’événement se répète. Le 9 août 1945, une deuxième et dernière bombe nucléaire américaine détruit la ville de Nagasaki. « Fat man » cause la mort de près de 60 000 Japonais.
Le Japon s’avoue vaincu et signe les actes de capitulation le 2 septembre 1945 à Tokyo. C’est la fin de la Seconde Guerre mondiale, et le début de la Guerre Froide.
Les États-Unis ne se sont jamais excusés pour ces actes survenus il y a 75 ans.
Conséquences
En plus de précipiter la fin de la guerre, les États-Unis prouvent surtout au reste du monde leur puissance avec la possession de l’arme atomique. Ces événements montrent également que l’homme est capable de causer sa propre destruction. Le monde connaît alors le début de la crainte d’une guerre nucléaire.
La course au nucléaire sera l’un des principaux enjeux de la Guerre Froide. Aujourd’hui, 9 pays (France, Royaume-Uni, Russie, Chine, Corée du Nord, Inde, Pakistan, Israël et États-Unis) sont détenteurs de l’arme nucléaire.
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Cléopâtre
Septième reine à porter ce nom - qui signifie la « gloire du père » (du grec kleos, la gloire, et patros, le père), Cléopâtre, d’origine grecque, est la dernière reine d’Égypte et l’une des figures les plus célèbres de l’Histoire.
Fille du pharaon Ptolémée XII de la dynastie des Lagides, Cléopâtre naît vers 69 avant J.-C. À la mort de son père, en 51 avant J.-C., elle a 18 ans et monte sur le trône avec son frère et époux Ptolémée XIII, alors âgé de 11 ans, comme le veut le testament paternel.
L’alliance romaine
Dans un contexte économique et social difficile, elle est rapidement confrontée à l’entourage hostile de son frère et sollicite l’appui de Rome. César, qui règne alors sur l’empire romain, intervient dans un souci de conciliation… et s’éprend de la belle Cléopâtre. Il prend son parti et fait d’elle l’unique souveraine, après avoir mis fin à la rébellion de l’entourage de Ptolémée XIII. À la mort de ce dernier, qui se noie dans le Nil, elle épouse son jeune frère Ptolémée XIV, âgé de 11 ans.
De sa liaison avec César, qui n’avait jusque-là pas de descendance, naît Césarion. Elle espère en faire l’héritier de César, et suit ce dernier à Rome. Mais en 44 avant J.-C., César est assassiné et Ptolémée XIV meurt. Cléopâtre regagne alors Alexandrie avec Césarion qui prend le nom de Ptolémée XV.
L’empire romain d’Orient
Un triumvirat composé notamment d’Octave, neveu de César et de Marc Antoine, général fidèle à César, prend le pouvoir à Rome après avoir châtié les assassins de César.
Marc Antoine, en charge plus particulièrement de l’empire romain d’Orient, convoque Cléopâtre à Tarse. Sensible aux charmes de la reine d’Égypte, Antoine s’éloigne de plus en plus de Rome et commet l’erreur, aussitôt exploitée par Octave, de célébrer, au retour d’une guerre contre les Parthes, son triomphe à Alexandrie. De la liaison de Cléopâtre avec Marc Antoine naissent deux jumeaux : Alexandre et Cléopâtre Séléné, puis un 3e enfant, Ptolémée Antoine.
Une fin tragique
Convaincu par Octave qui souligne le danger pour la République romaine de l’évolution de Marc Antoine sous l’influence néfaste de Cléopâtre, le Sénat romain décide l’envoi d’une flotte pour reprendre le contrôle sur l’Égypte. La flotte romaine sort victorieuse de la bataille qui se déroule à Actium en 41 avant J.-C.
Face à cette défaite, Marc Antoine et Cléopâtre se suicident. Césarion est assassiné. Ainsi s’achève la période hellénistique de l’Égypte, qui avait suivi la conquête de l’empire par Alexandre le Grand en 332 avant J.-C.
Mythes et légendes
Maîtresse de César, puis d’Antoine avant d’en devenir l’épouse légitime, Cléopâtre, que la légende dota d’une beauté fatale, a souvent été décrite comme une manipulatrice et une séductrice… notamment par les auteurs romains ! Il semblerait qu’elle ait plutôt charmé ses interlocuteurs par sa voix, sa culture et son esprit.
Sa mort est également entourée de mystères : quel rôle Octave a-t-il joué dans son suicide ? Comment a-t-elle attenté à ses jours ? Poison ou morsure d’aspic ?
Autant de mystères qui ont encore ajouté à la popularité de cette reine légendaire.
Citation bonus
« Le nez de Cléopâtre s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé. » (Pensées, Blaise Pascal)
Quelques œuvres inspirées par le destin de Cléopâtre : les tableaux de Delacroix, Moreau, Andy Warhol, la pièce de Shakespeare Antoine et Cléopâtre, le péplum Cléopâtre de Mankiewicz, Astérix et Cléopâtre de Goscinny et Uderzo.
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La louve du Capitole
La louve du Capitole est une sculpture de bronze, haute de 75 cm et longue de 114 cm, conservée à Rome au Musée du Capitole. Cette louve est représentée en train d’allaiter deux enfants : Romulus et Rémus. Cette sculpture représente un célèbre épisode de la mythique légende des jumeaux romains fondateurs de la ville de Rome…
Figure d’une légende fondatrice…
À l’origine, se trouve Énée qui fonde, dans le Latium, la ville de Lavinium. Son fils fonde Albe la Longue où vont régner ses 12 successeurs. Ensuite, vient Numitor, père de Rhéa Silvia. Sur ordre de son oncle, Amulius, qui s’est emparé du pouvoir, celle-ci devient vestale et donc condamnée à ne pas avoir de descendance. Toutefois, le dieu Mars, tombé amoureux de la jeune femme, la féconde en prenant la forme d’une pluie d’or. De cette divine alliance, naîtront les jumeaux Romulus et Rémus.
Afin de dissimuler leur naissance à Amulius, le couffin où se trouvent les nouveau-nés est déposé sur le Tibre. La légende veut qu’il se soit échoué dans la grotte Lupercal, au pied du mont Palatin. C’est là que les enfants sont recueillis par une louve qui les aurait nourris et protégés jusqu’à ce qu’un berger, Faustulus, les recueille à son tour.
Devenus adultes, les deux frères souhaitent fonder une ville à l’endroit même de leur abandon. Chacun prétend avoir l’avantage et, à l’issue d’une lutte fratricide, Romulus tue son frère alors qu’il est en train de tracer le sillon sacré autour du Palatin : c’est la naissance de Rome.
…difficile à dater
On a longtemps cru que la statue avait été construite par les Étrusques, au Ve siècle av. J.-C., puis transportée à Rome par les armées romaines suite à une victoire contre le peuple étrusque. Toutefois, les résultats des analyses de datation au carbone 14 et l’utilisation de la technique de la « cire perdue », peu utilisée dans l’Antiquité, permettent de démontrer que la statue daterait en réalité du milieu du Moyen-Âge et ne serait donc pas étrusque.
À l’origine, la statue représentait la louve seule, les jumeaux n’ayant été ajoutés qu’à la Renaissance.
Info bonus :
Symbole de la ville de Rome, la louve du Capitole a été choisie comme emblème des Jeux olympiques de Rome en 1960 et elle figure également sur le logo du club de football AS Rome. En 1962, la ville de Rome offre une réplique de la Louve capitoline à la ville de Paris à l’occasion du jumelage des deux capitales. Cette statue se trouve dans le square Paul-Painlevé dans le Ve arrondissement parisien.
