Le concept d’espace a grandement évolué depuis un quart de siècle. Aujourd’hui, l’espace géographique est un concept largement accepté par les géographes. Selon André Dauphiné, l’espace géographique est un « concept élaboré par les géographes pour formaliser scientifiquement les caractéristiques de l’espace terrestre » (Bailly et al., 1991). C’est un espace construit par le géographe et qui représente un modèle de l’espace terrestre.

L’analyse des répartitions dans l’espace et l’identification de processus sont des préoccupations importantes pour le géographe. Un processus est une suite ou une série consécutive de faits, d’événements, de phénomènes ou d’étapes ayant leur logique propre. Les notions de temps et de successions sont importantes. La notion de processus est intimement liée au continuum espace-temps. La notion de processus spatio-temporel est un élément-clé dans l’interprétation de phénomènes. Les deux composantes (structuration et mouvements) ont un rapport direct avec les processus spatiaux. Ils modifient l’organisation de l’espace où la croissance ne se limite pas à la dimension du temps continu, mais aussi à celle de l’espace continu.

L’espace fait partie de notre quotidien. Pourtant, cette notion, qui constitue l’une des catégories essentielles de la pensée, n’est pas une donnée immédiate chez l’homme. L’espace est, en effet, un cadre de perception, et non une réalité tangible. Il résulte d’une construction progressive de son esprit. La construction du concept d’espace obéit à la grande loi de toute l’évolution de l’enfant : du concret à l’abstrait, du physique au mental, enfin de l’expérience à la réflexion.  Ainsi, Terrier et Vandenweghe-Bauden, dans L’Espace et la diversité des paysages, écrivent « l’enfant passe progressivement de l’espace vécu ,(...) , à l’espace transposé (maquettes) (...), puis à l’espace représenté (représentations planes, à deux dimensions)... ».