Lettres d’une Péruvienne de Graffigny : analyse et résumé pour le bac de français

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Œuvre incontournable du programme du Bac de Français de Première en littérature d’idées, Lettres d’une Péruvienne (1747) de Françoise de Graffigny est bien plus qu’un roman exotique. À travers les lettres de Zilia, princesse inca déracinée, l’autrice interroge la société française du XVIIIe siècle, la condition des femmes et la découverte de l’altérité. Une œuvre originale, à la fois sensible et critique, qui éclaire parfaitement le parcours “Un nouvel univers s’est offert à mes yeux”

Présentation de l’œuvre : contexte et originalité

Publié en 1747 puis enrichi en 1752, Lettres d’une Péruvienne connaît un immense succès, traduit en neuf langues et réédité 138 fois jusqu’au XIXe siècle. 

 Il s’agit d’un roman épistolaire à une seule voix : Zilia, arrachée au Pérou et accueillie en France, raconte ses expériences et ses réflexions dans une série de 41 lettres adressées à son fiancé Aza. Ce regard étranger est un procédé littéraire qui permet à Graffigny de dresser un portrait critique et souvent ironique de la société française. À travers lui, elle dénonce l’hypocrisie sociale, les inégalités et les faux-semblants de la cour, tout en montrant la richesse culturelle et intellectuelle de ce monde.

Résumé détaillé de Lettres d’une Péruvienne

La première partie (lettres 1 à 27) : découverte et déracinement

La première partie raconte l’arrachement brutal de Zilia à son univers inca. Enlevée par les Espagnols le jour de ses noces, elle est sauvée par des Français et recueillie par le chevalier Déterville. Cette portion du roman décrit son adaptation difficile : apprentissage de la langue française, découverte des arts, confrontation avec un couvent où l’éducation féminine lui paraît superficielle. Zilia est partagée entre l’émerveillement devant un monde raffiné et la nostalgie douloureuse de son fiancé Aza, resté au Pérou.

La seconde partie (lettres 28 à 41) : critique sociale et émancipation

La seconde partie prend un ton plus critique. Zilia, mieux intégrée, observe avec lucidité la société française et en dénonce les travers. Elle critique notamment la condition féminine, jugée injuste et stérile, et s’élève contre l’éducation limitée des jeunes filles, décrite dans la célèbre lettre 34. En parallèle, elle apprend la trahison d’Aza, qui épouse une autre femme. Refusant de se soumettre ou de sombrer dans le désespoir, Zilia fait le choix radical de l’indépendance. Cette fin, inédite pour l’époque, fait de l’héroïne un symbole d’émancipation féminine.

Citation-clé : « À mesure que j’en ai acquis l’intelligence, un nouvel univers s’est offert à mes yeux » (Lettre 9)

Fiche de lecture complète pour le bac français

Genre et structure du roman épistolaire

Le roman s’inscrit dans la tradition du roman épistolaire mais innove en adoptant une voix unique. Les lettres reflètent l’évolution de Zilia : au départ maladroites et courtes, elles deviennent plus longues et profondes à mesure qu’elle maîtrise le français et affine son jugement. Ce choix structurel donne au texte une dimension initiatique et fait du récit une trajectoire intellectuelle autant qu’un témoignage. C’est cette progression qui en fait un matériau idéal pour une analyse littéraire approfondie au bac.

Les thèmes principaux : condition féminine, altérité et émancipation

Parmi les grands thèmes, la condition féminine est centrale. Graffigny dénonce les injustices et propose une réflexion moderne sur l’éducation des femmes, leur dépendance et leurs limites sociales. À travers le regard neuf de Zilia, l’autrice explore également l’altérité : la société française est observée comme étrange, parfois ridicule, parfois admirable. L’émancipation, enfin, est le fil rouge du récit, avec une héroïne qui refuse les modèles imposés et invente un destin inédit. Ces thématiques font du texte une œuvre qui résonne encore aujourd’hui, et expliquent pourquoi il est au cœur du parcours bac français sur la découverte de l’autre.

Le style de Graffigny : sensibilité et critique

Le style de Françoise de Graffigny est caractérisé par la clarté et la sensibilité. L’autrice manie une langue accessible mais profonde, qui mêle émotions et réflexion philosophique. L’insertion des quipus, les cordelettes incas utilisées comme support de mémoire et d’écriture, apporte une touche originale qui rappelle l’origine de Zilia. Par son écriture fluide, Graffigny réussit à combiner le plaisir du récit et la force d’une critique sociale, ce qui explique le succès durable de l’œuvre.

Ce qu’il faut retenir pour réussir le bac de français

Les points essentiels à mémoriser

Lettres d’une Péruvienne est un roman épistolaire publié en 1747, revisité en 1752, qui raconte le destin de Zilia, princesse inca confrontée à la société française. L’œuvre aborde les thèmes de l’altérité, de la condition féminine et de l’émancipation. Elle est associée au parcours officiel Un nouvel univers s’est offert à mes yeux, ce qui en fait un texte incontournable pour l’épreuve orale.

Conseils pour briller à l’oral du bac

Lors de l’oral, pense à contextualiser l’œuvre dans les Lumières et à comparer ses thèmes à d’autres textes étudiés comme les Lettres persanes de Montesquieu ou le chapitre “Des Cannibales” de Montaigne. Appuie ton propos sur les lettres 1, 9 et 34, qui sont les plus riches en analyse. N’oublie pas de montrer en quoi la trajectoire de Zilia illustre une vision moderne de l’indépendance féminine.

Conclusion

Lettres d’une Péruvienne de Françoise de Graffigny est bien plus qu’un roman d’exotisme. C’est une œuvre critique et profondément moderne, qui met en lumière à la fois la rencontre avec l’altérité et la condition féminine au XVIIIe siècle. Par son originalité et la trajectoire émancipatrice de Zilia, le roman s’inscrit pleinement dans le programme du bac de français et constitue un outil essentiel pour comprendre la littérature d’idées. Que tu recherches une fiche bac française complète, un résumé par lettre ou une analyse approfondie, cette œuvre est une étape incontournable de ta préparation.

FAQ sur Lettres d’une Péruvienne

Qui est Zilia dans Lettres d’une Péruvienne ?

Zilia est une princesse inca capturée par les Espagnols, recueillie par les Français et narratrice du roman. Elle incarne à la fois l’étrangère confrontée à un monde nouveau et la femme en quête d’émancipation.

Quelle est la portée du roman de Graffigny ?

Le texte associe récit d’apprentissage, critique sociale et réflexion philosophique. Il met en avant la condition des femmes, l’ethnocentrisme et la quête de liberté.

En quoi ce roman est-il utile pour le bac de français ?

Parce qu’il illustre le parcours “Un nouvel univers s’est offert à mes yeux”, interroge l’altérité et permet d’aborder des thèmes modernes comme l’indépendance féminine.

Quelles lettres faut-il réviser en priorité ?

La lettre 1 (le traumatisme de l’arrachement), la lettre 9 (l’apprentissage et la découverte), et la lettre 34 (la critique de l’éducation des femmes) sont essentielles à connaître.

Pourquoi Lettres d’une Péruvienne est-il un roman épistolaire original ?

Parce qu’il adopte une voix unique, celle de Zilia, et qu’il se termine par un refus des conventions romanesques, l’héroïne choisissant l’indépendance plutôt que le mariage.