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1453: un virage de l'Histoire
L’année 1453 est une date importante de l'Histoire de France, avec la fin de la Guerre de Cent ans entre les royaumes de France et d'Angleterre qui a débuté en 1337. Mais, plus largement, elle marque un tournant dans l'Histoire de l’Europe avec la chute de Constantinople, mettant ainsi fin au millénaire empire chrétien d’Orient.
La fin de la guerre de Cent ans
La Guerre de Cent ans résulte, dans un contexte de difficultés économiques et sociales dans les royaumes de France et d’Angleterre, de la mort, sans héritier, du roi de France Charles IV (1294-1328), dernier représentant de la lignée directe des Capétiens. Se disputent alors son héritage son cousin Philippe VI de Valois, issue d’une branche cadette des Capétiens, et le fils de sa sœur Isabelle, le roi d’Angleterre, Edouard III, issue de la dynastie des Plantagenêts.
Le conflit s’exacerbe lorsque Philippe VI confisque la Guyenne, rattachée à l’Angleterre par le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II d’Angleterre. A partir de 1339, Edouard III mène plusieurs expéditions contre le roi de France et étend durablement son territoire en Aquitaine et sur la côte de la Manche.
Après des décennies de conflits, entrecoupées de plusieurs trèves, l’avènement de Charles VII, en 1429, marque le redressement du royaume de France qui se rassemble autour du roi et de Jeanne d’Arc qui “boute” progressivement les Anglais hors du royaume.
La défaite de ceux-ci à la bataille très sanglante de Castillon le 17 juillet 1453, acte la fin de la présence anglaise sur le royaume de France. Seul le port de Calais demeure territoire anglais. Deux traités entérinent ces nouvelles frontières et le départ des Anglais, sans toutefois que la paix soit signée.
La chute de Constantinople
Depuis le début du XIVè siècle, l’empire ottoman musulman repousse ses frontières à l’ouest au détriment de l’empire byzantin chrétien, issu du partage de l’empire romain en 395. Au milieu du XVè siècle, il s’étend en Anatolie et dans les Balkans. Constantinople qui n’est plus qu’un petit Etat de 40 000 habitants, lien entre les villes marchandes de Gênes et Venise et les marchés d’Extrême Orient, résiste encore.
En avril 1453, fort d’une armée de 150 000 hommes, d’une artillerie et d’une flotte puissante, le sultan Mehmet II (1432-1481), septième sultan de l’empire, entreprend le siège de la ville. Le 29 mai 1453, après 54 jours de siège, Constantinople tombe, la ville est pillée (mais le sultan met rapidement fin au sac de la ville car il souhaite en faire sa capitale) et les survivants emmenés en esclavage.
A cette époque, sur les autres continents...
- L’empire des Ming en Chine et les Royaumes de la péninsule indienne sont les puissances dominantes en Asie
- En Amérique des civilisations amérindiennes se sont développées : les Aztèques au Mexique et les Incas dans la cordillère des Andes.
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17 janvier 1975 : loi Veil
La loi du 17 janvier 1975, dite loi Veil, encadre la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en France. Jusque-là, l’avortement pour une raison non médicale était un délit, passible de prison.
Un parcours de combattantes
Le combat qui mènera à la promulgation de la loi Veil commence bien avant 1975 car, depuis longtemps, cette question divise la société. Le 5 avril 1971, 343 femmes réclament le droit à l’avortement dans une tribune du Nouvel Observateur, en déclarant avoir déjà eu recours à l’avortement. Parmi les signataires figurent de nombreuses artistes et intellectuelles comme Simone de Beauvoir, Catherine Deneuve, Françoise Sagan, Jeanne Moreau… Ce manifeste accélère le combat pour les droits des femmes.
Un autre événement : le procès de Bobigny qui se tient en octobre et novembre 1972, au cours duquel 5 femmes, dont une mineure, Maire-Claire, 16 ans, qui a décidé de se faire avorter à la suite d’un viol, sont poursuivies pour pratique et accompagnement d’avortement illégal, a considérablement fait avancer le combat qui mènera à l’adoption de la loi Veil.
En décembre 1973, un premier projet de loi autorisant l’IVG, porté par le ministre de la Santé Michel Poniatowski, est examiné à l’Assemblée nationale, mais finalement repoussé par 225 voix contre 212.
Le rôle de Simone Veil, ministre de la Santé
En mai 1974, Simone Veil (1927-2017) est nommée ministre de la Santé par Jacques Chirac, alors Premier ministre. Elle est immédiatement chargée de préparer un nouveau projet de loi sur l’avortement. Le projet de loi Veil autorise alors l’interruption de grossesse avant la 10e semaine, sur demande à un médecin, mais sans que l’acte ne soit encore remboursé par la Sécurité sociale, ce qui ne sera le cas que 10 ans plus tard.
Le 26 novembre 1974, le texte est présenté à l’Assemblée nationale, et au premier jour de l’ouverture des débats, Simone Veil prononce un discours : « Je voudrais faire partager une conviction de femmes. Je m’excuse de le faire devant une Assemblée constituée quasi exclusivement d’hommes : aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. » Les débats durent 25 heures, dans un climat très tendu, et 64 personnes, notamment de virulents opposants à la loi, prennent la parole à tour de rôle.
Le projet de loi est finalement voté par 284 voix pour et 189 contre, et adopté en première lecture. Le 13 décembre 1974, le projet de loi arrive cette fois devant le Sénat, et Simone Veil doit de nouveau défendre sa loi. Enfin, le 17 janvier 1975, une loi provisoire est finalement votée pour une durée de cinq ans. Une deuxième loi, adoptée le 31 décembre 1979, permettra que l’avortement soit définitivement légalisé. Toutefois, la mobilisation des femmes se poursuit sur le terrain durant des années pour que la loi Veil soit appliquée, car plusieurs médecins continuent à refuser de pratiquer l’IVG, en invoquant la clause de conscience.
Le remboursement de l’IVG par la Sécurité sociale est voté fin 1982. La loi du 4 juillet 2001 modifie les dispositions de l’IVG, en allongeant notamment le délai de 10 à 12 semaines de grossesse, en dispensant les mineures d’autorisation obligatoire de leurs parents, et en facilitant le recours à l’avortement médicamenteux.
Info bonus : Figure majeure du féminisme en France, Gisèle Halimi fut l’avocate des femmes accusées d’avortement illégal au procès de Bobigny en 1972 et contribua, en obtenant leur acquittement, à l’évolution vers la loi Veil sur l’IVG. Celle qui entama une grève de la faim à l’âge de 13 ans pour ne plus avoir à faire le lit de son frère, fut la seule avocate signataire du Manifeste des 343 et consacra une grande partie de sa vie à défendre les droits des femmes. Elle est décédée le 28 juillet 2020 à l’âge de 93 ans.
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Marianne
Figure symbolique de la République française, Marianne prend l’apparence d’une femme coiffée d’un bonnet phrygien. Icône de la liberté et de la démocratie, elle représente la devise républicaine : « Liberté, Égalité, Fraternité ». Elle occupe une place d’honneur dans les mairies et bâtiments officiels de la République française, mais aussi sur les timbres, les pièces de monnaie, les documents gouvernementaux officiels…
Une Marianne : deux versions opposées…
Les premières représentations d’une femme à bonnet phrygien, comme allégorie de la Liberté, apparaissent dans l’Antiquité romaine. Au moment de la Révolution française, le symbole de la République s’ajoute à celui de la Liberté.
