Les prémices de l’alpinisme se situent en 1492, lorsque le Roi de France Charles VII invite « à faire essayer si l’on pouvait monter sur cette montagne que l’on disait inaccessible… ». Une équipe d’alpinistes emmenée par Antoine de Ville va alors réussir l’ascension du Mont Aiguille (2087 m), véritable exploit pour l’époque… Par la suite, c’est la science qui va faire avancer l’idée de gravir les montagnes et donner un réel élan à l’exploration des sommets.

Naissance de l’alpinisme

Le 8 août 1786, le médecin Michel Paccard et son guide Jacques Balmat, deux savoyards originaires de Chamonix, réussissent la première ascension du Mont Blanc (4810 m), comme en attestent les valeurs du baromètre et du thermomètre qui sont enregistrées.

L’âge d’or de l’alpinisme (1854-1865)

L’alpinisme connaît un véritable essor au XIXe siècle sous l’impulsion de grimpeurs de nationalité britannique comme Edward Whymper, Albert Mummery, Frederick Gardiner, généralement accompagnés dans leurs ascensions par des guides français, italiens ou suisses. Ainsi, l’alpiniste et illustrateur britannique, Edward Whymper (1840-1911) parvient à gravir la barre des Écrins (1864) dans le massif des Écrins, l’aiguille Verte (1865) dans le massif du Mont-Blanc et le Cervin dans les Alpes valaisannes. Cette dernière expédition est néanmoins ternie par un tragique accident au cours duquel périssent 4 personnes.

Le 16 août 1877, Emmanuel Boileau de Castelnau et ses guides Pierre Gaspard et fils réalisent la première ascension de la Meije. Tous les grands sommets des Alpes ont alors été conquis et c’est le début de l’alpinisme sportif, avec l’émergence, au cours du XXe siècle, de l’alpinisme hivernal.

En 1900, durant les Jeux olympiques, est décerné pour la première fois un Grand Prix olympique d’alpinisme.

La conquête des plus hauts sommets

Les alpinistes, toujours en quête de défis, se lancent à la conquête des sommets de 8000 mètres dans l’Himalaya. Les grands sommets himalayens seront conquis au cours des années 1950 et au début des années 1960.

Ainsi, le 3 juin 1950, l’alpiniste français Maurice Herzog (1919-2012) est le premier à gravir, avec Louis Lachenal, le sommet de l’Annapurna, premier 8000. Au cours de cette expédition, dont le succès est largement relayé par la presse française, Maurice Herzog perd ses doigts et orteils gelés.

Le 29 mai 1953, l’explorateur néo-zélandais, Sir Edmund Hillary (1919-2008) et le Sherpa Tensing Norgay sont les premiers à gravir le sommet de l’Everest à plus de 8000 m. En 1975, la japonaise Junko Tabei sera la première femme à gravir ce sommet.

Toujours plus haut

Sans cesse en quête de défis plus périlleux, les alpinistes se mettent à tenter des ascensions hivernales et en solitaire. Le 22 août 1955, Walter Bonatti, alpiniste, guide de haute montagne, journaliste et photographe italien (1930-2011), parvient au sommet du pilier sud-ouest des Drus en solitaire, puis le 22 février 1965, il gravit la face nord du Cervin en plein hiver et toujours seul.

Le 16 octobre 1986, l’alpiniste italien Reinhlod Messner atteint le sommet du Lhoste et devient le premier homme à avoir gravi les quatorze sommets de plus de 8000 m. Il est considéré comme l’un des meilleurs alpinistes du XXe siècle.

Alpinisme sportif et records de vitesse

À partir des années 2000, l’alpinisme se caractérise par des performances physiques d’un nouveau genre : ascension de vitesse, enchaînement d’étapes en une journée… L’espagnol Killian Jornet, plusieurs fois médaillé aux championnats du monde de ski-alpinisme, est l’auteur de plusieurs records d’ascension comme le Mont-Blanc (1809 m), le Denali (6190 m) ou le Cervin (4478 m). Le 11 juillet 2013, il bat le record de l’ascension à pied du Mont-Blanc en réalisant l’aller-retour entre l’église de Chamonix et le sommet en moins de 5 heures.

Info bonus :
En réponse à un journaliste du New York Times qui lui demandait pourquoi il voulait tant gravir l’Everest, l’alpiniste britannique Georges Mallory (1886-1924) répondit : « Parce qu’il est là ! » (Because it’s there!), des mots restés parmi les plus célèbres dans le domaine de l’alpinisme. Il meurt au cours d’une expédition sur l’Everest, en 1924, alors qu’il tente d’atteindre le sommet par la voie passant par le col Nord.