Brevet 2024 : sujet corrigé de l'épreuve de français 📕

Nos profs décryptent l'épreuve pour toi !  

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I. Compréhension et compétences d’interprétation

1. Il y a quatre personnages : le narrateur Adrien Fournier et ses deux amis Penanster et Weil, les trois officiers, et Marguerite, une infirmière blessée.

2. Les quatre personnages sont tous des blessés de guerre (« Nos blessures ne pouvaient qu’effrayer cette femme qui se réfléchissait en nous, miroirs de son infortune ») et hospitalisés dans le même hôpital du Val de Grâce. Ils sont tous blessés au visage.

3. Tous les personnages ne peuvent pas communiquer facilement puisque seuls Marguerite et Penanster ont la bouche intacte, mais elle est devenue sourde à la suite de la déflagration. Son sourire montre qu’elle ne comprend pas ce que Penanster lui demande : « elle continua de sourire, du sourire de ceux qui vivent dans un monde à part ». Dans la mesure où le narrateur et Weil sont blessés à la bouche (« ni Weil ni moi ne pourrions jamais nous entretenir avec elle), Penanster parvient à communiquer afin qu’elle puisse lire sur ses lèvres, il sert d’interprète entre Marguerite et ses amis qui ne peuvent lui parler directement (« dans le langage qui commençait à s’instituer entre elle et Pénanster »). Contrairement aux deux amis de Penanster, elle peut parler et raconter son histoire, qu’ils peuvent seulement écouter : « nous l’écoutions ». Les sons articulés par le narrateur et Weil sont difficilement compréhensibles : les deux amis peinent à articuler : « le son des mots reconstitués tels que nous les formions ne parviendrait jamais à son oreille ».

4. Marguerite souhaitait s’engager comme infirmière de guerre car elle espérait se marier à un soldat et non à un homme qui avait évité de partir au combat : « elle rêvait de s’éprendre d’un homme courageux » et refuse des « prétendants, tous réformés ou embusqués ». Elle voulait également aider sur le terrain les blessés et ainsi rencontrer son futur mari : « elle était à cette époque aussi belle qu’inutile ». Enfin, elle décide d'aider à faire face à la pénurie d'infirmières : « on manquait d'infirmières ».

5. a. C’est une comparaison. Son visage était d’une grande beauté : le parterre de roses renvoie à la beauté de la femme (« elle était belle », « sa beauté créa un tel trouble », « son sourire immaculé », « une bouche totalement épargnée », mais c’est le milieu de son visage qui a été criblé de blessures : « elle avait été touchée au nez et aux pommettes ».
Le narrateur évoque ainsi une beauté ravagée par les impacts de l'explosion.

b. Marguerite est une femme courageuse qui affronte sa peur face aux blessures terribles des officiers : « elle ne se déroba point ». Elle est prête à risquer sa vie pour soigner les soldats en se rendant sur la zone de combat : « elle persuada un officier de l’envoyer dans une antenne de secours à l’avant ». Elle est généreuse et veut se rendre utile : « Elle s’était portée volontaire », « charisme inaltéré ».

6. La Grande Guerre a été une guerre particulièrement meurtrière : c’est celle qui a produit le plus de victimes de mutilations (10 millions de mutilés et 19 millions de blessés). Elle fut violente : beaucoup furent défigurés. On les appelait les « Gueules cassées ». Le narrateur souligne l’injustice de cette violence qui frappa physiquement et handicapa à vie les civils : « d’une voix à la douceur tiède qui faisait paraître encore plus injuste sa blessure ». Les civils comme Marguerite se sont engagés pour soigner tous les blessés au risque de leur vie et ont été victimes à leur tour des barbaries provoquées par la violence des armes.

7. Cette affiche publiée par l’Union des blessés de la face réalisée par Georges Conrad est intitulée Les Gueules cassées. Elle représente un homme blessé au visage sur le champ de bataille : son visage est enrubanné par un linge blanc qui fait le tour de sa tête. Seuls l’un de ses yeux et le nez semblent intacts. Il illustre les blessures subies par les trois officiers du texte, qui ont été mutilés au visage (« Lui seul avait une bouche intacte », « nos blessures ne pouvaient qu’effrayer cette femme », « les mouvements de nos lèvres étaient devenus sans signification »).

Il marche soutenu et guidé par une infirmière qui vient dans la zone de combat, comme le montre la fumée du champ de bataille représentée en arrière-plan, pour le soigner et l’amener à l’hôpital. L’infirmière rappelle le parcours et l’histoire de Marguerite qui s’est portée volontaire pour soigner les blessés « dans une antenne de secours à l’avant » au péril de sa vie. Son visage semble effrayé par ce qui se passe.