À partir de juin 1848, le prénom Marianne commence à circuler clandestinement pour désigner la République. Un concours est alors lancé pour la représentation de la nouvelle allégorie du régime et deux Marianne s’opposent : l’une « sage » assise, cheveux attachés, seins couverts et sans arme, l’autre « révolutionnaire », cheveux détachés, bonnet phrygien, poitrine découverte, combattante et armée. Alors que l’opposition des deux représentations reprend sous la Troisième République, après l’affaire Dreyfus et l’arrivée des radicaux au pouvoir, c’est la Marianne seins nus et armée qui s’impose.
Une figure chargée de symboles : entre Athéna et Déméter…
Les différents symboles rattachés à Marianne sont souvent empruntés à l’Antiquité, notamment à deux célèbres habitantes de l’Olympe : Athéna la guerrière et Déméter la nourricière. Voici quelques-uns de ces symboles avec leur signification :
• la couronne pour l’invincibilité ;
• les seins nus pour l’image de la nourrice et l’émancipation ;
• la cuirasse pour le pouvoir ;
• les chaînes brisées pour la liberté ;
• les mains croisées pour la fraternité ;
• la balance pour la justice ;
• la ruche pour le travail.
De célèbres modèles
Il n’existe pas de modèle officiel pour la représentation de Marianne, toutefois l’Association des maires de France choisit généralement des Françaises célèbres (actrices, mannequins…) pour lui prêter leurs traits. Ainsi, en 1968 c’est l’actrice Brigitte Bardot qui prête ses traits à Marianne, en 1985 c’est l’actrice Catherine Deneuve, en 2000 c’est Laëtitia Casta, alors mannequin, qui est choisie.
Info bonus : Dans son tableau La Liberté guidant le peuple (1830), Eugène Delacroix s’est inspiré de la révolution des Trois Glorieuses (Juillet 1830) et non de la Révolution Française de 1789. Voilà pourquoi, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce tableau représente une allégorie de la liberté, mais non celle de la République.
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Athènes : berceau de la démocratie
Tout au long du Ve siècle, se consolide la domination d’Athènes sur le monde égéen. Cette période est aussi celle où la démocratie se met définitivement en place sous la domination éclairée de Périclès qui fait suite à Dracon, Clisthène et Solon dont les réformes ont contribué à faire émerger ce régime politique conférant le pouvoir (kratos) au peuple (démos). La démocratie athénienne, régime politique où les décisions sont prises par le peuple, mise en place dans l’Antiquité, est l’ancêtre de nos démocraties modernes.
La mise en place de la démocratie
Suite à une grave crise au sein de la cité athénienne, provenant à la fois d’un appauvrissement de la population rurale condamnée à l’esclavage pour dettes, et à l’émergence d’une nouvelle classe sociale aisée, composée d’artisans et d’armateurs, qui conteste le monopole de la noblesse en politique, un nouveau régime politique fait son apparition, une sorte de démocratie conférant aux hommes libres le pouvoir de décision, les esclaves restant exclus du système.
Le cycle des grandes réformes ayant institué la démocratie à Athènes commence avec Dracon (VIIe siècle av. JC) et sa réforme de la justice, puis vient Clisthène (VIe siècle av. JC) qui refonde la communauté politique sur la base d’une nouvelle redistribution territoriale permettant de mettre fin au monopole des riches propriétaires terriens, et enfin Solon (VIe siècle av. JC), l’un des Sept Sages de la Grèce, qui abolit l’esclavage pour dettes.
Vers le milieu du Ve siècle, période à laquelle il a donné son nom, Périclès (vers -495 av. JC / -429 av. JC) met en place une indemnité journalière de présence au sein de l’Héliée et de la Boulê, afin de convaincre les citoyens les plus pauvres et éloignés de la cité, de prendre un jour de congé pour venir exercer à Athènes leurs devoirs civiques et politiques, renforçant ainsi le caractère démocratique du régime déjà en place. C’est lui également qui fait adopter, en -451, le décret imposant d’être issu de l’union légitime d’un père citoyen et d’une mère fille de citoyen pour devenir soi-même citoyen.
Citoyens et non citoyens à Athènes
Au cœur de la démocratie athénienne se trouvent les citoyens, c’est-à-dire l’ensemble des hommes libres âgés de plus de 18 ans, nés de père et de mère athéniens, ayant accompli un service militaire de deux ans (l’éphébie) afin d’être capable de défendre la Cité.
Les citoyens ont le droit de participer au culte public, de siéger aux assemblées, de voter, de briguer un poste de magistrat… En contrepartie, ils payent l’impôt et doivent également remplir des charges publiques à titre bénévole.
Les femmes, tout comme les esclaves, sont alors considérées comme des biens et ne peuvent accéder ni aux droits civiques, ni au statut de citoyen. Les esclaves sont d’anciens paysans surendettés, des prisonniers de guerre ou des étrangers vendus sur les marchés. Ils peuvent éventuellement être affranchis (libertus) par leurs maîtres et devenir ainsi des métèques.
Les métèques sont les étrangers venus de cités étrangères : ils payent l’impôt et ont le droit d’assister aux fêtes religieuses, mais ne peuvent devenir propriétaires ou contracter un mariage légal, sauf droit exceptionnel en échange de grands services rendus à l’État. Dans ce cas, il leur est possible d'obtenir le droit de cité.
Les institutions politiques
La démocratie athénienne se fonde sur les institutions suivantes :
- L’Ecclésia : les citoyens des quatre classes censitaires (des plus riches aux plus pauvres) se réunissent environ 4 fois par mois pour débattre et voter à main levée les lois et déclarations de guerre.
- La Boulê, ou conseil des citoyens : assemblée composée de 500 membres, les bouleutes, tirés au sort par chaque tribu parmi ses membres, chargée d’examiner les projets de loi, d’administrer la cité et d’exécuter les décisions de l’ecclésia.
- Les 10 stratèges, élus par les citoyens de l’Ecclésia, qui sont les chefs des régiments des hoplites (soldats à pied).
- Les 9 archontes, tirés au sort parmi les volontaires issus de la classe la plus riche : ceux-ci ont pour mission d’exécuter les décisions de l’assemblée, mais leur pouvoir va s’affaiblir peu à peu laissant davantage de place et de pouvoir aux stratèges qui deviendront, par la suite, les véritables chefs du gouvernement.
- Les tribunaux de l’Héliée et l’Aréopage : les juges de l’Aréopage sont d’anciens archontes qui siègent sur la colline d’Arès (d’où leur nom…), quand les juges de l’Héliée siègent à l’extérieur (au soleil, « hélios » en grec…). L’Héliée est une juridiction d’appel chargée de réexaminer les arrêts rendus par les magistrats des tribunaux aristocratiques, permettant ainsi de limiter le risque d’arbitraire dans les décisions.
Un lieu-clé : l’Agora
L’Agora désigne le cœur de la cité, la place principale d’Athènes, où se réunit le peuple pour exercer ses droits politiques, c’est donc le lieu-clé de la démocratie. C’est là que se trouve le siège des principales institutions (cf. ci-dessus), mais aussi les principaux bâtiments religieux et commerciaux. Situé au pied de la colline sacrée de l’Acropole, l’Agora représente donc le cœur politique, social, mais aussi mercantile de la cité athénienne. Cet espace sacré se trouve délimité par des pierres et interdit d’accès aux métèques et aux personnes ayant… les mains sales qui sont donc priées de se les laver dans les bassins d’eau bénite prévus à cet effet.
