I. Les Trente Glorieuses
1. Douces années soixante
Les Trente Glorieuses sont une appellation rétrospective de la période qui s'étend de la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945) au premier choc pétrolier (1973). La France, comme tous les autres pays développés (États-Unis, Angleterre), connaît alors vingt-huit années (quasiment trente) de croissance à la fois économique (société de consommation avec l'ouverture du premier Carrefour en 1963) et démographique (le baby-boom). Les importants progrès techniques mènent à une hausse de la production industrielle et, donc, au plein-emploi en France. Enfin, les familles françaises bénéficient d'une amélioration de leur niveau de vie grâce au double salaire permis par l'émancipation féminine.
2. La face cachée du rêve français
Pour autant, cette période connaît aussi des heures sombres, tel le sort peu enviable des migrants économiques qui vivent dans les premières cités HLM (Nanterre, Saint-Denis) ou dans des faubourgs qui ressemblent à des bidonvilles (la Campa de La Courneuve, la Folie de Nanterre). Au printemps de l'année 1968, les étudiants, bientôt suivis par les ouvriers dans les usines, manifestent leur mécontentement face à une France (pouvoirs publics) qui ne les comprend pas : ils expriment un ras-le-bol du capitalisme, des conditions de travail, d'un président (De Gaulle) vieux et fatigué, d'un patriarcat autoritaire. C'est Mai 68. Le mouvement sera maté par la répression policière, faisant sept morts et deux cents blessés graves. Les slogans de la jeunesse fleurissent, espoirs de lendemains meilleurs : « Jouir sans entraves », « Il est interdit d'interdire » et « Sous les pavés la plage ».
II. Gloire et décadence du golden boy
1. American Psycho
Dans American Psycho (1991), l'auteur sulfureux Bret Easton Ellis critique la société de consommation à travers le personnage de Patrick Bateman, jeune golden boy new-yorkais des années 1980. Ellis dénonce une société obsédée par l'apparence, le statut social, l'argent, etc., au détriment de toute humanité. Patrick Bateman est obsédé par les marques, les vêtements, les restaurants branchés et les cartes de visite. Il ne s'intéresse aux gens que pour leur style ou leur prestige social. Mais Bateman est aussi un horrible tueur en série ; or personne ne le remarque ou ne le croit, même quand il le dit clairement. Pourquoi ? Qui soupçonnerait le golden boy WASP (White Anglo-Saxon Protestant), modèle parfait de l'American way of life ? Patrick Bateman sera brillamment interprété par Christian Bale dans une adaptation cinématographique de l'ouvrage en 2000.
2. Le Loup de Wall Street
Dans Le Loup de Wall Street (2013), le réalisateur Martin Scorsese adapte une histoire vraie et propose la figure terminale du golden boy déviant et excessif : Leonardo Di Caprio y incarne Jordan Belfort, un trader qui n'a comme carburant que le sexe, la drogue et l'argent, et qui finit incarcéré pour détournement de fonds, introductions en bourse illégales et blanchiment d'argent. L'acteur hollywoodien a brillamment incarné un autre golden boy, celui de Gatsby le Magnifique (1925) de Francis Scott Fitzgerald.
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