II. Grammaire et compétences linguistiques

8. La première expansion du nom « club » est « officiers » introduite par la préposition « de » et qui est un nom commun. La seconde est « qui compte à ce jour trois membres actifs et volontiers bienfaiteurs » qui est introduite par le pronom relatif « qui » et qui est une proposition subordonnée relative.

9. a. Je compris aussitôt [que ni Weil ni moi ne pourrions jamais nous entretenir avec elle]. 

b. cette proposition subordonnée est complétive : c’est un COD du verbe introducteur « compris ».

Pour trouver la fonction, il faut répondre à la question : « Qu’est-ce que je compris ? », « Je compris quoi ? ».

10. a. Le mot insupportable est formé à partir du radical-support- auquel on a ajouté le préfixe négatif in- et le suffixe adjectival -able.

b. Insupportable signifie « que l’on ne peut supporter ». Parmi les synonymes, on peut citer intolérable, invivable, impossible, intenable…

11. Elles s’étaient portées volontaires. Elles étaient à cette époque aussi belles qu’inutiles. Leur père était un orfèvre fortuné, et elles ne manquaient pas de prétendants, tous réformés ou embusqués. Elles rêvaient de s’éprendre d’un homme courageux.

Rédaction

Sujet d’imagination

Attendus de l’épreuve : suite du texte, donc en utilisant les temps du récit (passé simple, imparfait, plus-que-parfait), changement de point de vue et de narrateur (emploi de la première personne du singulier, accords au féminin puisque le narrateur devient une femme), type de texte : narratif et descriptif (emploi d’adjectifs qualificatifs, vocabulaire des sentiments, verbes d’action), respect du sujet (reprise des deux phrases pour commencer le récit, mise en contexte, parcours qui l’a amené à soigner les blessés, ce qu’elle a vu, vécu, et enfin les circonstances de l’accident). Le dialogue n’est pas attendu, puisqu’il s’agit du récit de Marguerite.

Sujet de réflexion 

Le sujet porte sur le programme de 3e, sur les récits de vie et l’autobiographie.

Il faudra citer les œuvres étudiées au cours de l’année et évoquer tous les genres (mémoires, journal intime, autobiographie, témoignage, autofiction, roman autobiographique) et supports de l’autobiographie.

Il sera intéressant de montrer que les récits de vie, réels ou fictifs, permettent

  • d’apporter des points de vue personnels à des événements collectifs
  • de pouvoir informer, témoigner, partager des sentiments sur la façon dont cela a été vécu par le narrateur réel ou fictif afin de susciter l’empathie de lecteur et s’identifier au personnage-narrateur
  • de faire connaître des événements de l’histoire et comment ils ont été vécus et perçus, mieux percevoir leurs enjeux sur le plan personnel, intime, familial.

Quelques exemples :

Ex sur les ravages de la 2nde Guerre mondiale et les conséquences familiales : Un secret de Grimbert et son adaptation filmique ; sur les victimes de la 1ère Guerre mondiale : La Chambre des officiers de Dugain, Au revoir là-haut de Lemaître ; sur la jeunesse d’un adolescent franco-syrien : la bande dessinée L’Arabe du Futur de Riad Sattouf ; sur la montée de l’intégrisme religieux et de la théocratie : le film adapté de la bande dessinée, Persépolis de Marjane Satrapi ; le génocide au Rwanda : Petit Pays de Gaël Faye ; la découverte de coutumes et modes de vie différents : récit du destin de trois femmes habitant sur trois continents différents, mais qui restent liés : La Tresse de Colombani ; la crise adolescente ; l’évasion et la découverte d’autres cultures : les récits de voyage de Marco Polo ; la volonté d’émancipation et de se ressourcer : le film The Wild

Dictée

Marguerite devint naturellement le centre de nos préoccupations. Pour lui parler, nous nous adressions d’abord à Penanster, qui lui répétait nos propos par une lente décomposition des syllabes. Comme souvent chez ceux qui sont atteints de surdité, elle redoutait de parler trop fort, et nous ne nous lassions pas de cette voix douce qui contrastait singulièrement avec nos grognements. Elle s’intégra très rapidement à notre clan, même si nos rencontres quotidiennes étaient toujours de courte durée. 

Elle n’avait pas informé de son état les membres de sa famille. Elle ne leur écrivait pas. Ils finirent par retrouver sa trace, mais elle refusa de se montrer. Penanster fut dépêché au-devant d’eux pour leur signifier le refus de Marguerite de les recevoir. 

Marc Dugain, La chambre des officiers, 1999. 

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