Info bonus :
Une fois par an, réunis sur l’Agora, les citoyens votent au moyen de tessons de poterie appelés ostracas, afin d’évaluer le travail des magistrats et de punir les éventuels abus de pouvoirs… Un vote positif entraîne un nouveau vote deux mois plus tard : en cas de second vote positif, le magistrat sanctionné est puni d’un exil de 10 ans… De là, vient le mot « ostracisme » désignant un éloignement, une mise au rebut…
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79 après JC : l’éruption du Vésuve
En 79 après JC, le volcan du Vésuve entre en éruption : 17 ans auparavant (en 62 ap. J.-C.), une série de séismes a déjà annoncé son réveil en ravageant la région de la Campanie. On a longtemps cru que l’éruption avait eu lieu au mois d’août, toutefois de nombreux objets et preuves récoltés au cours des fouilles indiquent que l’éruption aurait finalement eu lieu en octobre ou novembre.
Les signes annonciateurs de la catastrophe
Le matin de l’éruption, le calme règne dans les villes de la Campanie antique, région très fertile située dans la baie de Naples, et notamment à Pompéi, Herculanum et Stabies situées au pied du Vésuve. Au cours du mois, des vagues de séismes ont régulièrement secoué le sol et les fumerolles se multiplient au sommet du volcan, mais pas de quoi affoler la population habituée à ce type de phénomènes. Ce jour-là, une première explosion se produit à l’aube formant un petit nuage noir au sommet du volcan, ce que les habitants de Pompéi et Herculanum interprètent comme les signes avant-coureurs d’un orage… Quelques riches propriétaires dont les demeures sont construites sur les flancs mêmes du volcan commencent toutefois à s’inquiéter en s’apercevant que ce n’est pas de la pluie qui tombe sur le pas de leurs portes, mais bien des cendres et des pierres…
La nature de l’éruption
L’éruption, commencée dans la matinée du 24, va durer deux jours. Vers 13h, une nouvelle explosion retentit et une colonne de gaz sombre de près de 15km s’élève au-dessus du volcan. Une demi-heure plus tard, des lapilli (petites pierres poreuses faites de cendre agglomérée) et des pierres ponces commencent à tomber à plus de 150 km/h. Le ciel continue de s’assombrir, la population tente de fuir cette pluie mortelle, mais en vain… Au bout de deux heures, le volcan crache environ 100 000 tonnes de déjection volcanique à la seconde et près de 100 millions de tonnes de cendre, de gaz et de pierres ponces ont déjà atteint la ville de Pompéi. Le panache éruptif dépasse désormais les 30 km de haut, formant le fameux « pin-parasol » que décrira Pline le Jeune, dans ses lettres, précieux témoignage de l’éruption à laquelle le jeune homme assiste impuissant…
Un témoin oculaire : Pline le Jeune
Pline le Jeune est âgé de 18 ans au moment de l’éruption et se trouve à cette époque à Misène, située à 35 km environ du volcan. Il accompagne son oncle maternel, Pline l’Ancien, philosophe, naturaliste et homme politique, qui commande alors la flotte romaine à Misène. Peu après avoir constaté les premiers phénomènes liés à l’éruption, et ayant reçu un appel au secours de l’une de ses amies proches, Pline l’Ancien lance une opération de sauvetage par la mer à laquelle son neveu refuse de participer. C’est au cours de cette tentative d’évacuation de la population dans la baie de Naples que Pline l’Ancien trouve la mort, probablement asphyxié par un nuage de gaz et de cendres.
Trente ans après les faits, Pline le Jeune, devenu un sénateur et avocat célèbre, à la demande de son ami l’historien Tacite, raconte en détail les événements auxquels il a assisté à l’époque, livrant un témoignage sans pareil de la catastrophe, mais aussi un vibrant éloge de son oncle.
Des cités ensevelies : Pompéi et Herculanum
On estime à environ 3 000 le nombre de citoyens morts sous les nuées ardentes du Vésuve. La cité d’Herculanum est la première à être frappée de plein fouet par la première nuée, la population tente de fuir par la mer et se réfugie sur la plage, mais meurt presque instantanément, ébouillantée par un nuage de plus de 400°C. La ville disparaît bientôt sous 10 m de boue. L’éruption se poursuit toute la nuit suivante, avec une très faible accalmie, puis de nouveaux séismes très violents à l’aube du 2e jour. Une troisième nuée achève de dévaster ensuite la ville de Pompéi en arrachant et brûlant tout sur son passage. À la fin de l’éruption, Herculanum se retrouve ensevelie sous 25 m de magma, Pompéi sous 10 m de cendre et de magma.
Info bonus : l’éruption du Vésuve a été nommée éruption « plinienne » en référence à Pline le Jeune qui fut le premier à la décrire…
Extrait de Lettre à Tacite, Pline le Jeune : « Ici, on levait les mains au ciel ; là, on se persuadait qu’il n’y avait plus de dieux, et que cette nuit était la dernière, l’éternelle nuit qui devait ensevelir le monde. »
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Mars à juin 1815 : les Cent jours
Signification
Les Cent jours correspondent à la dernière période du règne de Napoléon 1er.
Située entre le 20 mars et le 22 juin 1815, soit son retour à Paris et sa seconde abdication, cette période constitue la fin définitive de l’Empire, matérialisée par la défaite de Waterloo le 18 juin 1815.
Le règne de Napoléon
Napoléon prend le pouvoir pour la première fois le 9 novembre 1799 (coup d’État du 18 Brumaire), d’abord par un consulat, puis avec son sacre en tant qu’empereur le 2 décembre 1804.
La 1re partie de ce règne s’achève à l’été 1814 avec une première abdication alors que Napoléon a coalisé contre lui toutes les nations d’Europe.
Après 14 ans de pouvoir absolu, en ayant remporté les plus grandes victoires de l’Histoire de France, des avancées majeures dans l’organisation de l’État (les départements, les préfets, le code civil….), mais également ses zones d’ombre (les colonies américaines, l’esclavage), Napoléon choisit de s’exiler sur l’île d’Elbe située entre la Corse et l’Italie.
Devant l’échec cuisant du retour des Bourbons au pouvoir en la personne de Louis XVIII, Napoléon décide de revenir en France et débarque à Golfe Juan le 1er mars 1815.
Entouré d’un millier de fidèles, de plus en en plus nombreux au cours de sa « remontée » sur Paris, Napoléon fait le pari de reprendre le pouvoir sans verser une goutte de sang. Et de fait, tout au long du voyage, ses anciens soldats le rejoignent ainsi que d’anciens généraux qui s'étaient pourtant ralliés à Louis XVIII, tel le maréchal Ney.
Redevenu l’empereur, Napoléon, idéalisé en France, coalise de nouveau toute l’Europe contre lui et prépare une bataille décisive contre une armée deux fois plus nombreuse.
Waterloo : la fin du règne...
Cette fois ci, son génie militaire ne fait pas mouche et la défaite de Waterloo vient clore définitivement son règne. Plutôt que de fuir aux États-Unis, Napoléon se rend aux Anglais qui, cette fois, l’exilent dans un endroit d’où il est impossible de revenir : l’île de Sainte Hélène, isolée au milieu de l’océan atlantique sud.
