Schéma 1 : L'appareil respiratoire

Schéma 2 : Les alvéoles



Les poumons ont un rôle physiologique essentiel. Ils apportent l’oxygène (O2) aux cellules (indispensable à leur métabolisme) et le rejet du dioxyde de carbone (CO2) produit par le catabolisme. Ce processus nécessite 3 conditions indispensables :
En cas d’insuffisance respiratoire chronique, le poumon est incapable d’assurer l’hématose avec une PaO2 < 70mmHg avec ou sans hypercapnie au repos.
La ventilation permet de renouveler l’air alvéolaire par mobilisation des volumes de la cage thoracique en deux temps :
Le centre respiratoire est situé au niveau du bulbe.
Le diaphragme est relié au cerveau par le nerf phrénique situé au niveau cervical (C4) et les muscles de la paroi thoracique par les nerfs intercostaux situés au niveau dorsal (de D2 à D11). Le nerf pneumogastrique ou 10e paire crânienne va renseigner les centres respiratoires sur l’état alvéolaire. En effet, toute distension alvéolaire provoque un réflexe expiratoire et un collapsus alvéolaire provoque un réflexe inspiratoire.
Elle s’exerce soit directement sur les centres respiratoires ou indirectement par les chémorécepteurs, situés au niveau carotidien et aortique. Cette régulation humorale intervient en cas de variations de la PCO2, PO2 et pH. L’hypercapnie entraîne une stimulation des centres respiratoires ; une baisse de la PaO2 entraîne une stimulation des centres respiratoires. La baisse du Ph ou acidose entraîne une stimulation des centres et donc une hyperventilation, alors qu’une hausse du pH ou alcalose provoque une mise en repos des centres pouvant aboutir à une hypoventilation.
L’insuffisance respiratoire aiguë se définit par une altération aiguë de l'hématose en rapport avec la défaillance d'un ou plusieurs composants du système respiratoire (voies aériennes, parenchyme pulmonaire, plèvre, vaisseaux, muscles respiratoires ou commande respiratoire). La prise en charge d’une insuffisance respiratoire aiguë, ou détresse respiratoire aiguë, est une urgence vitale.
Il existe 2 types d’insuffisance respiratoire aiguë :
Apparition de signes d’hypoxie (PO2 < 70mmHg, variable en fonction de l’âge) :
Apparition de signes d’hypercapnie (PCO2 > 44 mmHg) :
C’est l’incapacité de l’appareil respiratoire à assurer l’hématose. Le seuil de 70 mmHg de PaO2 (9.3 kPa), mesurée en air ambiant au repos et à l’état stable, confirme le diagnostic d’insuffisance respiratoire chronique.
Le premier signe clinique évocateur d’une insuffisance respiratoire chronique est la dyspnée à laquelle s’ajoute des céphalées, œdèmes, anxiété, dénutrition, des signes circulatoires (turgescence jugulaire, reflux hépato-jugulaire, hypertension artérielle, tachycardie, marbrures, oligurie, hypotension systolique) et polyglobulie.
La polyglobulie a pour objectif le maintien d’un transport artériel en oxygène normal qui vise à compenser la diminution de la saturation en oxygène pour maintenir un contenu artériel en O2 (CaO2). Elle est due à la production, par le rein, d’érythropoïétine (EPO), en réponse à l’hypoxémie chronique. La polyglobulie entraîne une hyperviscosité sanguine et un risque accru de thromboses artérielles ou veineuses.
L’insuffisance respiratoire chronique peut être due à une atteinte de l‘échangeur pulmonaire, une atteinte de la pompe ventilatoire ou de la commande centrale, ou une atteinte de la vascularisation pulmonaire. Les principales causes sont la BPCO, la mucoviscidose, la pneumopathie interstitielle diffuse, l’accident vasculaire cérébral, l’hypertension pulmonaire (HTP) primitive et des HTP secondaires.
Le traitement de l’insuffisance respiratoire chronique est étiologique. En fonction des facteurs favorisant l’insuffisance respiratoire, un traitement symptomatologique sera adopté : règles hygiéno-diététiques avec arrêt du tabagisme, reprise d’une activité physique ; rééducation respiratoire ; oxygénothérapie longue durée en cas d’hypoxie confirmée ; ventilation non-invasive en cas d’hypercapnie confirmée. La vaccination antigrippale et antipneumococcique sont également recommandées.