Sens : à la fois nom et adjectif, ce terme qui vient du grec peripatetikos (« qui aime se promener »), lui-même issu du verbe grec peripateo (περιπατεω) signifiant « circuler, aller et venir, se promener », puis, par extension, « se comporter, se conduire, vivre de telle ou telle manière », désigne un philosophe partisan de la doctrine d’Aristote. Par glissement de sens, ce terme, utilisé dans le jargon étudiant, en est venu à désigner tout d’abord « ce qui s’effectue en marchant », puis, sous sa forme substantivée, une prostituée, qui racole en marchant dans la rue.

Synonyme : aristotélicien(ne).

L’école péripatéticienne

Cette école est fondée en -335 par Aristote au Lycée d’Athènes, lieu où le philosophe enseigne alors à ses étudiants en marchant, d’où son nom d’école péripatéticienne, autrement dit l’école des promeneurs. Le péripatétisme désigne l’ensemble des courants philosophiques qui ont succédé à Aristote, s’appuyant sur l’idée que ses écrits avaient valeur de vérité, tandis que l’aristotélisme renvoie, lui, strictement à la pensée d’Aristote.
Parmi les péripatéticiens, disciples de la pensée d’Aristote, on peut citer Alexandre d’Aphrodise (IIe siècle ap. JC) et Thémistius (IVe siècle ap. JC) qui ont réécrit l’œuvre d’Aristote en y apportant un éclairage sur certains points ambigus.

Aristote, philosophe ambulant

Aristote se préoccupe avant tout du rapport entre la pensée et la déambulation, entre le marcheur et le penseur. Dans son traité philosophique, De l’Âme, le philosophe précise la nature des différences entre l’animé et l’inanimé, il tente de définir une distinction entre le vivant et le non vivant, mais aussi la relation entre l’âme et le corps. Selon lui, l’âme est principe, elle exerce un rôle d’agent moteur sur le corps. L’âme serait la réalisation du vivant dont le corps serait la matière. Ainsi, selon lui, l’âme n’est pas séparable du corps.

Pour aller plus loin…

Nietzsche écrivait que « les seules pensées valables viennent en marchant ». Nombreux sont, en effet, les philosophes et penseurs qui ont valorisé la marche comme permettant de libérer l’esprit. Certains psychologues ont expliqué ce phénomène par un effet de vigilance : la marche permet de maintenir le corps en action et, de ce fait, l’esprit en alerte.