Il y meurt 6 ans plus tard, en 1821, mais sa dépouille sera rapportée quelques années plus tard sur ordre de Louis Philippe – le dernier roi de France – pour être déposée aux Invalides où son tombeau est toujours visible par tous.
Info bonus : l'expression des Cent jours sert encore de nos jours à désigner les 3 premiers mois du mandat d'un nouveau président de la République. Cette période est en effet considérée comme la plus propice pour entamer des réformes ou donner une bonne dynamique à l'ensemble du mandat.
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18 septembre 1981 : Abolition de la peine de mort
Histoire d’une abolition longtemps discutée
Le premier débat officiel sur la peine de mort remonte à 1791 avec la présentation d’un projet de loi visant à son abolition. En réponse, l’Assemblée nationale constituante promulgue une loi qui, tout en maintenant la peine de mort, abolit les tortures préalables et uniformise la méthode utilisée pour la mise à mort en privilégiant la décapitation, auparavant réservée uniquement à la noblesse.
Une autre tentative d’abolition est avortée bien après, entre 1906 et 1908. Le président Armand Fallières gracie tous les condamnés à mort et supprime les crédits accordés aux bourreaux. Cependant, une série de crimes conduit l’opinion publique à demander à nouveau des exécutions de criminels. Malgré le projet de loi présenté par Aristide Briand en 1908 pour abolir la peine de mort, les exécutions reprennent dès 1909.
Robert Badinter, l’homme derrière l’abolition de la peine de mort
Robert Badinter était avocat avant d’être ministre sous François Mitterrand, il a défendu plusieurs criminels condamnés à la peine de mort, notamment Roger Botem, exécuté après avoir participé à une prise d’otage ou Patrick Henry, condamné pour le meurtre d’un enfant. Pour ce second procès, Badinter choisit de faire le procès de la peine de mort au lieu de défendre Patrick Henry en tant qu’individu. Il obtient alors la prison à vie pour son client.
Une abolition sous François Mitterrand
Lors de sa campagne pour occuper le poste de président de la République, François Mitterrand fait savoir qu’il est opposé à la peine de mort et qu’il souhaite l’abolir.
Après une élection le 10 mai 1981, il décide de gracier le dernier condamné à mort français, Philippe Maurice, le 25 mai.
Dès lors, tout s’enchaîne rapidement puisque le projet de loi est présenté en septembre 1981 à l’Assemblée par Robert Badinter (qui est alors Garde des sceaux) et obtient 363 voix favorables à l’abolition contre 117 défavorables. Le Sénat, lui, adopte la loi au cours du mois de septembre.
La loi est officiellement promulguée le 9 octobre 1981 faisant de la France l’un des derniers pays d’Europe occidentale à avoir aboli la peine de mort.
Et l’opinion des Français de l’époque ?
Il faut savoir que cette loi est passée contre l’opinion publique française. Le 17 septembre 1981, Le Figaro publie un sondage affirmant que 62% des Français sont encore favorables à la peine de mort.
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En loucedé
Variantes orthographiques : « lousdé », « louzdé », « loussedé ».
Sens
En loucedé est un dérivé de l’expression « en douce ». Faire quelque chose en loucedé, c’est agir sans se faire remarquer, sans attirer l’attention. Il existe une variante, moins utilisée : « En loucedoc ».
Synonymes : discrètement, en cachette.
Niveau de langue : familier.
Autres expressions similaires : « filer à l’anglaise », « en catimini », « en scred » (verlan)...
Origine de l’expression :
L’expression vient de l’argot, plus précisément d’un jargon appelé « loucherbem » (ou louchébem). Il s’agit d’un langage oral qui consiste à déformer des mots. Ce sont les bouchers parisiens au XIXe siècle qui l’ont inventé, afin qu’eux seuls puissent se comprendre. « En douce », transformé en loucherbem, donne « En loucedé ».
D’où vient l’expression « en douce » ?
Cette expression populaire viendrait d’une autre expression en langage poissard (le langage du peuple au XVIIIe siècle) : « en douceur », faisant référence à ce qui se fait secrètement.
Le loucherbem ou jargon des bouchers
Le loucherbem fonctionne ainsi : on enlève la première syllabe d’un mot pour venir la placer à la fin.
Pour « douce », par exemple, le mot devient « ouced ». Il suffit ensuite de rajouter un L en début de mot (on obtient : « Louced »), puis de terminer le mot ainsi obtenu avec un suffixe au choix parmi : -em, -oque, -esse, -èche, -uche, -ik, -ek, -é, -ès... On obtient alors « loucedé ».
C’est notamment de ce jargon que vient le mot « loufoque » (de l’adjectif fou). Ainsi, argot devient « largomuche », café : « laféquès », filou : « loufiah », jargon : « largonji » et boucher… « loucherbem » !
Ce langage codé est avant tout parlé, ce qui explique son orthographe phonétisée. C’est pourquoi on peut retrouver certaines expressions orthographiées de différentes manières. La complexité de cette langue fait qu’elle a moins perduré dans le temps, à l’inverse du verlan, par exemple, qu’on utilise encore aujourd’hui.
Info bonus :
Dans une chanson intitulée « Sale Argot » du groupe IAM, le rappeur Akhenaton chante un couplet écrit entièrement en loucherbem.
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Tokyo
Capitale du Japon
La ville de Tokyo, autrefois appelée Edo, est la capitale du Japon et comptabilise environ 13 831 421 habitants intra-muros en 2018. Le Japon est en effet composé d’un archipel de 6 852 îles et c’est sur l’une des plus grandes, Honshū, que se trouve Tokyo.
Histoire de la ville
Edo (1603-1868) était un village de pêcheurs qui s’est développé jusqu’à devenir l’une des villes les plus peuplées au monde avec près d’un million d’habitants dès la fin du XVIIe siècle.
La restauration de l’empereur en 1868 conforte la position politique dominante de la ville puisque le château d’Edo est utilisé comme résidence principale par son dirigeant. La ville devient alors la capitale du pays et change de nom pour prendre celui que nous connaissons actuellement, Tokyo par opposition à Kyoto, l’ancienne capitale du Japon entre 794 et 1868.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville est fortement détruite par les bombardements mais elle est rapidement reconstruite et est maintenant considérée comme une métropole de rang mondial, souvent citée dans les trois premières avec New-York et Londres.
Une métropole de rang mondial
Une métropole est la ville principale d'une région ou d'un pays, composée d’une vaste aire urbaine et d’une population importante.
En ce qui concerne Tokyo, il s’agit de la première métropole mondiale par le nombre d’habitants avec plus de 80% de la population nationale, mais c’est aussi une puissance économique puisque ses activités économiques et financières lui permettent de fournir 30% du PIB du Japon.
La bourse de Tokyo est la première en Asie et une des premières également dans le monde. Les centres d’affaires de la ville accueillent une cinquantaine de sièges sociaux des plus grandes firmes transnationales.
La ville est également spécialisée dans les nouvelles technologies puisqu’il s’agit de l’un des premiers centres mondiaux en robotique, en nanotechnologie, en biotechnologie… Ces avancées scientifiques sont permises par une formation d’excellence dispensée notamment au sein de l’université de Tokyo, la plus prestigieuse du pays et classée au 24e rang mondial.
