Le terme de compagnon a deux sens :

  • Compagnon des corporations, attaché à une ville ou à un bourg
  •  Compagnon des devoirs, qui accomplit le Tour de France

La notion de corps de métier existe depuis le Moyen Âge et se dote de règles à l’époque moderne (« métiers jurés », « métiers réglés ») mais les métiers ne sont pas tous organisés et il existe une forte hiérarchie au sein des métiers entre les maîtres (patrons), valets (salariés) et apprentis.

Les sociétés de compagnonnage existent dès le XVIème siècle mais le pouvoir royal tente d’empêcher leur développement. Ce sont en général des sociétés fermées qui instituent des rites, des cérémonies, des légendes fondatrices. Trois sociétés de compagnonnage sont en concurrence : les enfants de Maître Jacques, les Enfants de Salomon, les Compagnons du père Soubise. Elles revendiquent toutes des origines prestigieuses, des racines chrétiennes, des pratiques artisanales. Ces trois personnages légendaires auraient pu exister lors de la construction, du premier temple de Jérusalem, dit Temple du roi Salomon de 959 à 951 av. J. C. Mais on pense qu’ils auraient pu aussi exister au début du XVème siècle et auraient pu participer à la construction des tours de la cathédrale d’Orléans.

Au XVIIIème siècle, les compagnons des « devoirs » apparaissent comme les défenseurs du monde ouvrier face aux maîtres des corporations : ils accueillent ainsi les aspirants compagnons qui réalisent leur Tour de France pour se perfectionner et être reçus compagnons. Interdites par les Révolution, les sociétés de compagnonnage réapparaissent au début du XIXème siècle. Elles connaissent alors leur apogée.