Sens : cet acronyme désigne quatre des entreprises les plus puissantes du monde d’internet, voire du monde tout court... Ces géants du numérique, qui ont acquis, en un temps record, une position dominante sur les marchés mondiaux, sont : Google, Apple, Facebook et Amazon. On parle de plus en plus souvent des GAFAM, le M représentant Microsoft.

Des profits records…

Ces géants du numérique réalisent des profits considérables et des capitalisations boursières qui leur procurent un pouvoir économique et financier parfois supérieur à celui d’un État. Ainsi, le chiffre d’affaires d’Alphabet, société créée en 2015 et nouvelle maison mère de Google, est passé de 21,8 milliards en 2008 à 136 milliards en 2018. La société Amazon a réalisé un chiffre d’affaires (CA) de 233 milliards de dollars en 2018, Facebook près de 56 milliards de dollars.
Ces revenus proviennent essentiellement (environ 85%) de la publicité.
Ces entreprises réalisent des capitalisations boursières parmi les premières du monde : au second trimestre 2019, Microsoft tenait la première place avec une valeur pour l’ensemble de ses actions émises de plus de 1 000 milliards de dollars, puis venaient Amazon (environ 930 milliards de dollars), Apple (911 milliards de dollars), Google (751 milliards de dollars), Facebook (551 milliards de dollars).
En 2015, les GAFA pesaient 1 675 milliards de dollars contre 1 131 milliards de dollars pour toutes les entreprises françaises cotées au CAC 40.

… mais des impôts très faibles

Le principal problème rencontré avec les GAFA est qu’ils ne payent quasiment pas d’impôts, grâce notamment à des opérations d’optimisation fiscale – par exemple, Google n’a payé que 4 milliards d’euros d’impôts en 2018 (à peine 12% de ses bénéfices) et déplace régulièrement des fonds dans de paradis fiscaux comme les Bermudes – mais aussi car ils bénéficient des règles de taxation conçues pour l’économie dite traditionnelle… Ces règles sont fondées sur le principe d’« établissement permanent » : ne peuvent être taxées que les entreprises qui ont une présence physique dans le pays, présence mesurée par le montant d’actifs (usines, machines), de salariés et de ventes. Or, ces entreprises du numérique, qui offrent leurs services via internet, peuvent donc choisir le pays où elles souhaitent s’installer juridiquement. Ainsi, Google a créé une filiale française, mais son siège juridique se situe en Irlande où les impôts sont beaucoup moins importants : 12,5% des bénéfices contre 30% en France…

Une taxe GAFA qui fait débat

Pour contrer ce problème, le Parlement français a adopté, en juillet 2019, le projet de loi d’une taxe sur les services numériques, visant à imposer les entreprises du digital exerçant 3 types d’activités : publicités ciblées en ligne, vente de données personnelles à des fins publicitaires, activités de plateformes d’intermédiation, et réalisant un CA de 750 millions d’euros et plus dans le monde, et de 25 millions et plus en France. Ces entreprises devront s’acquitter d’une somme représentant 3% de leur CA réalisé en France.
D’autres pays envisagent une pareille taxe comme le Royaume Uni, l’Autriche, l’Espagne, l’Italie… Toutefois, l’Union européenne ne parvient pas à trouver un accord sur une telle taxe, car de nombreux pays (Suède, Finlande, Danemark…) s’y opposent. Par ailleurs, les États-Unis s’opposent catégoriquement à tout projet de taxe sur les services numériques - les principales entreprises visées étant américaines – ce qui pèse sur l’adhésion de certains pays à un projet de taxe, ceux-ci craignant des mesures de rétorsion américaines sur certains secteurs (comme l’Allemagne par rapport à son secteur automobile).

Info bonus : Le site Amazon est en tête du classement des sites et applications de e-commerce les plus visités en France en 2019, avec près de 5 millions de visiteurs quotidiens. Son fondateur et directeur, Jeff Bezos, figure, lui, en première place du classement des personnalités les plus riches du monde avec une fortune estimée à plus de 130 milliards de dollars.