Une transformation du paysage urabin
L’idée de délocaliser a été évoquée à plusieurs reprises mais a toujours été rejetée pour ne pas faire perdre à Tokyo sa place de ville mondiale. En conséquence, le paysage se transforme et laisse place à des constructions verticales ainsi qu'à la réorganisation d'anciens quartiers industriels.
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24 octobre 1929 : Jeudi noir
Le 24 octobre 1929, 13 millions d’actions – soit 4 fois plus qu’habituellement - sont mises en vente à Wall Street, la bourse de New York, conduisant à un effondrement des cours. C’est le Black Thursday (Jeudi noir). Cette crise boursière, résultat d’une spéculation intense, dure 5 jours et débouche sur la Grande Dépression, une profonde récession qui va toucher durablement les Etats-Unis et, bien au-délà, se propager au monde entier.
Du Black Thursday au Black Tuesday
Cette crise met un point final à l’« ère de la prospérité » que connaissent les Etats-Unis depuis de nombreuses années. Dès le printemps, les premiers fléchissements économiques se font jour, notamment dans l’automobile et le bâtiment, mais la spéculation ne cesse de prospérer vertigineusement. Jusqu’au krach… Le 23 octobre, la séance à Wall Street a été mouvementée et plus de deux millions d’actions ont été vendues ; à l’ouverture du marché le 24 octobre, un vent de panique s'empare de la Bourse : tout le monde veut vendre… et les banques ne parviennent plus à soutenir les cours. A midi, l’indice Dow Jones, thermomètre de la bourse américaine, a déjà perdu 22,6%. Les jours suivants, les ventes d’actions se poursuivent, atteignant jusqu'à 16,4 millions de titres échangés le mardi 29 octobre - Black Tuesday, les épargnants retirent leurs liquidités des banques, celles-ci resserrent leurs conditions de crédits. C’est la spirale infernale.
Des conséquences mondiales
S’ensuivront faillites bancaires (plus de 4600), fermetures d’entreprises (plus de 20 000 par an), récesssion générale de l’économie, forte hausse du chômage qui touche 4 millions d’Américains en 1929, 12 millions en 1932, soit le quart de la population active… La crise financière se transforme en crise économique, voire en crise systémique, et se propage très rapidement au monde entier.
Car les Etats-Unis représentent alors 45% de la production industrielle mondiale et sont les banquiers de l’Europe et d’une partie du monde depuis la Première Guerre mondiale. Par « l’effet domino », la Grande Dépression américaine affecte de nombreux autres pays, entraînant la banqueroute de grands établissements bancaires, la dévaluation des monnaies, la chute des exportations, et une crise généralisée des économies…
Si aux Etats-Unis, l’Etat fédéral intervient massivement, notamment sous l’égide du président F. D. Roosevelt qui lance son New Deal, la « nouvelle donne » en 1933, pour endiguer cette crise majeure, d’autres pays ne peuvent en faire autant.
En Europe, notamment en Allemagne, la crise économique conduit à une crise sociale et politique, à la montée des extrémismes et contribue à l’arrivée de Hitler au pouvoir.
Les leçons de l'Histoire
Ce n’est qu’après la Deuxième Guerre mondiale, dont la crise de 1929 a été l’une des causes, que sont mis en place des systèmes de régulation : Système monétaire international, Accords du Gatt visant à réguler les monnaies et les échanges internationaux.
Sans précédent dans l’histoire mondiale, tant par sa durée que par son ampleur, la crise de 1929 continue de marquer profondément la mémoire collective.
Aller plus loin
Avec les romans américains : Les Raisins de la colère ou Des souris et des hommes de John Steinbeck, Le petit Arpent du bon Dieu d'Erskine Caldwell.
Avec le film : On achève bien les chevaux (1969) de Sydney Pollack.
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4 octobre 1957 : lancement de Spoutnik I
Le 4 octobre 1957, depuis la base spatiale de Baïkonour au Kazakhstan, l’URSS lance le premier satellite artificiel placé en orbite autour de la Terre. Il est baptisé Spoutnik 1 (terme russe signifiant “compagnon de route, de voyage”).
Le contexte
Nous sommes alors en pleine guerre froide, un conflit qui oppose depuis les lendemains de la Deuxième Guerre mondiale deux grands blocs : celui de l’Ouest derrière les Etats-Unis et celui de l’Est derrière l’URSS.
Outre les combats périphériques, les deux grandes puissances s’affrontent sur divers terrains, notamment celui de la haute technologie, et à partir du milieu des années cinquante, celui de la conquête de l’espace.
Un vaste programme de coopération internationale a été lancé, l’année géophysique internationale (qui s’étendra de juillet 1957 à décembre 1958 et rassemblera 67 pays). Son objectif : profiter d’une configuration solaire propice pour accélérer l’étude géophysique de notre Planète. A cette occasion, les Etats-Unis ont même annoncé qu’ils lanceraient leur premier satellite.
Mais, à la surprise générale, c’est l’URSS qui franchit la première étape décisive en mettant au point la fusée R-7, qui propulse le premier satellite dans l’espace. La nouvelle ébranle le monde entier. Et pendant les 22 jours que dure sa rotation autour de la Terre, tous les pays suivent avec une inquiétude mêlée de fascination les bip-bip émis par le satellite.
“L’ère planétaire a commencé”, titre alors le journal allemand, Frankfurter Allgemeine. Et avec elle, la course à l’espace...
Un peu de technologie
Inspirée de la technologie allemande des missiles V2 et issue des recherches militaires, la fusée R-7 Semiorka est mise au point par l’équipe de l’ingénieur russe Sergueï Korolev (1907-1966), dont l’URSS taira volontairement le nom à l’époque.
Sphère de 58 cm de diamètre, munie de 4 antennes, le satellite Spoutnik pèse environ 84 kg. A 900 km d’altitude, il tourne à 28 800 km/h, ce qui lui permet de faire le tour de la Terre en 96 minutes. Son objectif : récupérer des données sur la haute atmosphère. (vents solaires, champ magnétique terrestre, rayons cosmiques, etc.).
Et après ?
Il faut attendre le début de l’année suivante, en février 1958, pour que les Américains mettent sur orbite leur premier satellite, Explorer-1, lancé depuis la base de Cap Canaveral, en Floride.
La même année, en novembre, les Soviétiques font décoller Spoutnik 2. A son bord, le premier être vivant envoyé dans l’espace, la chienne Laïka, qui ne survivra pas à l’expérience.
Puis à peine trois ans plus tard, en avril 1961, l’URSS envoie le premier homme dans l’espace lors de la mission Vostok 1 : Youri Gagarine (1934-1968), suivi en 1963 de la première cosmonaute russe Valentina Terechkova...
Les Américains reprendront le flambeau dans la course spatiale avec le programme Apollo qui permettra à Neil Armstrong d’être le premier homme à marcher sur la lune, le 21 juillet 1969.
Aujourd’hui
Combien de satellites autour de la Terre ? Plus de 4000 seraient en orbite terrestre, à une altitude comprise entre 500 et 36 000 km. Mais seuls 2700 seraient actifs. Plus de la moitié ont été lancés par les Etats-Unis et pour la plupart sont dédiés à l’observation de la Terre et à la communication.
A noter : une fusée est désormais capable de lancer un grand nombre de satellites en même temps.
Info bonus
Le vaccin anti-covid, mis au point par la Russie, a volontairement été baptisé Spoutnik V, l’inscrivant ainsi dans la lignée des succès internationaux affichés par ce pays.
