L’homme et l’animal : des relations qui ont évolué au fil du temps

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La domestication de l’animal, étape essentielle pour l’homme

On appelle domestication le processus accompli par l'homme qui transforme une espèce sauvage à son profit. Elle s'accompagne de modifications génétiques qui sont ainsi transmises aux générations successives, mais aussi de modifications morphologiques et comportementales.

Chronologie historique de la domestication

Ce processus est très ancien : il date du Néolithique, il y a dix-sept à vingt mille ans. Le premier animal domestiqué est le chien dont l'espèce originelle est le loup. Toujours au cours de la Préhistoire ont été domestiqués le chat, le bœuf (l'aurochs), le mouton, la chèvre, le porc par des hommes préhistoriques devenus des éleveurs sédentaires et non plus des chasseurs-cueilleurs obligés de se déplacer pour se nourrir.

La domestication se poursuit ensuite jusqu'à nos jours : le cheval dans l'Antiquité, le lapin au cours du Moyen Âge, le saumon ou la truite au XXe siècle.

Conséquences de la domestication sur l'animal

Cette domestication a entraîné de multiples modifications de l'animal tant physiques (variation de la taille, du pelage, de la forme des oreilles, etc.) que comportementales (l'animal domestiqué est moins agressif, moins peureux, plus docile). C'est ce qui le distingue de l'animal apprivoisé, plus proche de l'animal sauvage.

Impact sur la société humaine

Mais la domestication a aussi été à l'origine de bouleversements majeurs dans la vie des hommes :

  • L'élevage a permis d'accroître la part des protéines animales dans l'alimentation et d'assurer une sécurité alimentaire à certains endroits.
  • Il a conduit à la sédentarisation des populations et à l'apparition des civilisations urbaines parce que nous n'avons plus à nous préoccuper de trouver notre nourriture en déléguant cette tâche aux agriculteurs.
  • L'animal domestique (cheval, chameau, lama ou renne en fonction du lieu) a contribué à la révolution des transports.

Questions éthiques et problématiques actuelles

Mais la domestication ne va pas sans poser de questions : domestiquer un animal, c'est se l'approprier, le détourner au profit de l'homme. Pour notre développement, voire pour notre confort ou même nos loisirs, nous l'avons coupé de sa nature originelle, ce qui suppose que nous nous sommes placés comme supérieurs, une idée questionnée aujourd'hui de plus en plus fortement.

Les problèmes soulevés par la domestication sont nombreux : citons entre autres la question du bien-être animal, celle du droit des animaux et des conditions d'élevage, celle de la biodiversité et de la disparition des espèces sauvages.

EN RÉSUMÉ

De l’animal-machine à l’animal sensible : évolution de la compréhension de l’animal

La conception de l'animal a évolué à travers l'histoire des idées et la science.

L’âge classique : l’animal-machine (XVIIe siècle)

À l’âge classique, les philosophes développent l’idée que l’animal est un être mécanique parce qu’il n’est que corps et instinct, à la différence de l’homme qui possède aussi une pensée rationnelle, un intellect qui lui permet de communiquer, réfléchir, juger. Cette dualité corps-âme, absente chez l’animal tel qu’il est compris au XVIIe siècle, fait de lui une machine, comparable à une horloge dont les rouages internes permettent le bon fonctionnement. De là provient l’idée qu’on peut se servir de lui et qu’il n’éprouve aucune souffrance véritable.

L’émergence de la sensibilité animale (XVIIIe siècle)

Dès le XVIIIe siècle cependant, certains philosophes évoquent la possibilité d’une sensibilité animale. Voltaire, dans le Dictionnaire philosophique, s’oppose à la théorie de l’animal-machine en développant l’idée que les bêtes ont les « mêmes organes de sentiment » que l’homme. Or poser la question de la sensibilité animale, c’est mettre en lumière la souffrance possible de celui-ci et, par là, la cruauté de l’homme à son égard.

La théorie de l’évolution élaborée par Charles Darwin au XIXe siècle constitue une nouvelle étape dans ce sens : l’opposition entre l’homme pensant et l’animal-machine est dépassée, l’évolution établit une continuité entre l’homme et l’animal.

Les découvertes modernes (XXe siècle à aujourd’hui)

Enfin, depuis le XXe siècle une nouvelle science se développe, l’éthologie, qui étudie les comportements animaux et révèle des capacités qu’on ne soupçonnait pas : certains animaux sont capables d’utiliser des outils, certains savent se reconnaître dans un miroir, et il existe une transmission culturelle et des comportements de coopération... en quelque sorte une intelligence animale.

Les implications contemporaines

D’un autre point de vue, des philosophes réfléchissent aux implications morales des découvertes sur la souffrance animale et aux devoirs qui en découlent pour les hommes. La société se transforme actuellement : de nouvelles lois sur le bien-être animal voient le jour dans de nombreux pays, les questionnements sur les conditions d’élevage, les expérimentations animales ou la consommation de viande sont de plus en plus nombreux.

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