Figure symbolique de la République française, Marianne prend l’apparence d’une femme coiffée d’un bonnet phrygien. Icône de la liberté et de la démocratie, elle représente la devise républicaine : « Liberté, Égalité, Fraternité ». Elle occupe une place d’honneur dans les mairies et bâtiments officiels de la République française, mais aussi sur les timbres, les pièces de monnaie, les documents gouvernementaux officiels…

Une Marianne : deux versions opposées…

Les premières représentations d’une femme à bonnet phrygien, comme allégorie de la Liberté, apparaissent dans l’Antiquité romaine. Au moment de la Révolution française, le symbole de la République s’ajoute à celui de la Liberté.
À partir de juin 1848, le prénom Marianne commence à circuler clandestinement pour désigner la République. Un concours est alors lancé pour la représentation de la nouvelle allégorie du régime et deux Marianne s’opposent : l’une « sage » assise, cheveux attachés, seins couverts et sans arme, l’autre « révolutionnaire », cheveux détachés, bonnet phrygien, poitrine découverte, combattante et armée. Alors que l’opposition des deux représentations reprend sous la Troisième République, après l’affaire Dreyfus et l’arrivée des radicaux au pouvoir, c’est la Marianne seins nus et armée qui s’impose.

Une figure chargée de symboles : entre Athéna et Déméter…

Les différents symboles rattachés à Marianne sont souvent empruntés à l’Antiquité, notamment à deux célèbres habitantes de l’Olympe : Athéna la guerrière et Déméter la nourricière. Voici quelques-uns de ces symboles avec leur signification :
• la couronne pour l’invincibilité ;
• les seins nus pour l’image de la nourrice et l’émancipation ;
• la cuirasse pour le pouvoir ;
• les chaînes brisées pour la liberté ;
• les mains croisées pour la fraternité ;
• la balance pour la justice ;
• la ruche pour le travail.

De célèbres modèles

Il n’existe pas de modèle officiel pour la représentation de Marianne, toutefois l’Association des maires de France choisit généralement des Françaises célèbres (actrices, mannequins…) pour lui prêter leurs traits. Ainsi, en 1968 c’est l’actrice Brigitte Bardot qui prête ses traits à Marianne, en 1985 c’est l’actrice Catherine Deneuve, en 2000 c’est Laëtitia Casta, alors mannequin, qui est choisie.

Info bonus : Dans son tableau La Liberté guidant le peuple (1830), Eugène Delacroix s’est inspiré de la révolution des Trois Glorieuses (Juillet 1830) et non de la Révolution Française de 1789. Voilà pourquoi, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce tableau représente une allégorie de la liberté, mais non celle de la République.