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Un personnage - Jean Moulin
Né à Béziers en 1899, Jean Moulin incarne une figure incontournable de la Résistance française face à l’occupant allemand. Dès 1940, répondant notamment à l’appel du général de Gaulle, il crée le Conseil National de la Résistance.
Un homme humble doté de nombreux talents
Après des études de droit, Jean Moulin entre, à la fin de la Première Guerre mondiale, dans l’administration préfectorale et devient, en 1937, le plus jeune préfet de France. À la fois hommes de lettres, peintre de talent et administrateur prestigieux, il fait montre de nombreux dons, mais se distingue aussi par sa simplicité, sa courtoisie et un idéalisme passionné.
En 1936, il entre au ministère de l’Air comme chef de cabinet et s’avère un excellent conciliateur dans les conflits sociaux au cœur desquels est plongée la France à cette époque. Il contribue au développement de l’aviation populaire et à la création d’Air France.
Un préfet exemplaire
Il est nommé préfet de l’Aveyron, à Rodez, en 1937, puis muté en Eure-et-Loir à Chartres, peu de temps avant que n’éclate la Seconde Guerre mondiale. Il se porte candidat à l’école des mitrailleurs, mais le ministre de l’Intérieur l’oblige à reprendre son poste de préfet. Il fait alors tout son possible pour assurer la sécurité de la population.
Le 17 juin 1940, il est arrêté une première fois par les Allemands car il refuse de signer un protocole affirmant de façon mensongère que des tirailleurs sénégalais de l’Armée française auraient commis des atrocités contre la population. Il est alors emprisonné et martyrisé pour refus de complicité. Il tente de se trancher la gorge pour éviter de nouvelles tortures, mais échappe de peu à la mort.
Une figure phare de la Résistance
Ayant obtenu un visa et un faux passeport, Jean Moulin se rend, en septembre 1941, à Londres, sous une fausse identité. Il rejoint le général de Gaulle à qui il rend compte de l’organisation de la Résistance en France. De Gaulle fait de lui son délégué civil et militaire pour la zone libre, puis le décore de la croix de la Libération en février 1943, avant de le nommer secrètement ministre.
En 1943, Jean Moulin crée le Conseil National de la Résistance (CNR) réunissant l’ensemble des dirigeants de la Résistance française. Il crée également, avec le mouvement Franc-Tireur, le maquis du Vercors, une importante base de la Résistance française, située dans le massif du Vercors, considéré comme une véritable forteresse naturelle.
Un héros martyr de la Résistance
Jean Moulin est arrêté en juin 1943, au cours d’une opération réunissant sept chefs de la Résistance française. Il est probable que l’un d’eux l’ait dénoncé auprès de Klaus Barbie, officier de police SS, qui fait procéder à son arrestation et son incarcération à la prison Montluc à Lyon. Longuement torturé, et sans jamais rien révéler, Jean Moulin meurt des suites de ses blessures le 8 juillet 1943.
Le 19 décembre 1964, ses cendres sont transférées au Panthéon, à l’occasion de la célébration du 20e anniversaire de la Libération. Lors de cette cérémonie, André Malraux, alors ministre des Affaires culturelles, prononce un discours solennel pour rendre hommage à Jean Moulin présenté comme le « symbole » de la Résistance et de l’héroïsme français. Voici un extrait de ce discours, notamment retransmis en direct dans de nombreux lycées :
« Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France… »
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Alésia
« Alésia ?! Connais pas Alésia… » Pour tous les lecteurs assidus d’Astérix, cette réplique est fameuse tant la défaite d’Alésia reste une date incontournable, mais discutée de l’histoire gauloise…
La fin de la guerre des Gaules
La bataille d’Alésia marque la fin de la guerre des Gaules entre les légions romaines de Jules César et la coalition des tribus gauloises menée par le chef gaulois Vercingétorix.
En 52 av. JC, Vercingétorix, chef averne (devenu auvergne), rassemble autour de lui les peuples celtiques du centre de la Gaule. Il repousse une première fois les assauts des légions romaines de César lors du siège de Gergovie.
Cela stoppe les velléités de conquête de Jules César durant quelques mois, mais au cours de l’été de la même année, débute le siège de la cité fortifiée d’Alésia.
Le siège d’Alésia
L'emplacement précis d’Alésia a longtemps donné lieu à polémique, mais il est aujourd’hui admis que celui-ci se trouve en Bourgogne - et non en Franche Comté comme on le crut pendant longtemps - sur le site actuel d’Alise-Sainte-Reine. Le débat pour s’approprier le site d’une des dates fondatrices de l’histoire de France est donc clos…
En infériorité numérique, César établit différentes lignes autour d’Alésia, usant des dernières techniques militaires de l’époque pour briser les assauts des cavaliers ou de l’infanterie.
Jules César parle d’ailleurs de cette bataille et de ses stratégies dans son récit La Guerre des Gaules.
Les Gaulois tentent de forcer ce blocus, sans succès. De nombreux chefs de guerre gaulois sont faits prisonniers, l’hiver approche et la famine menace les assiégés. Vercingétorix décide alors de se rendre à César - donnant lieu à la fameuse scène apprise à l’école où il dépose ses armes et son bouclier aux pieds de l’empereur romain…
Cette défaite marque la fin de la résistance organisée des tribus gauloises face aux légions romaines.
Le retour de César
La Gaule devient officiellement une province romaine et Vercingétorix est fait prisonnier durant des années pour certainement être exécuté six ans plus tard.
Cette bataille représente l’apogée de l’ascension de Jules César, mais elle a aussi pour conséquence d’attiser les tensions à Rome face à ses adversaires politiques, Pompée en tête...
César revient à Rome en franchissant le fleuve Rubicon (donnant lieu à l’expression « franchir le Rubicon » signifiant : franchir un point de non-retour), ce qui déclenche la 2e guerre civile de Rome qu’il finira par remporter.
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Le procès de Jeanne d’Arc
Du 21 février au 23 mai 1431, à Rouen, se déroule le procès de Jeanne d’Arc, aussi connue sous le nom de « Pucelle d’Orléans », alors accusée d’hérésie et de sorcellerie.
Jeanne d’Arc
Jeanne d’Arc naît en 1412 à Domrémy, en Lorraine, en pleine guerre de Cent ans. À 13 ans, la jeune bergère, affirme entendre des voix divines lui demandant de libérer le royaume de France des occupants anglais et de faire couronner le dauphin Charles VII, fils du roi de l’époque, Charles VI le fou. Elle rencontre le dauphin à Chinon, qui, convaincu par la jeune femme, accepte de la laisser combattre contre les Anglais. C’est ainsi qu’elle mène à la victoire les troupes françaises et libère la ville d’Orléans de l’occupation, en mai 1429. Quelques mois plus tard, le 17 juillet, Charles VII est sacré roi de France à Reims.
Jeanne d’Arc se voit alors confier de nouvelles missions par le roi. Mais échouant à faire libérer Paris, Charles VII se détache d’elle et Jeanne combat seule de son côté. Elle est capturée à Compiègne par les Bourguignons le 23 mai 1430, puis vendue plusieurs mois plus tard aux Anglais, pour la somme de 10 000 livres. Elle est détenue à Rouen, capitale du duché de Normandie, alors en possession anglaise.
