Le voyage a une importance économique de premier ordre. On pense d’abord à l’industrie du voyage et au tourisme de masse. Lors des dernières décennies, le nombre de voyageurs internationaux a augmenté d’une façon remarquable : aujourd’hui, on compte un milliard cinq cent millions de voyageurs internationaux. C’est environ un cinquième des humains qui passent au moins une nuit dans un pays qui n’est pas le leur, que ce soit pour le plaisir, pour affaires ou pour d’autres raisons (sportives, universitaires…). On estime que la contribution totale du tourisme au PIB mondial serait de l’ordre de 10 %, plus que la contribution de l’automobile, de l’industrie pétrolière ou de l’industrie agro-alimentaire. L’économie de nombreux pays dits « touristiques », à commencer par celle de la France, dépend peu ou prou des revenus du tourisme.
Mais si ce phénomène d’intensification des déplacements est récent, il ne faut pas sous-estimer l’importance historique du voyage pour les systèmes économiques. En effet, les produits venus des pays lointains ont toujours été appréciés. De grandes voies commerciales, sur terre ou sur mer, ont ainsi été aménagées depuis l’Antiquité. Et les découvertes des explorations ont parfois transformé les économies locales. Pensons aux modifications profondes, lors de la découverte du Nouveau Monde, de l’alimentation des Européens induites par l’importation de produits comme la tomate, la pomme de terre, le café, le maïs.
Est-il possible de concilier l’apport économique des voyages avec la nécessaire réduction des gaz à effet de serre ? Aujourd’hui, de nouvelles façons de voyager se développent, moins onéreuses, moins polluantes : woofing, tourisme solidaire, slow tourism, voyage virtuel...