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La création artistique

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Créations culturelles

Les créations culturelles du Moyen-Âge découlent du savoir-faire de l’Antiquité (architecture, arts du livre, mosaïque, sculpture à partir du XIIIe siècle) ; elles sont imprégnées aussi des religions du Livre (Bible hébraïque et chrétiennes, Coran). 

Le christianisme, dominant dans l’empire byzantin et dans les royaumes et empires occidentaux, subsistant dans les pays musulmans, a fait émerger un artisanat de l’orfèvrerie et du costume, indispensable aux rites sacrés, mais aussi une riche littérature en latin et en grec. 

La croissance des cours impériales, califales, royales et princières, modelées dès le VIIIe siècle sur les modèles byzantins (Constantinople), a conduit à la création d’ateliers affranchis des carcans traditionnels à partir du XIe siècle. 

Le goût littéraire de l’aristocratie provoque la création d’œuvres profanes dans toutes les langues de l’Europe à partir du XIIe siècle, de la Chanson de Roland à Dante, Chaucer, Villon, en passant par les troubadours, Minnesänger ou auteurs de sagas. 

L’art roman et l’art gothique ne se manifestent pas seulement dans l’architecture, la sculpture et la vitrerie, mais dans tous les domaines du luxe à travers l’Europe occidentale. Les princes, les prélats et les riches laïcs commandent des livres, de l’orfèvrerie, font décorer leurs églises, chapelles et palais de peintures par des artistes dont les œuvres et la renommée individuelle sont reconnues depuis la seconde moitié du XIIIe siècle.

Malgré tout, l’exportation des créations médiévales est restée rare au-delà de l’espace européen.

Le temps des cathédrales (XIIe-XIIIe siècles)

Les arts du haut Moyen-Âge, trop méprisés pendant longtemps, ont fourni les modèles à la haute culture des IXe-Xe siècles, notamment dans les Empires byzantin, carolingien et ottonien. De cet héritage, les architectes monastiques, les mosaïstes, les orfèvres et les artisans du livre ont extrait les formes de ce qu’on appelle l’art roman (c. 1000-v. 1150). Les premiers temps de ce nouveau style révèlent le désir d’une société de changer son environnement. Le nouveau style, dont l’arc en plein cintre est le symbole le plus clair, s’exprime dans les édifices massifs de l’église et du château ; il se libère bientôt dans la peinture et la sculpture dans tout l’Ouest européen, avec de fortes variations stylistiques et des palettes de couleurs différentes selon les régions. Il répond à une exigence de visibilité cohérente, durable : il proclame le discours d’un ordre ecclésial et seigneurial, dont les grands portails révèlent non pas les terreurs, mais les solutions apaisées, les attentes assurées. La transition de l’art roman à l’art gothique s’opère à partir des années 1140, rapidement en France, plus lentement ailleurs, mais dès la fin du XIIe siècle, les cathédrales gothiques délivrent un tout autre discours. Les puissants jugent l’art roman inadapté au sentiment religieux du « peuple » ; leur sens du beau ne souffre plus la lourdeur et l’inélégance des cathédrales romanes construites deux siècles plus tôt. La verticalité, la lumière colorée par les verrières sont les signes ostentatoires d’une puissance réelle : signes d’une puissance religieuse par l’autorité que donne aux prélats le sacre épiscopal, signes aussi d’une autorité politique, royale, instruments d’une communication destinée à forcer l’obéissance. Ceux qui ont décidé leur construction exercent une véritable domination sur les hommes et sur une superficie parfois considérable, économique grâce à la collecte frénétique des dîmes « rendues » aux églises. La cathédrale, partout au XIIIe siècle, de Canterbury à Burgos ou – plus tard à Prague, veut témoigner de l’efficacité du gouvernement sur la terre.

Bibliographie de base :

  • Guy Lobrichon, « Lieux de pouvoir. La cathédrale », dans Pouvoirs. Représenter le pouvoir en France du Moyen Âge à nos jours, sous la direction d’Ana Claudia Fonseca Brefe et Krystel Gualdé, Somogy – Musée du Château des Ducs de Bretagne, 2008.
  • Roland Recht, Le croire et le voir : l’art des cathédrales, XIIe-XVe siècle, Paris, Gallimard, 2006, (Bibliothèque des Histoires).

Formation des littératures européennes au Moyen Âge

La langue savante de l’Europe médiévale était le latin. Or, dès le IXe siècle, on a commencé de copier des poèmes (Beowulf en anglo-saxon, Cantilène de sainte Eulalie dans une langue romane primitive, très proche encore du latin...), puis des œuvres didactiques (l’Anglais Aelfric vers 1000) dans les langues locales de l’Europe du Nord, plus tard dans le Sud. La mémoire de l’épopée carolingienne se conserva longtemps en latin et elle était si vivante dans l’aristocratie normande qu’elle prit forme vers 1100 dans la Chanson de Roland. Très rapidement, le modèle de la chanson de geste inspira les créateurs dans les deux royaumes de France et d’Angleterre. Or, dans les premières décennies du dans le Sud de la France, loin des cours du Nord, les troubadours choisirent de fixer leurs chansons et poèmes dans une autre langue, l’occitan. Troubadours du Sud, trouvères du Nord, les uns et les autres se vouaient à satisfaire les goûts, les attentes et les idéaux du monde des chevaliers. Très rapidement, les auteurs élargirent le champ du merveilleux carolingien et, peut-être inspirés par les romans grecs entendus lors des séjours de croisade, abordèrent la thématique du roman courtois (Chrétien de Troyes). De celui-ci, toutes les langues européennes, à partir de la fin du XIIe siècle, firent résonner les échos (Tristan de Gottfried de Strasbourg). Ainsi une communauté littéraire accéléra la fixation des langues, tandis que les personnels des universités uniformisaient l’écriture et sauvegardaient le privilège du latin au sein d’une chrétienté multilingue.

Bibliographie de base :

Michèle Gally et Christiane Marchello-Nizia, Littératures de l’Europe médiévale, Paris, Magnard, 1987.

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