La voix

Le langage corporel traduit en signaux le contenu de notre présentation, il lui sert de support, de décor, d’environnement. Il favorise la compréhension et crée la connexion entre le jury, le public et toi.
La voix est ton outil, ton instrument. C’est par la voix que tu vas être entendu(e), que tes paroles vont atteindre ton auditoire. Il faut que tu apprennes à l’utiliser au maximum de ses capacités.

Nous avons tous des voix différentes. Certains parlent fort et d’autres très doucement. Certains parlent vite et d’autres lentement. L'essentiel est que chaque voix bien utilisée peut faire de toi un(e) orateur/trice performant(e).
Il n’y a pas de voix qui va bien et d’autres qui ne vont pas. On ne va donc pas te demander de changer ta voix, mais d’apprendre à la mettre au service de ta prise de parole de manière efficace.  Pour cela, ton atout majeur est d’apprendre à respirer.

Règle 1 : Réapprendre à respirer pour bien utiliser ta voix

Bien sûr, nous savons tous respirer. Nous le faisons de manière automatique, instinctive et sans y penser heureusement.
Ici, nous te proposons d’apprendre à respirer de manière à optimiser ton éloquence. Cela va te permettre de donner plus de nuances à ta voix, de mieux faire résonner tes cordes vocales, de mieux te concentrer, d’avoir les idées bien claires au moment de ton oral et enfin de gérer ton stress. 👌

Règle 2 : Bien te tenir pour faire circuler le souffle 

Te tenir droit est essentiel pour renvoyer une image positive et confiante au jury. C’est aussi très important pour que ta respiration ne soit pas bloquée par une mauvaise posture et entrave ta parole. Si tu as le buste bien droit, ta respiration s’effectue de manière naturelle et en conscience, et permet de décoller tes cordes vocales. Cela permet de bien faire résonner les sons quand tu parles et d’augmenter ton amplitude vocale.
Ta respiration apporte l’oxygène nécessaire à tes organes et donc à ton cerveau pour que tu sois au maximum de tes capacités. Cela te permet aussi d’éviter la montée de stress qui paralyse et bloque les mots au moment de la verbalisation. 🙏

L’astuce du prof d’éloquence 🎓

Veille à partir suffisamment tôt pour ne pas arriver à ton oral en retard et en courant. Rien de pire en effet que d’être complètement essoufflé(e) après avoir traversé le centre d’examen ou le lieu de ton épreuve et en ayant le souffle coupé. Le stress alors va littéralement t’empêcher de faire entendre ta voix. Être légèrement en avance est nécessaire, car cela va te permettre de te concentrer et de pouvoir te préparer avec deux à trois respirations lentes à prendre la parole dans les meilleures conditions. On t’explique cela juste en-dessous dans la minute d’entraînement...

La minute d’entraînement 🏋

Quand tu es chez toi et avant un contrôle, un DS ou toute situation où tu dois faire quelque chose qui provoque de la peur ou génère chez toi une anxiété, entraîne-toi à faire le calme dans ton esprit. Oui je sais, dit comme ça, ça fait un peu cours de yoga, mais tu vas voir ça marche très bien. 👍

Mets-toi dans un endroit calme, ferme les yeux s’il n’y a personne qui te regarde (sinon tu peux les laisser ouverts) et prends une inspiration lente par le nez en comptant jusqu’à 5, bloque ta respiration sur 2 temps (le temps de compter dans ta tête jusqu’à deux), puis expire toujours par le nez en comptant jusqu’à 6.
Pendant l’inspiration et la respiration, concentre-toi sur cette respiration, ce souffle qui entre et ressort, et imagine qu’il te nettoie de toute ta peur.
Refais l’exercice trois fois de suite. Tu vas voir comme tu es apaisé(e) et prêt(e) à affronter la situation avec calme et efficacité. Tu vas voir aussi comment tes idées sont claires une fois débarrassées du stress.

Tu peux faire cet exercice juste avant d’entrer dans la salle de l’épreuve également.

Règle 3 : Acquérir un rythme de parole efficace

Lorsque tu parles, tu as naturellement un débit (nombre de mots à la minute) plus ou moins important. Il y a ceux qui parlent vite et ceux qui parlent lentement. Ceux qui parlent très vite prononcent un nombre de mots à la minute très important. Il y aussi ceux qui parlent vraiment trop vite et ceux qui parlent vraiment trop lentement, ce qui gêne le jury et rend désagréable l’écoute. 😒
C’est important de trouver le bon rythme, car s’exprimer à l’oral c’est entrer en communication et être compris(e). Quelqu’un qui aura un débit trop rapide ne va pas permettre au jury, à l’auditoire, de conserver la connexion avec lui. Tu as déjà dû en faire l’expérience : si une personne parle très vite, tu écoutes et comprends le début du discours, mais rapidement tu perds le fil de la présentation. Comme tu n’as pas temps d’enregistrer ce qui est dit dans ta mémoire immédiate, ton cerveau se déconnecte...