Le procès
Alors que les Français voient ses actions comme un miracle, les Anglais la suspectent de pratiquer la sorcellerie et souhaitent la brûler. Jeanne d’Arc est alors soumise à un procès, mené par l’évêque de Beauvais Pierre Cauchon. Parmi les nombreux chefs d’accusation retenus contre elle, on compte notamment le fait d’être schismatique, apostate, menteuse, devineresse, hérétique, blasphématrice, errante en la foi, ainsi que d’avoir revêtu l’habit d’homme, prédire le futur, pratiquer la sorcellerie, combattre au nom de Dieu, et refuser de se soumettre aux hommes d’Église...
Le 21 février 1431 s’ouvre la première audience publique du procès de Jeanne d’Arc, qui se déroule dans le château de Rouen. Environ 120 personnes y participent. Jeanne comparaît à 18 ans, sans avocat et sans rien connaître en droit. Mais elle ne se laisse pas faire et répond avec habileté et un certain sens de la repartie. Elle réussit à maîtriser l’interrogatoire et à déjouer les pièges, ce qui surprend les juges. Jeanne d’Arc déclare notamment préférer la mort plutôt que de se rétracter et déclarera sans relâche avoir agi sous l’ordre de Dieu.
Jeanne nie les accusations portées contre elle et Pierre Cauchon, également conseiller et partisan du roi d’Angleterre, la déclare coupable. Cauchon est persuadée de son hérésie, notamment parce que si les voix que Jeanne prétend avoir entendues étaient divines, Charles VII serait ainsi le vrai roi de France, comme elle l’a déclaré, et donc le roi d’Angleterre serait, lui, un usurpateur. Pierre Cauchon étant un fidèle partisan des Anglais, il aurait dû admettre avoir trahi son roi...
En tout, 12 articles sont retenus contre elle et Jeanne d’Arc est condamnée au bûcher.
Mort
Le 30 mai 1431, après plusieurs mois de procès, Jeanne d’Arc est brûlée vive sur la place du Vieux Marché à Rouen. Elle n’a que 19 ans.
En 1456, son procès est révisé par le pape Calixte III sous les demandes de la mère de Jeanne d’Arc, et sa condamnation est jugée « nulle, non avenue, sans valeur ni effet ». Jeanne est ainsi réhabilitée à titre posthume. Aussi, 500 ans plus tard, en 1920, elle est canonisée par l’Église et devient désormais « Sainte Jeanne d’Arc ».
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1944 : droit de vote des femmes
Le 21 avril 1944, les femmes obtiennent le droit de vote et d’éligibilité, tandis que les hommes, eux, l’ont obtenu dès 1848. Ce n’est qu’un an plus tard, le 29 avril 1945 qu’elles exercent ce droit pour la première fois…
Une demande révolutionnaire…
Longtemps écartées des droits civiques, les femmes ont dû mener une lutte acharnée pour obtenir l’égalité avec les hommes.
Dès le XVIIIe siècle, en réponse à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui ne prend pas en compte les femmes, la révolutionnaire Olympe de Gouges rédige la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne et déclare notamment : « La femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune. »
D’une guerre à l’autre : un long cheminement…
Après la Première Guerre mondiale, alors que les femmes ont été fortement mises à contribution pour remplacer les hommes partis au front afin de faire tourner le pays, celles-ci réclament le droit de vote. Un projet est déposé pour le leur accorder en 1919, mais les sénateurs le rejettent… de même qu’en 1925, 1932 et 1935 !...
C’est la Seconde Guerre mondiale qui permet véritablement une accélération du débat sur le suffrage des femmes. Pourtant, la France tarde à le leur accorder… Alors que la Finlande, la Norvège, le Danemark, l’Islande, l’Allemagne, l’Estonie, la Lettonie, la Pologne, la Lituanie, le Royaume-Uni et la Bulgarie ont déjà accordé le droit de vote aux femmes, ce n’est que le 21 avril 1944 que le Général De Gaulle, suite à la décision collégiale prise par l’Assemblée consultative d’Alger, signe l’ordonnance accordant le droit de vote et d’éligibilité aux femmes.
Aux urnes citoyennes !
Ce droit est confirmé par l’ordonnance du 5 octobre sous le Gouvernement provisoire de la République française, mais il n’est utilisé que le 29 avril 1945 pour les élections municipales, puis en octobre pour les élections à l’Assemblée constituante.
En octobre 1945, les femmes votent pour leurs premières élections législatives : 33 d’entre elles entrent à l’Assemblée, sur 586 députés. En 1947, Germaine Poinso-Chapuis devient la première femme nommée ministre (ministère de la Santé publique et de la famille) de plein exercice.
En 1991, Édith Cresson devient la première femme à être nommée au poste de Premier ministre : elle occupera ce poste durant un an. Aucune autre femme ne l’a exercé depuis…
Info bonus : En 1936, alors qu’elles ne sont pas encore électrices, trois femmes entrent au gouvernement de Léon Blum, ce que commente en ces termes Yvonne Dornès, femme de lettres et féministe : « C’était un paradoxe extraordinaire de penser qu’elles étaient bonnes pour faire des ministres, et pas pour être des citoyennes à part entière. »
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Georges Clemenceau
Georges Clemenceau est le personnage politique le plus important de la IIIe République et le principal dirigeant français du début du XXe siècle.
Les débuts en politique
Médecin et fils de médecin, il commence sa carrière politique à Paris après l’humiliante défaite de Sedan en 1870 qui lui fera naître une rancune et une inextinguible soif de vengeance contre l’Allemagne.
Élu député de Paris dans la gauche radicale, il est profondément anticolonialiste et anticlérical : il veut, en effet, combattre l’influence de l’Église sur la politique et pense que la colonisation écarte la France de son objectif principal : effacer l’humiliation de la défaite de 1870.
Le retour du « Tigre »
Écarté de la politique suite au scandale du financement du canal de Panama, il revient au tout début du XXe siècle à la faveur de l’affaire Dreyfus. Il soutient Émile Zola et devient résolument dreyfusard.
En 1906, déjà âgé de 65 ans, il est nommé ministre de l’Intérieur, puis président du conseil 7 mois plus tard. De son action de ministre, lui restera le surnom du « Tigre » et il mènera à terme la séparation de l’Église et de l’État, selon la loi de 1905.
Revenu dans l’opposition en 1909, il garde son esprit revanchard et jusqu’au boutiste, et il est donc rappelé au pouvoir par le président Raymond Poincaré, pourtant son ennemi politique juré, en novembre 1917, pour mener la guerre à son terme.
Surnommé le « père de la victoire » par les Français, il aura su mobiliser toutes les énergies pour la victoire sur l’Allemagne.
Pourtant, à la tête du gouvernement jusqu’en 1920, il fera la même erreur que tous les chefs vainqueurs de ce premier conflit mondial : faire payer le prix fort à l’Allemagne pour sa déclaration de guerre avec les conséquences qui s'ensuivront 20 ans plus tard…
Célèbre pour ses innombrables citations et ses jugements « définitifs » sur ses adversaires politiques, Clemenceau s’éteint le 24 novembre 1929 à 88 ans.
Citations bonus :
« Les cimetières sont remplis de gens irremplaçables qui ont tous été remplacés. »
« On ne ment jamais tant qu’avant les élections, pendant la guerre et après la chasse. »
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Charles de Gaulle (1890-1970)
Héros de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale, il renonce être le chef de l’État en 1946 par désaccord avec les institutions de la IVe République. En 1958, il instaure la Ve République dont il est le premier président, fonction dont il démissionne en 1969.
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