I. Dérèglement psychologique
1. La folie
Le personnage de Don Quichotte, créé par Miguel de Cervantes en 1605, est nourri de romans de chevalerie et ne distingue plus le réel de la fiction. Il interprète le monde à travers le prisme de ses illusions, ce qui engendre un dérèglement constant : il voit des géants là où il n’y a que des moulins à vent. Ce glissement entre réalité et fiction fait naître un monde où les repères habituels sont brouillés.
Don Quichotte agit selon un code d’honneur chevaleresque obsolète dans une société qui ne le reconnaît plus. Il dérègle donc le monde par sa tentative de faire revivre un ordre ancien dans un monde moderne. Il sera incarné par l’immense acteur hollywoodien Peter O’Toole dans L’Homme de la Manche (1972) d’Arthur Hiller.
2. L’obsession
Achab, capitaine d’un baleinier créé par Herman Melville dans Moby Dick (1851), est nourri par un désir de haine envers Moby Dick, un gigantesque cachalot blanc qui lui a arraché une jambe. Cette obsession devient une quête métaphysique, une lutte contre le Mal absolu. Achab perd la raison, confond le monde réel avec un combat symbolique, cosmique. Il n’est plus un capitaine raisonnable, mais un tyran illuminé. Il sera incarné par l’immense acteur hollywoodien Gregory Peck dans l’adaptation cinématographique de John Huston en 1956.
II. Dérèglement étatique
1. Uchronie
Dans Le Meilleur des mondes (1932), Aldous Huxley décrit une société futuriste où la consommation est au cœur de l’organisation sociale. Il dépeint une humanité qui a renoncé à la liberté au profit de la stabilité, un monde dérangé par la standardisation des individus et la manipulation génétique. Dans 1984 (1949), George Orwell décrit une société totalitaire où le pouvoir est exercé de manière absolue et où la vérité est manipulée. Le monde est dérégulé par le contrôle total de l’information et l’effacement des libertés individuelles. En 1984, une adaptation cinématographique de 1984 est réalisée par le Britannique Michael Radford.
2. Catastrophisme
Dans La Peste (1947), Albert Camus rend compte d’une épidémie qui gangrène la société humaine et fragilise son ordre social et ses valeurs. Il met en lumière le désespoir et l’impuissance face à un monde dérégulé par une catastrophe incontrôlable. Dans Le Chercheur d’or (1985), Jean-Marie Gustave Le Clézio évoque plutôt le dérèglement écologique. En racontant la quête d’un homme pour retrouver un trésor, il explore aussi la dégradation de la nature et les effets néfastes de l’exploitation des ressources naturelles sur l’environnement.
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