La sociologie s’intéresse au rapport entre l’intensité des conflits au sein des familles et le type de fonctionnement familial. Les conflits ici en cause sont des conflits au sens sociologique : le groupe parvient mal à trouver une solution satisfaisante pour ses membres dans la manière de construire la maison commune. Il s’agit de difficultés en lien avec l’organisation du mode familial (communication, territoire de l’intimité, division du travail, fonction, régulation des interactions, disciplines, routines internes, frontières internes, etc.). De façon globale, on estime que tout groupe doit réaliser certaines tâches de développement qui permettent de réguler les interactions :

1) Définir les buts prioritaires du couple et trouver un consensus concernant leur hiérarchie prioritaire et l’investissement qu’ils demandent ;

2) Organiser une division du travail dans la famille et apprendre les différents rôles qui sont associés à cette division ;

3) Définir les frontières internes entre le couple et les membres de la famille, définir une géographie de l’intimité ;

4) Développer des normes ou des routines permettant une allocation du temps et de l’espace dans la famille ;

5) Organiser un processus de décision dans la famille ; dans le respect, choisir un type légitime de hiérarchie ou d’égalité des membres de la famille ;

6) Élaborer des codes de communication d’une précision adéquate, chargés émotionnellement ;

7) Définir les frontières externes : nature et fréquence des contacts entre le groupe et le monde extérieur ;

8) Développer une culture familiale : savoirs, mémoire, rites, croyances, etc. que le groupe peut utiliser pour motiver ses membres, légitimer les décisions et atteindre une certaine stabilité normative.

Les tensions dans la famille font qu’il est difficile de réaliser ces huit fonctions essentielles. Le sociologue peut mesurer la fréquence et la gravité des conflits et estimer le niveau de stress familial que cela génère.

Les conflits peuvent déboucher y compris sur des violences physiques et des agressions psychologiques sévères. Selon David Olson et John DeFrain, six éléments favorisent les violences conjugales :

  • les violences au sein de la famille d’origine ; 
  • la faible estime de soi ;
  • l’immaturité ;
  • la précarité économique ;
  • l’isolement et la désaffiliation ;
  • le machisme.