Quand le rythme est trop lent, cela crée une impression désagréable, car ceux qui écoutent ont hâte de savoir ce qui va être dit et ont tendance à imaginer la suite avant qu’elle ne soit prononcée. La communication ne fonctionne pas comme elle devrait.

Il faut donc veiller à parler de manière naturelle, ni trop vite, ni trop lentement. 👌

L’astuce du prof d’éloquence 🎓

Une des manières de régler le problème est de bien utiliser les silences et les pauses. Cela permet d’accentuer les éléments importants, de mettre en avant ce qui doit être bien compris et de ralentir le débit quand tu vas trop vite.  Quand tu vas trop lentement, il faut que tu t’obliges à utiliser des accélérations à certains moments de la présentation, cela permet de maintenir l’attention de ton jury et de créer un rythme agréable à entendre, avec des moments rapides qui « réveillent » ton auditoire et l’obligent à rester concentré.

Parler à l’oral, c’est entrer dans une relation d’échange. Il faut donc mettre tous les atouts de ton côté pour que cela fonctionne. 🤝

La minute d’entraînement 🏋

Entraîne-toi à lire à haute voix un texte littéraire avec du vocabulaire et des tournures de phrases recherchées (n’importe quel classique fera l’affaire) et marque la ponctuation (baisse légèrement la voix pour les virgules, baisse clairement la voix pour les points, relève la voix pour les points d’interrogation…).

Mets le ton et séquence-bien (articule toutes les syllabes séparément) les mots que tu prononces. Une fois cette première lecture faite, entraîne-toi avec le même passage, mais en insérant des silences. Il faut que tu détermines, selon le contenu, à quel moment le silence va être adapté. Utilise les silences pour faire ressortir certains mots importants ou idées.
Tu vas t’apercevoir que, si tu respectes bien la ponctuation et que tu places des silences, le débit va être ralenti.

Enfin, entraîne-toi à expliquer le contenu du passage que tu as lu à deux reprises, comme si tu le présentais à quelqu’un, et cette fois encore, utilise les silences et les pauses. Tu constateras que tu as parlé moins vite que d’habitude et que cela est beaucoup plus agréable pour l’auditoire. 👍👏  

Bien articuler et utiliser les différentes tonalités de ta voix 🗣

Ne mange pas tes mots, articule correctement et prends le temps de bien prononcer chaque syllabe. Ce n’est pas du théâtre, mais cela reste une performance. Si tu ne prends pas la peine de rendre tes mots bien clairs et compréhensibles au moment de la verbalisation, ça ne passera pas. Pourquoi ? Tout simplement parce que le jury ne comprendra pas tout ce que tu dis.
Tu dois être très vigilant(e) aux liaisons entre les mots. La plupart des examinateurs y portent une attention particulière à juste titre...

L’astuce du prof d’éloquence 🎓

L'élocution et l’articulation ne sont pas toujours simples et parfois on « mange » une partie des mots sans faire exprès. Il est vraiment utile de t’entraîner à travailler ta diction comme on le fait au théâtre car ton texte, ton contenu doivent être parfaitement compris, sinon il y aura forcément frustration et agacement pour l’auditoire.
Cela se travaille très bien et les progrès sont toujours très encourageants. 🙌

Un conseil : ne t’y prends pas au dernier moment, sinon cela ne donnera pas de résultats suffisants. Alors, on y va ?... 🏃‍♀️🏃
Allez, « on a des rêves à soulever, interdit d’abandonner ». Ça tombe bien, c’est la minute d’entraînement !...

La minute d’entraînement 🏋

Tu peux utiliser les virelangues qui sont des petites phrases amusantes et qui ne veulent pas dire grand-chose. Elles font travailler l’articulation et les muscles de ta bouche pour acquérir une diction parfaite. 👅
Les comédiens les utilisent beaucoup, surtout au théâtre. Lis-les une première fois en silence et ensuite prononce-les à haute voix trois fois chacun en insistant sur chaque syllabe :

• « Papier, panier, piano »
• « Je veux et j’exige du juge d’exquises excuses. »
• « As-tu bu Tatie ton thé tatie à Tahiti ? »
• « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ? »
• « Quand un cordier cordant veut recorder sa corde à sa corde à corder trois cordons il accorde et si l’un des cordons de sa corde décorde le cordon décordé fait décorder la corde. »

Tu peux aussi faire l’exercice du stylo. Tu prends un stylo (propre). Tu le places à l’horizontale dans la partie avant de ta bouche en le retenant par les lèvres. Tu choisis une phase simple à prononcer. Tu dois accentuer au maximum la prononciation de chaque syllabe, sinon la phrase sera incompréhensible. Tu vas sentir que les muscles de ta bouche travaillent pendant l’exercice et ainsi, en répétant l’entraînement avec d’autres phrases et régulièrement, les progrès vont arriver très vite. C’est toute ton élocution qui va en être ainsi modifiée positivement. 👌