Si tout apprentissage gagne à s’appuyer sur une dimension d’expérimentation et de réalisation pratique, l’éducation musicale ne peut, en aucun cas, se concevoir sans mettre les élèves en situation de produire du sonore. C’est en vivant le geste musical dans ses diverses déclinaisons que l’enfant s’empare des spécificités de ce langage artistique et apprend peu à peu à maîtriser sa production au service d’une intention expressive. Outre sa valeur spécifique au regard des enjeux d’expression sensible, la part de pratique mise en œuvre dans les démarches d’éducation musicale revêt une importance particulière. En effet, elle permet aux élèves d’approcher de façon concrète la réalité du fait sonore, par essence impalpable.

Accordant toute sa place à la diversité des expressions, les temps de pratique favorisent l’émergence et la prise en compte de propositions singulières qui s’inscrivent dans une démarche collective dès lors enrichie. Le plaisir de faire de la musique est un facteur de motivation. Dans un premier temps, la pratique investit ainsi le champ des émotions, des sensations, du ressenti. Il importe d’accompagner l’élève dans une démarche qui l’invite à se questionner et à verbaliser. Il s’agit de chercher les mots pour exprimer les émotions, qualifier les actions, préciser l’intention, formuler des choix. L’élève acquiert ainsi progressivement un vocabulaire adapté.

L’articulation entre pratique et culture ne peut que s’enrichir des multiples opportunités offertes par les croisements entre enseignements (chanter en langue étrangère, écouter une musique en lien avec l’enseignement de l’histoire ou de la géographie, ou à l’occasion de la lecture d’une poésie, d’un conte, etc.), par l’enseignement partagé de l’histoire des arts, ou encore par les projets organisés dans le cadre du parcours d’éducation artistique et culturelle. L’élève enrichit ainsi peu à peu son réseau d’expériences personnelles et de références culturelles.